De Fer et de Sang 08 : Souvenirs

Disclaimer : Les persos ne sont pas à moi blabla, ils sont à Clamp et à Hajime Yatate et Yoshiyuki Tomino.

ATTENTION ! Présence d’un lemon de ce chapitre !

De Fer et de Sang 08

Souvenirs

Le Ptoleméus voguait vers Mars, rapidement, mais assez tranquillement. Aucune chance en effet qu’ils soient attaqués, cette fois-ci.

Tout le monde dormait à ce moment-là, mis à part Setsuna et Saji au pilotage, et Shaolan.

Dans sa petite chambre, le jeune homme s’était assis au bord de la fenêtre et regardait les étoiles, ne parvenant pas à trouver le sommeil.

Sakura enceinte…

Cette nouvelle le renvoyait bien des mois plus tôt, à un séjour, bien trop court à son goût, dans un autre désert.

*********

C’était après quelques jours passés à la Boutique, auprès de Watanuki, que ce dernier, en remerciement d’on ne savait trop quoi, avait décidé de les envoyer à Clow.

L’idée réjouissait, mais ils étaient arrivés en plein désert et surtout en pleine tempête de sable. Fye (rappelons-le, il ne s’appelait pas encore Yui à ce moment) avait eu le réflexe salutaire de créer une bulle d’air pour les protéger.

« On se sent les bienvenus. » avait grogné Kurogane.

Cette remarque avait fait rire ses compagnons.

Après un petit flottement, les quatre voyageurs avaient décidé de prendre la direction de la ville dans leur bulle, car Fye et Shaolan pouvaient « sentir » la concentration d’âmes de ses habitants pour se diriger.

La surprise des gardiens de la porte d’entendre frapper en pleine tempête avait été grande… Mais elle était retombée lorsqu’ils avaient vu à qui ils avaient affaire.

« Oh, seigneur Shaolan, vous revoilà !

– Bonjour et bon sang, ne recommencez pas avec le ‘seigneur’… »

Ils avaient refermé la porte et Fye demandé :

« Quoi de neuf, par ici ?

– Oh, ben rien, tout va bien… avait commencé le garde avant qu’un grand cri de joie ne les fasse tous sursauter :

– SHAOLAAAAAN !!! »

Une masse blanche indéterminée avait sauté sur le garçon, les faisant tomber au sol.

Fye et Mokona avaient éclaté de rire, Kurogane s’était permis un sourire amusé, les gardes étaient stupéfaits.

« Princesse, un peu de retenue… Si votre frère vous voyait… »

Mokona sauta dans la main du jeune homme aux cheveux argentés qui avait dit ça :

« Yukito !… Tu vas bien ?

– Très bien, bonjour à vous tous… Et bon retour parmi nous.

– Merci, Yukito. » répondit aimablement Fye.

Kurogane salua le prêtre d’un signe de tête.

« Vous devez être épuisés…

– Ben en fait, non ! Répondit encore Fye. On arrive de chez Watanuki, là, donc ça va. »

Un gémissement d’agonie venant du sol leur fit baisser les yeux :

« … Sakura, mon amour… Laisse-moi respirer s’il te plaît, je vais mourir là… »

Fye s’accroupit en rigolant alors que Sakura s’écartait vivement, toute rose.

« Ça ne te va pas très bien au teint, le bleu, Shaolan… Bonjour, ma princesse. »

Sakura sourit et sauta au cou du mage qui l’étreignit avec chaleur alors que Mokona demandait à Shaolan :

« Ça va ? »

Le garçon reprenait son souffle, il s’assit en opinant du chef, inspirant un gros coup.

« J’ai vu un tunnel bizarre, mais là ça va… »

Kurogane eut un sourire en lui tendant sa main métallique :

« Que voilà une passion étouffante.

– Tu trouves aussi… »

Shaolan saisit le bras de fer et se laissa relever. Fye et Sakura se redressèrent et la princesse continua ses salutations en sautant pareillement sur Kurogane (pas à son cou, elle ne le put pas), qui, après un sursaut, se permit un sourire doux et ébouriffa sa tête :

« Tu as bien grandi, toi, dis-moi.

– C’est vrai, elle t’arrive presque à la clavicule, on dirait. » rigola Fye.

Sakura câlinait Mokona lorsque d’autres gardes arrivèrent en courant, accompagnés d’un grand jeune homme en noir qui cria :

« SAKURA ! »

Avant de sursauter en voyant les trois arrivants et sa mine plus que contrariée n’échappa à personne.

Yukito échangea un regard amusé avec Fye et Sakura et alla vers lui avec un immense sourire :

« Regardez qui nous fait le bonheur de venir nous rendre visite, mon prince. Vos parents nous avaient chargés, votre sœur et moi, de venir les accueillir… Comme vous êtes aimable de vous joindre à nous. »

Fye et Sakura retenaient comme ils pouvaient leur rire, Shaolan eut un sourire satisfait et Mokona, elle, sauta vers le nouveau venu :

« Bonjour, Tôya ! … Tu vas bien ? C’est gentil de venir nous chercher ! »

La grimace du prince fit éclater de rire Fye et Sakura, Shaolan et Kurogane ricanèrent et Yukito reprit innocemment :

« Mon prince ? »

Tôya n’eut pas le temps de répliquer que Sakura prenait la main de Shaolan et l’entraînait avec elle :

« Viens, Père et Mère sont impatients de te revoir… »

Ils filèrent et Tôya allait les interpeller lorsque Yukito le retint en prenant son bras doucement :

« Mon prince, venez, rentrons. Vos parents vont s’inquiéter. »

La fin d’après-midi était passée tranquillement. Installés dans un des salons de réception du palais, les quatre voyageurs et la famille royale avaient partagé un moment fort convivial autour d’un thé très fin et des pâtisseries les plus savoureuses de Clow. Sakura s’était assise à côté de Shaolan et ce dernier avait rapidement passé un bras autour de ses épaules, tant pour le plaisir de la sentir enfin près de lui que pour celui de narguer son presque-beau-frère qui fulminait en silence face à eux. Sakura s’était blottie contre lui pour les mêmes raisons. Le roi et la reine regardaient les amoureux avec attendrissement, Yukito caressait doucement le bras de Tôya pour le calmer, Fye et Kurogane ne faisaient semblant de rien et Mokona squattait les genoux de la reine et s’y était vite endormie.

Les invités avaient été conduits à leurs chambres respectives où ils avaient pu se laver et se changer avant le dîner. La soirée fut aussi très sympathique, Fye, Shaolan et Mokona racontant avec plaisir leurs voyages (en oubliant les passages les plus violents). Kurogane participait peu, taciturne comme à son habitude, sauf bien sûr quand Fye et/ou Mokona le charriaient. Puis, tous étaient allés dans leurs chambres pour un repos bien mérité…

Pas pressé de dormir, Shaolan était resté un moment à contempler les étoiles et les deux lunes de Clow sur le balcon, fumant un peu une fine pipe en bois finement sculpté, cadeau d’un ébéniste croisé au hasard du périple. Il regarda la ville endormie, le désert apaisé, et au loin, ces ruines où s’était scellé son destin par deux fois…

« Shaolan… ? »

La voix de Sakura l’avait fait sourire, mais pas sursauter. Il l’avait laissée s’approcher et passer ses bras autour de lui. Elle s’était serrée contre son dos.

« Tu m’as tellement manqué… »

Il se retourna et la prit doucement dans ses bras.

« Toi aussi, Sakura… Qu’est-ce que tu fais ici ? Ce n’est ni l’heure ni le lieu pour croiser une jolie princesse…

– Je euh… »

Elle rougit et bredouilla en baissant les yeux :

« … Je n’avais pas envie… De rester seule… Cette nuit… »

Elle releva la tête, se reprenant :

« Ça fait si longtemps que tu es parti, et je ne sais même pas combien de temps tu vas rester… Si ça se trouve, demain tu vas disparaître à nouveau alors je ne veux pas… Je ne veux pas perdre une seule minute de toi !… »

Shaolan sourit, sincèrement ému qu’elle ait osé ce que lui-même espérait du fond du cœur.

« … J’ai toujours si peur qu’il t’arrive quelque chose…

– Je reviendrai toujours près de toi, ma princesse. Tu n’as pas à t’inquiéter… Je reviendrai quoi qu’il arrive… Tu le sais.

– Oui. »

Il la serra fort dans ses bras.

« Je trouverai le moyen de rendre un corps à mes parents. Et on vivra tous ensemble, comme on se l’ait juré… Tu n’as pas à t’en faire.

– Hmmm… roucoula-t-elle en se serrant contre lui. Shaolan… ?

– Oui, mon amour ?

– Je… »

Elle rosit à nouveau.

« … Je n’ai vraiment pas envie de rester seule cette nuit et euuuuh… Je n’ai pas du tout envie de dormir… »

Shaolan mit quelques secondes à comprendre le message et rougit à son tour, stupéfait. Comme il ne bougeait pas, Sakura finit par relever le nez vers lui et, voyant sa tête, elle cligna des yeux, sceptique :

« Shaolan … ? Je euh… Désolée tu… Tu ne veux peut-être pas… ?… »

Il sursauta et la retint alors qu’elle voulait sortir de ses bras ;

« Si si si !!!! s’empressa-t-il. Si ! Bien sûr que si !… »

Il rigola doucement et se pencha pour l’embrasser :

« … Je ne m’attendais juste pas à ce que tu me le demandes…

– J’en rêve depuis si longtemps… soupira-t-elle contre ses lèvres.

– Sûrement aussi longtemps que moi… » répondit-il avant de fermer les yeux.

Le baiser se fit bien plus profond alors que les mains de Shaolan glissaient dans le dos de sa princesse, sous ce petit haut si léger, pour caresser sa peau. Si douce…

Elle passa ses bras autour de ses épaules et ses mains se perdirent dans ses cheveux. Celles de Shaolan descendirent le long du dos fin pour venir se poser sur ses fesses et un instant plus tard, il la soulevait. Elle passa ses jambes autour de sa taille. Le baiser cessa enfin alors qu’ils se regardaient. C’était cette fois Sakura qui baissait la tête. Shaolan souriait doucement, Sakura caressa encore ses cheveux.

« Que dirais-tu d’aller continuer cet intéressant débat dans mon lit ? demanda-t-il.

– Volontiers… »

Il se mit à embrasser doucement son cou et sa clavicule en rentrant dans la chambre. Cette dernière était vaste, les grands voilages du lit à baldaquin voletaient dans la brise du soir, pas de lumière à part la faible lueur du brasero qui réchauffait l’air frais de la nuit.

Shaolan soutint Sakura d’une seule main le temps d’écarter les voiles, puis la déposa délicatement sur le lit. Elle happa à nouveau sa bouche sans lui laisser le temps de se redresser, et il se retrouva couché sur elle, sur le lit, avant même de le réaliser, la serrant à l’étouffer dans ses bras en dévorant ses lèvres. Elle gémit, tirant sur sa tunique, lorsqu’il se remit à embrasser son cou. Il se redressa le temps de l’enlever, pour se recoucher aussitôt sur elle et reprendre ses baisers. Ses mains glissèrent sur son ventre, remontèrent lentement, se glissant sous le tissu jusqu’à rencontrer ses seins.

Sakura gémit et se mordit les lèvres. Elle écarta les jambes, caressant à pleines mains son dos puis ses fesses, se glissant sous le pantalon.

Shaolan envoya voler le haut de sa princesse avec énergie et resta un instant à la contempler, dressé sur ses bras. Couchée, alanguie sur le lit, torse nu, haletante, elle était juste incroyablement belle.

Elle tendit les bras et caressa son visage. Il sourit et se pencha pour l’embrasser encore. Une de ses mains recommença à caresser sa poitrine alors que l’autre se frayait un chemin sous la jupe, le remontait pour découvrir ses jambes. Elle le repoussa et commença à dénouer sa ceinture, désireuse de se débarrasser de ce vêtement devenu très encombrant.

Il la regarda faire avec un sourire. Sa main se glissa machinalement entre ses cuisses. Il était déjà bien dur… Il la regarda finir de se déshabiller en se caressant sans trop y penser à travers son pantalon. Il eut un petit sourire lorsque, le voyant, elle s’approcha et posa sa main sur la sienne.

Elle sourit également.

« Je te fais tant d’effet ?

– Tu es magnifique… » répondit-il doucement en se penchant pour l’embrasser doucement.

Il glissa un instant sa main entre ses cuisses nues, elle eut un sursaut en sentant ses doigts effleurer son sexe :

« … Ah, moi aussi je te fais de l’effet… »

Il allait retirer sa main lorsqu’elle lui saisit le poignet pour l’en empêcher. Il la regarda avec surprise, elle semblait un peu gênée, regardant ailleurs, mais le tenait fermement. Elle murmura, toute rose :

« J’ai tellement rêvé de ta main, ici…

– Tes désirs sont des ordres, ma chérie. »

Elle se rallongea et lui s’allongea contre elle. Elle gémit en sentant ses doigts glisser sur son sexe, écarter les lèvres roses, caresser avec douceur une fente qu’il n’osa pas pénétrer, remonter jusqu’à une petite pointe de chair et là, elle eut un sursaut et gémit. Shaolan n’eut pas besoin de plus pour comprendre qu’il n’avait pas à chercher ailleurs de quoi lui faire beaucoup de bien.

Ses doigts restèrent donc là, titillant avec soin cette minuscule excroissance, alors même que Sakura se mettait à gémir de plus en plus fort, puis criait, comme il sentait la pointe gonfler. Elle écarta les jambes et son bassin bougea comme pour augmenter la stimulation.

À la fois excité et intrigué, Shaolan se redressa et se pencha pour voir un peu mieux ce qu’il faisait. Sans cesser ses caresses, il se retrouva donc à moitié sur elle, regardant ses doigts s’agiter de plus en plus vite et fort, et soudain, il plongea tout simplement sa tête et laissa sa bouche prendre leur place, sans réaliser qu’il se plaçait ainsi à quatre pattes au-dessus d’elle.

Il se mit à lécher la petite pointe avec soin, ses doigts allant plus bas, se glisser dans une fente très humide qui semblait n’attendre qu’eux. Sakura cria plus fort.

Elle s’était tant caressée en imaginant Shaolan à ses côtés, et c’était meilleur que ça ne l’avait jamais été… Elle rentrouvrit des yeux vagues, perdue dans son plaisir, cette bouche et cette main l’emportant si loin, et vit au-dessus d’elle l’entrejambe de son jeune amant, déformée par une bosse plus que significative.

Sakura leva les mains pour aller toucher la chose, et, sentant Shaolan frémir à ce contact, elle se mit à caresser avec force son sexe à travers le tissu, puis, n’y tenant plus, saisit le pantalon pour le tirer, libérant le phallus. Elle sourit, caressa le bas du dos et les fesses de Shaolan qui gémit, sans s’arrêter pour autant, puis prit ce sexe gonflé entre ses mains, émerveillée, pour se mettre à le caresser. Shaolan eut un sursaut lorsqu’il sentit quelque chose de chaud et d’humide contre son gland et se redressa. Il jeta un œil derrière lui, pour voir que Sakura, légèrement redressée, commençait à lécher son sexe avec gourmandise.

Elle vit qu’il la regardait. Lui sourit et bascula sur le côté, l’entraînant avec lui. Il replongea sans attendre entre ses cuisses et reprit sa dégustation. Sakura sourit et savoura un instant avant de reprendre ses caresses. Le sexe grossissait dans ses mains. Elle se pencha pour le prendre en bouche. Shaolan gémit. Il dut rapidement abandonner ses caresses tant le plaisir qu’elle lui donnait le rendait incapable de faire quoi que ce soit. Il se laissa tomber sur le dos, haletant. Sakura suçait, léchait avec soin, jouant sur sa longueur, sur les zones qu’elle devinait plus ou moins sensibles,… Il l’arrêta juste avant d’exploser.

Intriguée, elle le regarda.

« Ça ne te plaît pas ?…

– Ça me plaît trop… »

Il l’attrapa pour la tirer dans ses bras, ils s’embrassèrent longuement. Il glissa à nouveau sa main entre ses cuisses et lui murmura :

« … Mais c’est ici que je veux jouir et avec toi… »

Elle roula sur le dos, l’entraînant au-dessus d’elle :

« Alors, viens, dépêche-toi… »

Il se pencha, ils s’embrassèrent encore pendant qu’il se débarrassait de son pantalon. Elle écarta les cuisses, et le voyant soudain un peu hésitant, elle caressa son visage et lui dit tendrement :

« Vas-y, j’ai envie de te sentir en moi…

– J’ai peur de te faire mal…

– Ne t’en fais pas, j’ai perdu mon hymen il y a des années, en faisant trop d’équitation… Tu ne me déchireras pas… »

Ne le devinant qu’à moitié soulagé, elle se redressa pour l’embrasser tout en saisissant doucement son sexe pour le positionner contre le sien :

« Viens… »

Il sourit et obéit, entrant en elle lentement. Même déflorée, elle restait vierge… Et ce n’était pas comme s’il ne l’était pas non plus. Elle cria en s’agrippant à ses épaules lorsqu’il se coucha sur elle. Il la serra dans ses bras, s’enfonçant entre ses cuisses autant qu’il le pouvait, puis s’immobilisa. Un instant passa avant qu’elle ne resserre ses jambes autour de ses hanches et ne lui murmure, à bout de souffle :

« Vas-y… »

Il était lui-même haletant. Il se mit en mouvement lentement, savourant cette chaleur, c’était juste fabuleux… Sakura se mit à crier avec lui au fur et à mesure qu’il accélérait ses coups de reins, saisissant ses fesses à pleines mains pour le pousser plus profondément en elle, alors même que lui enfouissant sa tête dans son cou, serrant les dents pour se retenir d’exploser trop tôt en elle. Elle était de plus en plus étroite, lui semblait-il. Leurs cris se mêlaient, leur plaisir aussi.

Elle jouit en premier, se resserrant sur lui dans son extase, et provoquant sa propre jouissance. Il agrippa ses hanches pour se rester au plus profond d’elle alors qu’il s’y déversait. Elle le tint serré dans ses bras, secouée de soubresauts de plaisir de le sentir jouir en elle, jusqu’au bout. Il l’étreignit en se blottissant contre elle, à bout de souffle. Il eut tout juste la force de se retirer.

Ils restèrent ainsi un moment, reprenant lentement leurs esprits. Puis Sakura poussa un profond soupir de bien-être. Shaolan sourit en l’entendant.

« Comment te sens-tu ? murmura-t-il.

– Merveilleusement bien… Et toi ?

– J’ai très envie que le temps s’arrête pour rester comme ça pour toujours… »

Elle caressa ses cheveux.

« Je t’aime, Sakura… »

Elle sourit encore :

« Moi aussi je t’aime, mon Shaolan… »

*********

Shaolan regarda sa main couverte de son sperme, bien maigre palliatif, et soupira. Si dans ce monde, il pouvait rendre un corps à son père… Serait-ce enfin la fin du voyage ?

*********

Plus tard dans la nuit, Yui se réveilla sans trop savoir pourquoi. Il sourit sans ouvrir les yeux, profitant juste de sa position : il était couché sur le flanc, Fye blotti dans ses bras et Kurogane dans son dos. Le bonheur… Dormir dans un bon lit bien au chaud entre son frère chéri et son ninja préféré… Que demander de plus ?

Au bout d’un moment, il rouvrit les yeux, ne parvenant pas à se rendormir. Ses pensées le ramenèrent rapidement à Sakura. Il était ravi de la nouvelle de sa grossesse…

Pour lui, ce séjour à Clow restait un agréable moment, même si un peu mouvementé.

Le lendemain de leur arrivée, il s’était réveillé tôt. Le jour pointait à peine, mais il avait décidé de ne pas traîner au lit. Traîner dans un lit où l’on est seul, ce n’est pas très intéressant. À la limite, lorsqu’on y est à deux, mais sinon, bof. Il n’avait fait qu’enfiler le manteau d’intérieur en soie bleu pâle, pensant qu’il s’habillerait après avoir profité des bains royaux, après son petit-déjeuner, et était donc parti en quête de ce dernier.

Il avait trouvé le roi et la reine sur une terrasse, déjeunant paisiblement à la lueur de l’aube. Il s’était installé à leur table comme ils l’y invitaient. Le grand mage et le couple royal s’entendaient très bien, et ce depuis leur rencontre, dans les ruines de Clow.

Fye s’en souvenait si bien…

Après le combat contre Fei Wang, tout était étrangement silencieux dans les ruines. L’eau coulait, Fye tenait le corps inconscient de Sakura et Kurogane celui de Shaolan. Un calme si étrange après un tel combat, après tant de sang, de sacrifices, de haine, et pour le mage et le guerrier, un sentiment confus, comme au sortir d’un rêve ou plutôt d’un trop long cauchemar… Tout était fini, enfin ?… Ils avaient gagné ?…

… Mais à quel prix…

Fye avait machinalement caressé Mokona qui couinait sur son épaule. Les deux clones avaient disparu… Les retrouvailles avaient été trop brèves. Est-ce que tout le reste était réellement rentré dans l’ordre ?

La réponse à cette question leur était parvenue sous la forme d’un cri qui les avait fait sursauter tous les trois :

« SAKURA !!! »

Cri poussé par un jeune homme en noir qui accourait.

Fye et Kurogane l’avaient regardé et identifié sans mal, bien qu’ils ne l’aient jamais vu, car ils avaient rencontré un autre « lui », ailleurs.

Kurogane et Fye s’étaient regardés, le garçon semblait plus inquiet que dangereux, mais eux-mêmes n’étaient plus en état de combattre… Ils avaient sans y penser resserré leurs bras autour des corps de leurs deux jeunes amis, mais un autre cri, aussi ferme que calme, avait stoppé le prince dans son élan :

« Calme-toi, Tôya. »

Tôya s’était arrêté, en haut des marches, regardant la scène avec effarement, alors même qu’arrivaient derrière lui trois autres personnes, un autre homme en noir, l’air grave et digne, une femme en blanc aux immenses cheveux ondulés et un autre jeune homme vêtu également de blanc. Fye reconnut ce dernier, ils avaient aussi croisé un autre « lui ». Yukito…

Le grand homme en noir avait contemplé la scène et demandé à sa compagne :

« C’est bien eux que tu as vus, Nadeshiko ?

– Oui. » avait-elle répondu sans hésitation.

Kurogane avait déposé aussi doucement qu’il le pouvait Shaolan sur ses genoux, pour porter sa main tremblante à son épaule ensanglantée. L’adrénaline retombait et la douleur revenait.

« Tôya, Yukito, allez vite chercher de l’aide. » avait ordonné le roi.

Yukito avait opiné du chef et filé, mais Tôya avait demandé :

« Père, qui sont ces gens ? Que s’est-il passé ?

– Plus tard, mon fils. Ils ont besoin de soins rapidement. »

Tôya avait grimacé, mais obéi.

Fye regardait le couple sans oser y croire. Kurogane avait murmuré :

« Ce sont…?

– Les parents de Sakura, oui, avait répondu Fye. Fujitaka et Nadeshiko… Bien vivants…

Ça veut dire… »

Le roi et la reine descendaient les marches pour venir vers eux. Fye avait continué :

« … Ça veut dire qu’on a réussi, Kuro… On a vraiment réussi… »

Fye se souvenait bien de ce qui avait suivi, des secours arrivés précipitamment, des enfants emmenés en premier, de Kurogane qui s’était écroulé alors qu’il tendait de se relever, avant d’être emmené aussi, alors que lui-même câlinait Mokona. Il était épuisé, mais tenait encore sur ses jambes.

« Merci infiniment… avait-il dit aux deux souverains.

– Vous devriez laisser nos médecins vous examiner, vous aussi… » avait dit la reine.

Il lui avait souri :

« Oui, merci… »

Fye pensait à tout cela, ce matin-là, en déjeunant tranquillement avec le roi et la reine, à la lueur de l’aube naissante. Le thé était délicieux, la nourriture aussi. Tout était tranquille…

« Dites-nous, Fye… avait demandé le roi.

– Oui, Votre Altesse ?

– Pardonnez ma curiosité, mais quelqu’un a un jour fait remarquer à Sakura que vous trois étiez,… Comment a-t-il dit déjà ?… Ah oui, pardonnez-moi l’expression, ‘des roturiers indignes de la fréquenter’… »

Fye avait souri.

« … Ce à quoi, avait continué le roi, notre fille a plus que vivement répliqué que vous étiez aussi voir plus nobles que lui, que Shaolan descendait du plus grand magicien du monde, que Kurogane était un grand seigneur dans son pays et vous-même, un prince ? »

Fye avait soupiré et sourit avec politesse :

« Je suis né prince, effectivement, il y a très longtemps, dans un monde qui n’existe plus et que je tiens à oublier. Je vous serai donc très reconnaissant de ne jamais me donner ce titre. »

Voyant les deux souverains échanger un regard sceptique, il avait encore soupiré et repris en regardant ailleurs :

« Les gens qui nous appelaient ainsi ajoutaient toujours ‘maudits’, nous jetait des pierres ou pire et ont fini par me jeter dans une fosse commune et enfermer mon frère dans une tour, ce qui a conduit à sa mort des années plus tard alors, ce ne sont pas des choses dont j’aime me souvenir. »

Le regard qu’avaient échangé le roi et la reine était cette fois un mélange de stupeur et d’horreur.

« Mais pourquoi ? avait balbutié la reine. Qu’aviez-vous fait pour… ?

– Nous étions nés. »

Fye leur avait souri, navré de les avoir peinés.

« Laissons-le passé où il est, voulez-vous ? »

Des éclats de voix avaient soudain retenti de la cour, en contrebas du balcon où ils se trouvaient.

« … Parce que tu crois que tu me fais peur, gamin ?!

– Tu vas voir ce qu’il a dans le ventre, le gamin ! »

Le couple royal échangea un regard surpris alors que Fye souriait, amusé :

« Ah, ben il fallait bien que ça arrive, ça… »

Il se leva et alla voir, appuyant ses bras sur la rambarde :

« … ‘Fallait bien que ces deux-là finissent par se foutre un bon coup sur la gueule pour voir lequel a la plus grosse… »

Dans la cour, en dessous de lui, Shaolan, qui ne portait que son pantalon, et Tôya s’apprêtaient visiblement à se battre. Tous deux semblaient furibonds et avaient chacun leur épée à la main. Le roi et la reine rejoignirent Fye et contemplèrent la scène avec stupeur.

Comme Yukito tentait de s’interposer, il fut plus que violemment poussé par Tôya qui cria :

« Parce que tu crois t’en tirer après ce que tu as fait à ma sœur ?

– Ben viens, essaye, on va voir ! »

Plusieurs personnes dans la cour, nobles et serviteurs, regardaient également avec effarement l’échange. Une dame retint Yukito qui voulait à nouveau s’interposer.

Le regard de Fye erra un instant sur les toits et il sourit. La voix de Sakura les fit sursauter :

« Père, Mère, arrêtez-les, je vous en supplie ! Ils vont se tuer ! »

La reine se précipita vers sa fille en larmes. La princesse ne portait en tout et pour tout que la robe de chambre de Shaolan. Nadeshiko la prit par les épaules :

« Ma chérie, qu’est-ce qui se passe ?

– J’ai… Je… Tôya nous a trouvés dans la chambre de Shaolan et… »

Du balcon, le roi criait en vain aux deux garçons de cesser immédiatement, mais le combat avait bel et bien commencé et ils ne l’entendaient même pas. Fye vint paisiblement remplir de thé une tasse propre avant de partir avec pour l’escalier qui descendait en bas, dans cette cour.

La reine serra sa fille dans ses bras et échangea un regard alarmé avec son époux qui se précipitait en courant à la suite de Fye.

Dans la cour, les deux garçons ne faisaient pas de tout semblant de se battre, mais par chance, ils étaient tous deux de niveau suffisamment équivalent pour ne pas s’être encore blessés. Mais leur colère ne diminuant pas, ça n’était qu’une question de temps…

Fye arriva dans la cour avec sa tasse de thé juste au moment où les deux garçons, à quelques mètres l’un de l’autre, se foudroyaient des yeux. Le grand mage de Seles resta à une distance respectable, un sourire un rien goguenard aux lèvres, alors qu’autour de lui, les autres témoins de la scène étaient partagés entre la peur, l’inquiétude, la stupeur et que trois personnes retenaient désormais Yukito.

L’épée de Shaolan s’enflamma à l’instant même où celle de Tôya s’auréolait de brume. Pour qui pouvait le sentir, leurs auras avaient pris une ampleur considérable. Le sourire de Fye s’élargit, alors que Yukito criait :

« TÔYA ARRÊTE !!! »

Sans même réaliser qu’il venait de tutoyer son prince en public, et à la seconde où Sakura s’arrachait des bras de sa mère pour courir au balcon en criant comme le prêtre :

« SHAOLAN NON !!! »

Les deux garçons se précipitèrent l’un sur l’autre… Et ne se touchèrent jamais.

Une grande forme noire avait atterri pour tomber à genoux entre eux, en un battement de cils. Un long sabre bloquait l’épée de Shaolan et une main de fer celle de Tôya. Le roi arriva dans la cour et s’arrêta, surpris, alors même que Kurogane se relevait en envoyant violemment voler les deux combattants. Ils s’écrasèrent chacun contre un mur, aux deux bouts de la cour.

Yukito se précipita vers son prince et Sakura quitta le balcon pour accourir, elle aussi. Kurogane regarda les deux garçons avec sévérité.

« On peut savoir à quoi vous jouez, tous les deux ?! cracha-t-il. C’est tout ce que tu as retenu de mes leçons, Shaolan ? C’est comme ça que tu arrives à gérer ta colère ?! Et vous prince, c’est ça le niveau de l’héritier de Clow ? Y a des progrès à faire ! »

Sakura courut vers Shaolan, alors que Fye approchait tranquillement de Kurogane qui continuait en les pointant tous les deux de ses indexs :

« Le premier de vous deux qui ressort son arme contre l’autre aura à faire à moi et il comprendra pourquoi on m’a surnommé le Démon de Suwa, il a ma parole !!! »

Fye tendit la tasse à son ami :

« Bon matin, Kuro-Sama. Tu veux du thé ?

– Bonjour, le mage. Je veux bien, merci.

– Tu étais sur le toit pour voir le lever du soleil ?

– Oui, c’était magnifique. »

Kurogane avait pris la tasse. Le roi s’était approché des deux hommes, regardant son fils qui se relevait péniblement, soutenu par Yukito, comme Shaolan de son côté par Sakura. Si les deux jeunes gens se foudroyaient encore du regard, ils avaient bien compris qu’il ne fallait mieux pas qu’ils tentent de reprendre leur duel.

« Bon sang, mais quelle mouche vous a piqués, tous les deux ? s’était écrié le roi avec humeur.

– Je crois que votre fils n’aime pas voir sa sœur grandir… avait répondu Fye.

– Je refuse que cet outrage reste impuni ! Avait crié Tôya.

– Il n’y a aucun outrage ! » avait répliqué Sakura.

La reine était arrivée et avait rejoint son mari qui regardait tour à tour ses deux enfants, perplexe.

« Si nous réglions ça en privé ? » avait-elle proposé doucement.

En repensant à la longue conversation qui avait suivi, cette nuit-là, des mois plus tard, dans le Ptoleméus, Yui rigola doucement dans son lit, faisant grogner Kurogane dans son dos. Il avait fallu toute l’autorité du roi, la diplomatie de la reine, les regards noirs du Kurogane, le tact de Yukito, la fermeté de Sakura et les supplications de Mokona pour calmer enfin les deux garçons. Fye avait regardé ça sans trop participer, en dehors de petits rires ou de vannes bien senties à propos de jeunes coqs bourrés d’hormones…

Dieu merci, ils étaient repartis assez vite pour que les jeunes coqs en question n’aient pas le temps de se battre à nouveau, ce qui risquait à tout moment tant le feu couvait encore très fort en eux.

Yui sourit. Sakura était enceinte… Elle portait sa fille qui serait donc la réincarnation de son clone, la mère de Shaolan…

Ce que c’est compliqué quand même ces histoires… songea le mage en se rendormant.

Le Ptoleméus voguait vers Mars. Dans l’espace, tout était tranquille. Un répit pour tous, dans le grand vaisseau. La guerre semblait bien loin, au milieu des étoiles.

À suivre…

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