Un p’tit bonhomme et une armure (Fullmetal Alchemist)

Salut tout le monde !

Comment allez-vous, avec la vague de chaleur qui s’annonce ? Moi, les températures à peu près normales qu’on avait jusque-là, même dues à un petit microclimat frais, ça m’allait bien.

Je vais donc me préparer psychologiquement à fondre, mais en attendant, je voulais vous faire un petit retour sur une vieille série que j’ai enfin pris le temps de lire ces jours-ci. Parce que ça manquait à ma culture (je fais un peu de rangement dans ma bibliothèque, là)…

Fullmetal Alchemist, ou FMA pour les intimes, est un manga de 27 tomes de Hiromu Arakawa publié entre 2001 et 2010 au Japon et entre 2002 et 2011 en France. Cette série a connu un succès rapide qui lui a valu d’être adaptée une première fois en animation dès 2003. Mais (chose à noter pour l’époque), cette première adaptation de 51 épisodes a fait le pari de partir sur sa propre trame scénaristique pour développer un récit complet. Cela lui a évité l’écueil dans lequel beaucoup de séries d’animation japonaise, en particulier les shonen, tombaient à l’époque : devoir étirer l’action à n’en plus finir et/ou caser des épisodes fillers (c’est-à-dire des sous-intrigues inutiles et souvent pas tip-top) pour gagner du temps et remplir les cases de la TV en attendant que le manga papier paraisse pour avoir la vraie suite de l’histoire, puisqu’une série se diffusait sans pause à ce moment.

Estimons-nous heureux que l’industrie de l’animation japonaise ait enfin compris qu’on pouvait découper une série en saisons avec quelques mois de pause pour éviter ça… Je ne pense pas que ça manque à grand monde.

Mais bon, autres temps autres mœurs dirais-je, et pour l’époque, s’affranchir complètement de l’œuvre originale pour partir sur un scénario à part était une option peu banale, mais qui a extrêmement bien marché dans le cas de FMA, la série connaissant un très grand succès en parallèle du manga. Fansubbée très vite, c’est sous sa version pirate que je l’ai personnellement découverte à l’époque et j’en garde encore un excellent souvenir (n’appelez pas HADOPI, hein, j’ai acheté les DVD depuis).

Le manga a connu une seconde adaptation tout aussi appréciée, mais pas par moi ce coup-ci, car je ne l’ai pas vue, et qui le reprend cette fois fidèlement, entre 2009 et 2010, Fullmetal Alchemist Brotherhood.

Et c’est paradoxalement le très bon souvenir que j’ai de cette première série qui aura freiné ma lecture du manga pendant quasi 20 ans : quand je connais une histoire, j’ai souvent du mal à la revoir/relire sous une autre forme et donc, il aura fallu que le souvenir s’estompe assez pour que je puisse m’y mettre sans impression de redite.

Conclusion ?

Et ben c’est un excellent manga, qui sort vraiment du lot, qui a très bien vieilli et mérite vraiment son aura.

Voilà voilà.

Et comme là, je vous entends vous dire « c’est un peu court madame », je prends mon courage à deux mains pour développer un peu (parce que j’ai chô, mais j’ai du mugicha, donc ça ira). ^^

FMA se déroule dans un monde qui n’est pas le nôtre, mais qui y ressemble beaucoup, à une époque moderne assez indéterminée. Il y a des voitures, des téléphones (pas de portables), des trains à vapeur, des armes à feu, le tout nous renvoyant à une imagerie du début-milieu du XXe siècle. Dans ce monde se trouve le pays d’Amestris, qui vit sous un régime militaire. L’armée tient le pouvoir, dans ses rangs se trouvent les alchimistes d’État, et parmi eux notre héros, Edward Elric, accompagné de son jeune frère Alphonse.

L’alchimie est à ce monde ce que la science est au nôtre, en gros. En contrôlant la matière, les alchimistes peuvent la transformer à leur guise, que ça soit pour réparer une jambe cassée ou génocider un peuple.

Connu pour être la plus jeune personne à avoir obtenu son diplôme d’alchimiste d’État, à 12 ans, Edward avait pourtant déjà de l’expérience, et pas que de la bonne, puisque, quelques années plus tôt, son frère et lui avaient tenté de ramener à la vie leur mère défunte grâce à l’alchimie. Un tabou qu’ils ont payé très cher : Edward y a laissé une jambe, Alphonse son corps entier, et le premier a dû sacrifier un de ses bras pour parvenir à, au moins, ramener l’âme de son cadet qu’il a pu lier à une armure qui se trouvait là.

C’est donc un adolescent équipé de prothèses mécaniques (des « automails » dans le jargon du manga) et une armure animée, mais vide, que nous rencontrons alors qu’ils ont été envoyés dans une petite ville pour enquêter sur un étrange culte qui permet, dit-on, des miracles.

Or, Edward n’est devenu un chien de l’armée que pour une chose : avoir les moyens de chercher la pierre philosophale, qui pourrait expliquer ces « miracles » et serait la seule chose qui pourrait rendre aux deux frères leurs corps et membres perdus.

Mythe ou réalité, mais très convoitée, cette quête cache bien des choses alors qu’autour d’eux, d’autres acteurs prennent place sur scène : d’étranges personnages aux pouvoirs démentiels, un tueur d’alchimistes rongé par son désir de vengeance, l’armée elle-même, panier de crabes où ambitions personnelles et complots sont monnaie courante, un père disparu, des étrangers cherchant la vie éternelle… Un jeu de dupes et de faux-semblants où trouver des alliés fiables ne sera pas plus facile que de démasquer ses ennemis, où les fantômes du passé ne cessent de revenir hanter les vivants, ceux d’une guerre encore brûlante, ou ceux enfouis dans les ruines du désert.

Vous l’aurez compris, FMA est une série longue, complexe, mettant en scène une multitude de personnages qui ont chacun leur histoire, leur but, leurs démons aussi, mais qui réussit le tour de force de ne jamais se perdre ni entre eux, ni à cause d’eux. La mise en place est soignée et prend son temps pour poser ses protagonistes et ses enjeux, tout comme son lore. On suit donc tout ce petit monde avec un grand intérêt, attaché aux anciens et curieux des nouveaux. Je ne sais pas vous, mais moi, ça me fait toujours sourire de voir des récits de complots nationaux ou supranationaux se résumer à 4 ou 5 clampins qui gèrent tout sans souci. De mon point de vue, la façon dont Hiromu Arakawa rend cette idée, en développant suffisamment de factions et d’acteurs pour illustrer toutes les facettes de cette situation, est, certes plus compliquée, mais ô combien plus crédible et intéressante.

Vous avez saisi l’idée : FMA est une œuvre incroyablement bien écrite. Le récit est prenant de bout en bout, sans ventre mou. Point de longs blabla foireux ou de délires pseudoalambiqués ici : les explications techniques sont brèves et factuelles à l’instant T pour expliquer un élément précis sans s’y étendre. On ne va pas, comme dans d’autres œuvres visiblement persuadées d’avoir réinventé la poudre juste parce qu’elles ont tout un jargon à moitié imbitable pour renommer des choses parfaitement connues (oui, c’est toi que je regarde, The Irregular at Magic High School) s’étendre plus que le nécessaire à la compréhension.

L’essentiel est le récit, ses personnages, leur but et c’est déjà pas mal, vu le monde qui nous est présenté, son histoire et sa géopolitique. Tout prend sens en temps et en heure de façon logique et naturelle, tous les twists sont vraisemblables sans avoir besoin de surexpliquer ou de faire entrer certains éléments au forceps. Je peux me tromper, mais je ne crois pas qu’une seule question soit restée en suspens à la fin de l’histoire, et vu la richesse du boxon, c’est réellement impressionnant.

J’y reviens un peu, mais les personnages sont aussi une vraie réussite de ce manga. Là aussi, aucun n’est laissé pour compte. Évidemment que certains sont plus développés que d’autres, mais, aussi bien en termes de design qu’en termes d’arc narratif, c’est aussi inventif que bien géré.

Si les frères Elric sont vraiment de bons héros, intelligents et actifs, touchant par leur attachement l’un à l’autre, par leur naïveté, aussi, et leur volonté quasi inébranlable quoi qu’il arrive, le reste du casting n’est pas en reste pour nous émouvoir. Mustang, leur supérieur, et ses troupes, là aussi, des personnages intelligents… Et je me rends compte en écrivant ses lignes qu’en fait, c’est un peu le cas de tous les personnages et ça fait beaucoup de bien, tout simplement, de voir des personnes qui sont censées l’être (intelligents), être des combattants formés, parfois très aguerris, agir comme telles et pas faire n’importe quoi juste pour provoquer des péripéties parfois totalement dispensables quand elles ne sont pas juste invraisemblables.

Dans cette série, si Edward et Alphonse peuvent parfois pêcher par inexpérience, surtout au début (ce qui se comprend, ce sont des ados), aucun des adultes qui les aident (sauf vendu comme débile de base) ne va apparaître comme un idiot. S’ils échouent, c’est parce qu’en face, ils ont des ennemis très puissants qui ont un ou plusieurs coups d’avance. Et, au-delà de la crédibilité que ça apporte (je rappelle encore une fois qu’on parle de militaires chevronnés et de grands complots centenaires), ça rend aussi la lutte bien plus captivante, car les enjeux sont de taille : quoi de plus impressionnant qu’un antagoniste qui parvient à déjouer des plans a priori sans faille, parce qu’il avait un atout inattendu dans sa manche, à part évidemment des protagonistes qui parviennent à l’abattre, non sans mal et sacrifice, malgré tout ? Voir comment nos amis parviennent à tisser leur toile malgré ce qui leur fait face est vraiment prenant. Dû, encore une fois, à une excellente écriture.

Pour en finir sur les persos, je n’ai vraiment rien à redire sur eux. Attachants ou détestables quand il le faut, souvent émouvants, jamais vides, ils sont la grande force de cette œuvre. Les voir évoluer est un vrai plaisir, que ce soit ces enfants qui grandissent ou ce tueur rongé par la haine qui trouve, enfin, lentement, un possible chemin de rédemption.

FMA est une œuvre qui n’a pas pris une ride et que je ne peux que vous conseiller vivement, avec un seul bémol : sa violence. Même si celle-ci n’est jamais gratuite et sert parfaitement son récit et ses thèmes, elle n’en est pas moins brutale. Ici, on parle d’ados mutilés, d’expérimentations sur des humains, de guerres et de génocides. Alors, ce n’est ni gore, ni très graphique, sur la forme, mais sur ses thématiques, ce manga n’est clairement pas pour les plus jeunes.

Mais à part ça, vraiment, foncez. C’est graphiquement très chouette, très travaillé sur la forme, au service d’une histoire vraiment originale, aussi drôle qu’elle est tragique, qui va crescendo, très loin de tous les clichés des shonen, avec une galerie de persos inoubliables.

Bref, si ce titre ne détrône pas mon manga préféré dans mon petit cœur, il entre sans sommation dans le top 5 des meilleurs que j’ai lus, ou plutôt, je pense qu’il y serait sans aucun doute si j’en faisais un. ^^

 

Voilà voilà. Cette fois c’est bon. ^^

Hydratez-vous bien et on se retrouve la semaine prochaine pour la suite du Petit Papillon !! 😊

 

À bientôt tout le monde ! 😊

 

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