Migrons vers deux royaumes ! [Le Royaume de Kensuke, Migration, Le Royaume des Abysses]

Salut tout le monde !

Comment ça va chez vous ? Ici, les pelouses et les arbres fleurissent alors qu’on annonce une alerte neige-verglas dans le département d’à-côté… Mais sinon, tout va bien, hein.

Mais ne nous appesantissons pas sur ces incohérences météorologiques… De toute façon, la cohérence est une denrée bien rare en ce moment… Et histoire donc de se changer les idées, si on causait un peu ciné, cette semaine ?

J’ai un peu fait chauffer ma carte UCG ces derniers temps, puisque j’avais un peu de temps et surtout que mon dos était d’assez bonne humeur, ce qui m’a permis de voir trois films d’animation bien différents, aussi bien sur le fond que sur la forme, à ceci près que ce sont tous des histoires de voyage, et je vais donc vous en causer et on va voir ça dans l’ordre où je les ai vus, comme ça pas de polémique.

Le Royaume de Kensuke est un film d’animation britanno-franco-luxembourgeois de Neil Boyle et Kirk Hendry. Je ne vais pas vous faire mon petit laïus que le fait qu’on ait besoin de SIX boîtes de production en Europe pour sortir un film d’animation de moins d’une heure trente… BREF. Vous connaissez mon avis là-dessus.

Adapté d’un roman britannique de Michael Morpurgo, dont le résumé Wikipédia m’a semblé bien plus intéressant que son adaptation, je pense que ce film souffre vraiment de sa durée très courte qui le force à tronquer des pans entiers de son histoire. Comment dire ça… Je ne pense sincèrement pas que ce film soit mauvais, surtout pour un public jeune. Moi, je n’ai pas été passionnée, malgré un aspect visuel très chouette et une trame certes classique et prévisible, mais pas inepte. Par contre, elle est clairement desservie par un protagoniste pas très finaud et des péripéties parfois très grossières.

Posons le début pour illustrer ça : il était un petit navire sur lequel voguait une petite famille. Suite à leur licenciement, un couple a décidé de s’acheter un bateau pour faire le tour du monde avec ses deux enfants, une jeune ado et un garçon de 11 ans, Michael. Michael est bougon parce que ses parents n’ont pas voulu emmener leur chienne Stella… qu’il a donc embarquée clandestinement et enfermée dans une espèce de placard à l’arrière du bateau.

Je ne vais même pas m’étendre le fait d’un chien puisse rester parfaitement silencieux alors qu’enfermé dans un espace aussi exigu, mais cette sous-intrigue (qui, visiblement, n’est pas dans le roman) ne sert qu’à créer des tensions complètement inutiles narrativement, en plus d’être invraisemblables, entre le garçon et ses parents, pour absolument rien. Donc, déjà, soupir, gros gros groooooooos soupir, mais ensuite, et surtout, vu la durée très courte du métrage, ben c’est du temps de narration perdu pour le reste, qui aurait mérité plus de développement. Du coup, on se retrouve avec Michael qui verbalise beaucoup trop certaines choses, car le film semble craindre qu’on n’ait pas compris, et ça, couplé à la maladresse du personnage, que j’ai eu envie de secouer pour voir si ça allumait son cerveau pendant un moment, plombe un peu le récit.

En résumé, film inégal et maladroit, surtout dans son écriture, et ce malgré quelques bonnes idées, comme la sobriété avec laquelle est évoquée la Seconde Guerre mondiale, tout ça probablement dû à des conditions de réalisation difficiles et un budget insuffisant. De ce que donne à penser le résumé du roman, il aurait fallu une bonne vingtaine de minutes de plus au moins, à mon avis, pour étoffer un peu.

Peut mieux faire/20.

Bien, passons maintenant à un film américano-canado-français que j’ai réussi à choper alors qu’il ne passait quasi plus, à savoir Migration de Benjamin Renner et Guylo Homsy, le petit dernier du studio Illumination, qui a une histoire aussi dingue que complexe que je ne vais pas vous résumer ici. Retenez, parce que quand même cocorico, que c’est un studio partiellement français, qui a une bonne partie de ses équipes à Paris, et si ça vous intéresse, je vous renvoie à l’excellente vidéo du Puits Animé sur son histoire détaillée.

Migration nous présente donc une petite famille de canards colverts qui vivent tranquillement dans leur petite mare en Nouvelle-Angleterre, coin coin. Alors pour les personnes qui sont aussi nulles en géographie américaine que moi, ça se situe tout en haut tout à droite de la carte des États-Unis (oui oui, je sais qu’on dit nord-est, mais c’est moins drôle). Cette famille se compose des parents, Mack qui est une bolinette flippé, Pam qui voudrait bien découvrir le monde, leur fils Dax, l’ado de service, leur fille Gwen qui est toute mimi, et le vieil oncle Dan. Le passage d’une bande de canards migrateurs éveille les velléités aventureuses des enfants et de Pam, mais effrayé par approximativement tout, Mack ne veut rien entendre, jusqu’à ce que, oups, il ne comprenne qu’il risque de finir seul s’il ne se remet pas en cause et ne retourne sa veste. Et voilà donc nos cinq palmipèdes déployant leurs ailes pour aller découvrir le monde. Destination la Jamaïque. Mais si, c’est pas si loin à vol d’oiseau… Qu’est-ce qui pourrait mal se passer.

Je connais très peu les œuvres de ce studio. En fait, en checkant pour cette news, je ne suis sûre que d’avoir vu Mario l’an dernier. Et si je l’avais trouvé techniquement très chouette et rigolo, il ne m’avait pas plus transcendée que ça, car on sentait tout de même le récit plombé par le gros cahier des charges imposé par Nintendo et les événements insérés à coup de burin pour y coller.

Migration m’a beaucoup plu. Je m’attendais juste à une petite histoire sympa, mais c’est vraiment plus que ça. Pas que ça réinvente totalement la roue, mais j’admets tout à fait avoir été très agréablement surprise par un certain nombre de péripéties auxquelles je ne m’attendais vraiment pas, comme le passage en milieu urbain, pour ne pas trop spoiler.

Visuellement, le film est superbe. Nos canards sont bien rendus, très bien animés, et les décors, dans leurs diversités, vraiment beaux et détaillés, que ça soit les vastes forêts de la Nouvelle-Angleterre ou les hauts immeubles croisés plus loin.

Un film pour le coup bien écrit, bien rythmé, irréprochable techniquement et qui plaira à tout le monde. 😊

Super cool/20.

Et pour finir…

Citez-moi un type de film sur lequel il faut bondir tel un tigre dès qu’il sort en salle, au risque qu’il en ait disparu tel un ninja dans un petit nuage de fumée dès que vous aurez tourné la tête ?

À peu près n’importe quel film d’animation pas soutenu par un grand distributeur états-unien, sauf éventuellement peut-être s’il est japonais.

Et le film d’animation dont nous allons parler n’est justement pas japonais, n’en déplaise à Télé 7 Jours. Je sais que vu d’ici, pour beaucoup de monde, c’est bridé pareil, je sais aussi que donc, l’animation est vraiment sous-considérée en France, mais quand même. Un tel niveau de je-m’en-foutisme, en 2024, c’est remarquable. Klappa klappa.

Le Royaume des Abysses est donc un film d’animation chinois, et ça n’a rien d’un détail, réalisé par Tian Xiaopeng (https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=313044.html). Nous y découvrons Shenxiu, petite fille de 10 ans, abandonnée par sa mère et complètement ignorée par son père, surtout depuis que ce dernier a eu un fils avec sa nouvelle épouse. Base qui n’a, à mon avis, absolument rien d’anodin dans le contexte politico-démographique du pays dont on parle.

Malheureuse et se sentant terriblement seule, obsédée par l’envie de retrouver sa mère, hantée par une chanson et une légende qu’elle lui racontait, la petite fille suit sans grand entrain son père, sa belle-mère et son petit-frère sur un grand bateau pour une croisière. Snobée alors que c’est son anniversaire, Shenxiu, qu’on devine désespérée, entend la fameuse chanson de sa mère lors d’une nuit de tempête. Sortant sur le pont à sa poursuite, elle est alors balayée par les flots et sombre dans les eaux… Là se trouve une étrange créature, source de la musique, ainsi qu’un drôle de bateau-restaurant, dirigé par le non moins étrange Nanhe, cuisinier excentrique surendetté. Ils ont besoin de l’étrange créature tous les deux, elle pour retrouver sa mère, lui pour sauver son restaurant. Les voilà donc obligés de passer un pacte… Qui sait où cela va les mener ?

Le cinéma chinois peine à percer sous nos cieux, on le sait. Culture très mal connue, ses références et codes nous échappent, rendant ses œuvres dures à appréhender pour nous.

Je vais être honnête avec vous. Si, visuellement et même dans l’univers qu’il posait, ce film m’a très vite accrochée, j’ai quand même passé un bon moment à me demander où tout ça allait. Cette espèce de version chinoise du Voyage de Chihiro me laissait, non pas indifférente, loin de là, mais vraiment dubitative. L’univers, visuellement foisonnant, parfois presque trop, le récit, intriguant, mais au rythme vraiment rapide, pour ne pas dire rushé, les chara-design très particuliers (j’ai vraiment du mal avec celui de Nanhe, même si en fin de compte, il s’explique très bien), tout me disait « y a un truc », mais je peinais vraiment à voir quoi. Jusqu’à un twist brutal, auquel je ne m’attendais vraiment pas, pour le coup, mais qui recadre enfin le récit, le pose après toute cette effervescence, pour délivrer un message, certes naïf, et je suis bien placée pour savoir que bien sûr qu’en vrai, ce n’est pas si simple, mais très positif, donnant lieu à un final très émouvant.

Résumer, comme certains le font, ce film à ses visuels à couper le souffle serait dommage. Oui, c’est incroyablement beau, coloré, fourmillant de détails, vraiment waouh. C’est, je pense, ça qui marquera, mais encore une fois, même s’il peut donner l’air de patiner un peu, le récit sait très bien où il va et sert un propos qui mérite, lui aussi, de rester en tête.

Ça reste particulier, mais ça vaut le coup. A déconseiller aux plus jeunes, par contre, il y a des passages et des thématiques assez violents.

Curiosité à découvrir/20.

 

Voilà, j’espère que ça vous a intéressé, on va s’en tenir là pour aujourd’hui. ^^ J’attends vos avis en com’ si vous voulez en causer plus !

Prenez soin de vous !

Bonne semaine tout le monde ! 😊

 

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