Des mésanges, un œuf et un arc-en-ciel [Le Secret des mésanges ; L’Œuf de l’ange ; Arco]

Salut tout le monde !

J’espère que vous allez bien. Moi, j’aurais bien voulu commencer à souffler un peu, mais j’ai bien évidemment un boulot qui m’est tombée dessus badaboum pour la fin du mois, parce que c’était trop beau. ^^’ Et je suis tristesse parce que ce boulot imprévu, même s’il va m’aider un peu à surnager financièrement le mois prochain, va très probablement m’empêcher de vous concocter un petit texte cool pour Nowel… Ouin. ☹

Allez, on va causer un peu ciné aujourd’hui, ça fait un bon moment que je ne vous ai pas parlé ciné, dites donc… …. Ah oui, depuis juillet et les ressorties de Mamoru Hosoda quand même, oups.

Je vous dois un aveu, j’ai été très peu au cinéma cette année. À l’heure où j’écris ces lignes, je ne suis même pas sûre que je vais rentabiliser mon abonnement… Réponse le 31, mais en attendant, un retour rapide sur mes trois dernières séances !

Le Secret des mésanges est un petit film d’animation franco-belge d’Antoine Lanciaux sorti en octobre et qui n’est pas resté très longtemps en salle. Ce qui est dommage, car il est fort sympathique. On y suit une petite demoiselle en vacances à la campagne, près de sa mère qui travaille sur le petit chantier de fouilles du château en ruines local, occasion pour notre jeune enfant de découvrir de vieux secrets…

Je vais vous épargner mon laïus sur le fait qu’il faille encore, en 2025, l’association de 27 groupes et collectivités (si j’en crois tous les noms cités dans le générique de fin) pour produire en film d’animation d’1h17 sous nos cieux… Et donc vous conseiller vivement cette œuvre réalisée avec la technique du papier découpé, ce qui est aussi rare que joli. Ça permet ici une mise en scène et une ambiance très douce, n’empêchant cependant pas l’action quand il y en a. Bon, ça reste léger, on est clairement dans un film destiné à un public jeune et une histoire, donc, assez simple, mais bien menée, qui ne se perd pas dans des méandres ou des dramas inutiles (on en reparle dans un instant) et offre donc une balade campagnarde très cool avec des personnages bien écrits et très attachants.

Et je tiens à noter une chose qui m’a aussi beaucoup plu dans ce film (et ça aussi, on en reparle dans un instant), c’est que les adultes sont aussi des personnages bien écrits, attachants, positifs, et pas les sempiternels absents, incompétents/stupides, voire antagonistes, auxquels beaucoup trop d’œuvres jeunesse nous ont habitués.

Un bon Très sympa/20. ^^

 

S’il a beaucoup plus fait parler de lui et s’offre une belle carrière en salle, Arco, d’Ugo Bienvenu, m’a laissée beaucoup plus mitigée.

Bien que techniquement irréprochable, ce film m’est apparu à la fois très intéressant et curieusement incomplet. Il dure 1h29, mais, du fait de tout ce qu’il veut aborder, on a la sensation que ça va très vite, voire trop, et que tout n’est finalement qu’effleuré et pas suffisamment traité. Pour le dire très simplement, ce film est « trop » ou « pas assez ». L’introduction, par exemple, est extrêmement rapide. On a à peine le temps de poser le contexte, une famille dans un futur a priori pacifié où on a appris à voyager dans le temps, et hop, c’est fini, parce qu’on passe à l’action. Notre jeune héros pique le matos nécessaire et le voilà parti dans le passé, où vit notre jeune héroïne. Un passé situé dans pas si longtemps pour nous et où on n’aura pas beaucoup plus de contexte. Il y a de la haute technologie, des robots autonomes avec des IA poussées, un climat capricieux et un « grand incendie » qui approche. Notre demoiselle vit dans une jolie petite maison avec son petit frère (le bébé le plus flegmatique de l’histoire de l’animation), sous la garde d’un robot, car ses parents ne sont bien évidemment pas là, car évidemment trop pris par leur boulot. Lorsque la damoiselle rencontre le damoiseau, elle décide de tout faire pour l’aider à rentrer chez lui et ça va bien sûr être très compliqué.

Je suis bien embêtée avec ce film, qui accumule bonnes idées et clichés, maladresses et moments de grâce. Trop ou pas assez…

Globalement peu de persos, mais, à part nos deux protagonistes, très peu de développement. Les adultes ont, et j’en ai marre de ça dans les œuvres jeunesse, soit le mauvais rôle, soit un rôle de gentils benêts. Les parents absents sont vraiment des stéréotypes vus revus et très agaçants : absents à cause de leur travail, se déchargeant de tout sur leur robot domestique, y compris quand le danger est réel (que le père ose engueuler le robot et le sommer de retrouver sa fille alors que lui-même n’a visiblement pas daigné bouger son cul pour venir alors qu’un incendie géant ravage la ville, … Pardon ?), le tout en ne se privant pas de prendre de très haut une fille qui ne demande que de la confiance… Pffff… Le trio de pieds nickelés a énormément de potentiel, mais ils servent vraiment plus de faire-valoir comique qu’autre chose. Le seul « adulte » présent et un tantinet responsable et aidant dans ce film, c’est le robot !… Qui aurait d’ailleurs pu être un personnage hyper intéressant s’il avait eu plus d’espace.

Est-ce qu’on pourrait arrêter de dire aux enfants que les adultes sont des inutiles, quand pas des connards, et que donc, ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes en cas de galère, car ils ne trouveront ni écoute, ni soutien, s’il vous plaît ? Est-ce qu’on se considère si mal, nous adultes, pour ne pas être capables de nous décrire de façon positive ?

Et je vous passe toutes les plus ou moins petites incohérences dont le scénario regorge… Pour exemple : comment un robot domestique peut ne pas être programmé par défaut pour appeler les secours quand il est face à un enfant inconnu et blessé ?… Comment est-il possible, alors que ce même robot est seul à veiller sur deux enfants, dont un bébé, qu’il ne soit pas par défaut non plus remplacé quand il tombe en panne ?…

Mais à côté de ça, le récit est loin d’être dénué d’intérêt. Bien que survolées, ses thématiques sont loin d’être ineptes. La question écologique, comme celle des dérèglements climatiques, est bien sûr intéressante à traiter. Celle de l’abandon des enfants, laissés à eux-mêmes, n’est pas, évidemment que non, insignifiante en soi. La façon dont ils essayent, à leur hauteur, de trouver des solutions est aussi vraiment intéressante et donne lieu à une des plus belles scènes du film, quand ils essayent de faire redécoller le garçon depuis le jardin de la maison. Et, pour le coup, que l’école soit désormais faite par des robots et devenu un lieu rempli de projections holographiques, aussi, ce n’est pas bête et ça ouvre plein de réflexions… Mais tout en reste un peu là. C’est posé, mais c’est tout. Comme je disais : trop. Trop d’enjeux, trop de thèmes, trop d’intrigues, de sous-intrigues, même de personnages… Il fallait à ce film, soit 1/2h de plus, soit beaucoup d’éléments en moins, resserrer sa narration, ses enjeux, ou alors un autre media : une série, une BD, peut-être, un format qui laisse plus de place à tout ce qui déborde ici pour s’épanouir.

Bref, Arco est bon film qui se perd un peu dans trop d’ambitions, dans une écriture trop grande pour son heure et demi. Vraiment pas déplaisant, très bien réalisé, avec de vraies bonnes idées et des moments très marquants, mais qui aurait gagné, à mon avis, à resserrer son intrigue sur l’essentiel.

Pas mal /20.

 

Et maintenant, the last but not the least, un très vieux film de 1985 qui s’est payé une petite sortie en salle chez nous grâce à son remaster 4K…

L’Œuf de l’ange est, disons, le premier film original de Mamoru Oshii, qui réalisera dix ans plus tard le monument de SF qu’est Ghost in the Shell. Film très court, à peine 70 minutes, L’Œuf de l’ange est une œuvre aussi cryptique qu’elle est époustouflante. La direction artistique de Yoshitaka Amano y est pour beaucoup. Connu principalement chez nous pour être le charadesigner emblématique de la saga Final Fantasy, Amano pose sa patte, si belle, mais si particulière, sur un récit qui ne l’est pas moins. Deux personnages errent dans une ville immense où ne restent que des ombres, une enfant gardant précieusement un œuf et un jeune homme portant une arme (?) en forme de croix. Qui sont-ils, d’où viennent-ils, pourquoi, nous n’en saurons rien. Et peut-être qu’eux n’en savent rien non plus…

Cryptique est le mot le plus approprié à ce film, pour moi. Il est très beau visuellement, contemplatif par moments, intriguant, et nous posera bien plus de questions qu’il n’apportera de réponse. Son auteur ne s’en étant jamais clairement expliqué, nous en sommes réduits à des hypothèses ; discours sur la foi, la perte de foi, l’espoir et le désespoir, l’absurdité de nos existences… Si les références bibliques sont claires, notamment parce que le Déluge est explicitement cité, chacun ira de sa propre interprétation.

Un film à voir, pour tout curieux d’animation japonaise et de l’œuvre de Mamoru Oshii, mais un film très particulier et peu aimable dont je comprends tout à fait qu’il puisse rebuter.

Patrimoine à découvrir /20.

 

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, en ce qui me concerne ! Je vais continuer à me reposer, en attendant le WE prochain et la suite du Petit Papillon !

À bientôt tout le monde ! 😊

 

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