Disclaimer : Les persos ne sont pas à moi blabla, ils sont à Clamp et à Hajime Yatate et Yoshiyuki Tomino.
ATTENTION ! Présence d’un lemon dans ce chapitre !
De Fer et de Sang 05
Bon, allez, on le franchit ce pas maintenant ?!
… J’ai mal à la tête…
… Je me sens pas bien… Barbouillé… Et complètement dans le cirage… Ils ont dû me droguer…
…
J’ai fait un rêve bizarre…
Ça faisait longtemps que je n’avais pas rêvé de Fye… Mon frère… Quel drôle de rêve… Il était dans une espèce de bocal et il m’appelait au secours…
Lorsqu’il ouvrit les yeux, des yeux vagues et bouffis, la première chose qu’il vit fut une haute silhouette qu’il connaissait bien, debout devant une vitre à travers laquelle, dans la pénombre de la pièce sans lumière, un magnifique ciel étoilé scintillait.
« Kuro-Sama… ? … »
Le ninja se retourna et lui sourit. Le blessé sursauta soudain et voulut se redresser :
« Marina ?!… Les enfants ?…
– Ils vont bien, ne t’en fais pas. »
Kurogane vint s’asseoir au bord du lit.
« Tout le monde va bien… »
Le mage blond regarda le ninja, puis un peu autour de lui. Une petite chambre sombre ? Un petit lit ?
« … Y compris ton frère. »
Il resta pétrifié, les yeux exorbités. Puis bredouilla :
« … Comment… Mon…? Ce… Ce n’était pas un rêve…?… »
Kurogane sourit à nouveau :
« Non, Yui. Ce n’était pas un rêve. »
Les larmes se mirent à couler alors même qu’il restait tétanisé. Kurogane le prit dans ses bras :
« Eh, du calme… »
Yui se mit à trembler. Kurogane reprit doucement :
« Il est avec Shaolan et Mokona, on tentait de lui faire manger une purée. Et comme il ne voulait pas que tu restes seul, je suis resté avec toi. »
Kurogane sentit deux bras passer autour de lui.
« Je vais les appeler, tu veux ?
– Je peux… commença Yui en se redressant.
– Non, ne te dérange pas, pas la peine. Il y a des machines pour communiquer entre les pièces, ici. »
Kurogane frotta un peu le dos de son ami avant de le lâcher et de se lever doucement. Il alla à la porte.
« Attention, lumière, dit-il avant de pianoter lentement et soigneusement sur un petit clavier en dessous d’un haut-parleur. Shaolan ?… C’est moi, oui. Vous en êtes où ? »
Yui essuyait ses yeux sur le lit sans entendre ce que Shaolan disait.
« Ah, parfait. Oui, il est réveillé. Oui, ben venez quand il aura fini. Encore un peu ensuqué, mais ça a l’air d’aller. D’accord. On vous attend. »
Kurogane revint vers le lit. Les néons rendaient son ami encore plus blafard qu’il ne devait l’être.
– Ça ira, Yui ?
– Franchement… J’en sais rien. »
Kurogane se rassit près de lui et le reprit dans ses bras :
« Allez, tout va bien. »
À nouveau, deux bras fins l’enlacèrent.
« Où on est ?
– Très haut dans le ciel…
– Quoi ?
– On est dans une des bases de Katharon… Mais elle est dans les étoiles… »
L’air sceptique de son ami fit sourire le ninja dont les yeux pétillaient.
« Viens voir… »
Kurogane soutint Yui jusqu’à la fenêtre. Yui regarda les étoiles puis la boule bleue, un peu lointaine, que lui montrait le ninja :
« Regarde, la Terre est là… Enfin, leur Terre. »
Un sourire étonné se dessina sur les lèvres pâles du mage. Un petit moment passa avant que la porte ne s’ouvre derrière eux et que la voie de Shaolan ne dise avec douceur :
« Du calme, Fye… »
Ce qui fut suivi immédiatement d’un cri d’enfant joyeux :
« Yui ! »
L’interpelé se retourna lentement et tomba à genoux devant ce petit bonhomme qui trottait maladroitement vers lui, pas encore très assuré sur ses jambes, mais rayonnant. Kurogane échangea un regard avec Shaolan et Mokona qui était sur son épaule et ils sourirent.
Yui toucha d’une main tremblante la joue de Fye. Les larmes roulaient à nouveau sur ses joues. Le petit garçon se mit à trembler brusquement et sauta au cou de Yui en éclatant en sanglots.
Kurogane les contourna en silence et sur un signe de lui, Shaolan recula et Kurogane sortit avec eux en murmurant :
« On repassera plus tard… »
Il referma la porte. Shaolan opina :
« Oui, je crois qu’ils n’ont pas besoin de nous. »
Mokona agita ses petites pattes :
« Il faut qu’ils restent un peu ensemble ! »
La voie de Tiera les fit sursauter :
« Ah, vous êtes là ! »
Mokona sauta dans la main de Gundam Meister qui, désormais habitué, l’y accueillit avec naturel :
« Que se passe-t-il, Tiera ?
– Klaus et Sumeragi veulent vous parler… Venez.
– Il y a un souci ? s’enquit Shaolan.
– Je ne sais pas exactement. »
Shaolan et Kurogane se regardèrent et suivirent le jeune homme. Mokona sauta de la main à l’épaule de Tiera qui lui jeta un œil en coin.
« Comment va Lockon ? demanda la peluche.
– Mieux. On va pouvoir repartir. Cette fichue tête de bois d’Irlandais va avoir mal au dos un moment…
– Il a été très courageux ! remarqua encore Mokona.
– Ou très idiot, mais ça n’est pas incompatible… » soupira Tiera, faisant sourire Kurogane et Shaolan.
C’est précisément au chevet de l’Irlandais, encore alité, que Klaus, Shirin, Sumeragi et Anew attendaient leurs hôtes.
La chambre était petite, comme celle de Yui. Anew était assise sur le lit, le bras de Lockon autour de ses épaules. Les autres étaient debout. Tiera referma la porte derrière eux et Mokona sauta sur le lit :
« Lockon !… Tu vas mieux ? »
Le blessé caressa la tête de la peluche avec un sourire rassurant malgré ses traits tirés :
« T’inquiète pas. »
Un silence suivit que Shaolan interrompit poliment :
« Que pouvons-nous pour vous ? »
Klaus se gratta la tête, visiblement mal à l’aise, et le voyant, ce fut Sumeragi qui parla :
« Nous voulions savoir si vous seriez d’accord pour repartir avec nous… »
Le ninja et son jeune ami échangèrent un regard surpris. Puis Shaolan répondit :
« C’est comme vous voulez… Si vous ne voulez pas nous garder ici…
– En fait, le coupa Klaus, c’est que je ne peux pas… Et Dieu sait pourtant que j’aimerai vu ce dont vous êtes capables…
– Alors, quel est le problème ? s’enquit Kurogane.
– Le problème, c’est que vous faites peur à mes gars… Très, très peur… Il y a des sales rumeurs sur vous et je ne veux pas que ça dégénère.
– Quel type de rumeurs ?
– Que vous êtes des sorciers ou des démons… Rindt, le prisonnier qu’on a fait, est à moitié fou parce que Fye, enfin Yui, enfin le blond là, votre ami,…
– C’est Yui, maintenant, répondit Mokona.
– Oui, enfin, bref… Rindt raconte qu’il s’est levé d’une table où il était enchainé et drogué comme une mule pour faire exploser ou un truc comme ça tous les soldats qu’il avait appelés pour récupérer Mina barricadée dans la salle de clonage… Ceux-là mêmes qu’on a finis en arrivant.
– Ah, c’est pour elle qu’il y avait tant de soldats ? se souvint Kurogane.
– Oui, enfin bon, mes gars sont bien braves, mais ce ne sont pas tous des flèches et les grands bruns aux yeux rouges, c’est pas banal et ça impressionne, enfin peut-être pas chez toi,… Mais ici oui.
– Chez moi aussi, ce n’est pas banal, répondit le ninja. Enfin bref, ce n’est pas le sujet.
– Donc, il vaut mieux que vous partiez et si vous voulez toujours vous battre contre A-Laws, Sumeragi est d’accord pour vous prendre sur le Ptoleméus, avec Mina dans ce cas pour veiller à la santé du petit euh, Fye…
– Nous emmenons aussi Marina et les enfants, intervint Sumeragi, pour les cacher dans une autre base bien à l’abri… Nous pourrons vous y laisser si besoin, d’ailleurs.
– Ben… commença Shaolan. Nous n’allons pas rentrer sur Terre à pied… »
Il rigola alors que Kurogane opinait du chef avec un sourire et continua :
« …Donc euh, pas de problèmes. Vous voulez partir quand ?
– Si vous êtes d’accord, dès que possible.
– On est d’accord.
– Donc, dès que possible. »
Kurogane et Shaolan se regardèrent et le ninja haussa les épaules :
« Dans ce cas, on récupère les jumeaux et on arrive.
– J’allais le dire… » rigola Shaolan.
Ils firent mine de ne pas remarquer que les autres avaient légèrement tiqué sur le mot « jumeau ». Sumeragi hocha la tête :
« Parfait, on se retrouve au vaisseau.
-D’accord ! » opina vivement Shaolan.
Mokona bondit sur son épaule et ils repartirent. Dans le couloir, Mokona demanda au ninja :
« C’est rare les yeux rouges alors, chez toi ?
– C’est une particularité de ma lignée.
– Ah oui, je me souviens… Ton père aussi avait les yeux rouges ? Remarqua Shaolan.
– Tout à fait. Comme tous les Suwa. »
Ils furent rapidement à la chambre de Yui et Shaolan toqua. Ils entendirent un « Oui ? » très doux. Le garçon entrouvrit la porte, se pencha, Mokona sur la tête et Kurogane se pencha par dessus.
Le spectacle était vraiment attendrissant et d’ailleurs Mokona souffla un « Ooooooooh… » ému.
Yui était assis au sol, exactement là où ils l’avaient laissé, à la différence près qu’il s’appuyait dos au mur, Fye blotti dans ses bras. Le grand mage berçait doucement le petit en chantant tout bas. Mokona bondit vers eux :
« Vous êtes mignooooooons !!!!… »
Fye souriait, encore faible, mais enfin vraiment tranquille. Shaolan et Kurogane rentrèrent.
« Ça va, les jumeaux ? s’enquit le jeune homme, tout content.
– Ça n’a pas l’air ? » répondit Yui.
C’est ça ton vrai sourire, Yui ? songea Kurogane en s’approchant.
Jamais il n’avait vu une expression si tranquille, si heureuse, simplement mais purement heureuse, sur le visage de son ami.
Shaolan s’accroupit devant les deux blonds :
« Désolé de vous déranger, mais on bouge.
– Ah ? On change de monde ? demanda Yui.
– Non, on rentre sur Terre avec le vaisseau des Celestial Being. Tu peux marcher ?
– Je me sens encore vague, mais ça devrait aller… »
Kurogane se pencha et attrapa doucement Fye :
« Toi, par contre, c’est encore un peu tôt pour que tu marches autant. »
Fye se laissa soulever et passa ses petits bras autour du cou du ninja. Yui se releva lentement :
« Ça ira, Kuro-Sama ?
– Je te porte d’un bras, je te rappelle, alors ton frère, je peux gérer. »
Yui, Shaolan et Mokona rigolèrent. Ils sortirent de la chambre, allant au rythme de Yui qui ne marchait pas très vite.
Le grand mage était encore un peu vague. Les doses de drogue avaient été telles qu’il lui faudrait encore quelques jours pour retrouver toutes ses facultés et toute sa lucidité.
Il n’eut donc absolument pas conscience des regards souvent sombres ou apeurés de ceux qu’ils croisaient. Shaolan et Kurogane n’étaient eux pas dupes et restaient sur leur garde. Le grand ninja sentait l’enfant tendu dans ses bras et fut soulagé lorsqu’ils arrivèrent dans le hangar où les attendait le grand vaisseau.
Des hommes chargeaient des provisions et du matériel dans les soutes. Le petit groupe se dirigea vers Marina et les enfants qui chantaient en chœur sous le regard intéressé de Mina qui fumait non loin d’eux, assise sur une caisse. La scientifique fit un signe de la main aux nouveaux venus et se redressa pour venir à leur rencontre.
« Ça va, les garçons ? Fye digère bien sa purée ?
– Ça a l’air, répondit Shaolan, Mokona sur l’épaule. Aurais-tu enfin cinq minutes à m’accorder ?
– Bien sûr. Désolée, mais les analyses de Fye étaient prioritaires…
– Pas de souci ! Elles sont bonnes ?
– Immunité encore un peu faiblarde, mais ça va bien. »
Elle souffla sa dernière bouffée sur le côté et écrasa son mégot par terre :
« Que pouvais-je pour toi ? »
Kurogane posa Fye sur la caisse et alla voir s’il pouvait aider au chargement. Yui s’assit près de son frère et en un battement de cil, leurs deux mains s’entrecroisèrent sans que ni l’un ni l’autre n’en ait conscience.
« Je voulais en savoir plus sur le clonage. C’est courant dans ce monde ?
– Non, c’est plus pour la recherche, en fait. Pour avoir du matériel génétique… On les laisse rarement grandir.
– Mais c’est possible ?
– Ben la preuve… » répondit-elle en montrant Fye.
Le petit bonhomme bâilla et s’appuya contre son frère pour s’endormir. Yui aurait pu à cet instant être l’incarnation même de la tendresse.
« Oui, mais lui, j’ai peur qu’il soit légèrement hors catégorie… sourit Shaolan.
– Ça, c’est rien de le dire. »
Marina laissa les enfants se mettre à jouer à cache-cache et vint vers Yui et Fye. Le grand mage lui sourit et elle répondit par un sourire également.
« Vous allez mieux, Fye… Enfin euh…?
– Yui. Je m’appelle Yui.
– Yui… C’est joli.
– Oui, je vais mieux, Marina. Et je suis heureux de voir que vous allez bien. Ces brutes ne vous ont pas fait de mal ?
– Non. Après votre euh, intervention, plus aucun n’osait même m’approcher…
– Tant mieux.
– Mais vous…? Vos blessures ?
– Rien de grave. Je sais que je n’en ai pas l’air, mais je suis plutôt costaud. Je récupère vite.
– Ça a un rapport avec vos… pouvoirs ? »
Il sourit et opina :
« Effectivement, ça a un sérieux rapport.
– Quel âge avez-vous ?…
– …Hm, je serais curieux de le savoir… »
Fye, qui sommeillait, sursauta et se redressa. Yui caressa sa tête. Le petit bonhomme leva le nez vers lui, tout sourire. Marina les regarda, intriguée.
« Vos amis disaient que ce garçon… C’est votre frère ?
– Oui. Mon frère jumeau.
– Bonjour ! la salua l’enfant. Je m’appelle Fye. »
Marina resta interloquée.
« Votre… Jumeau ?… »
Yui rigola et répondit :
« C’était plus flagrant quand on avait le même âge, je vous l’accorde. »
Fye se coucha en chien de fusil sur la caisse, posant sa tête sur les genoux de Yui. Ce dernier passa sa main dans les cheveux blonds :
« Tu es fatigué, Fye ?
– Oui…
– On va bientôt partir. Tu pourras te reposer dans le vaisseau, j’imagine… »
Le petit garçon ferma les yeux et soupira d’aise.
« Ça aussi, ça a rapport avec vos pouvoirs ?… demanda Marina.
– C’est une très vieille et longue histoire… »
Kurogane revint vers eux avec Ian, l’ingénieur en chef, qui annonça fièrement que tout était chargé et qu’ils pouvaient embarquer. Yui hocha la tête et laissa son grand ami brun prendre doucement Fye dans ses bras. Le petit bonhomme rentrouvrit un œil vague qu’il referma aussitôt, désormais habitué à Kurogane et confiant dans ses bras. Yui se remit tranquillement sur ses jambes. Marina partit les chercher les enfants un peu éparpillés autour du vaisseau. Shaolan et Mina étaient toujours en pleine discussion. Mokona quitta l’épaule de Shaolan pour bondir sur celle de Yui qui leva la main pour la caresser :
« On va y aller, Mokona. »
Mokona agita ses pattes :
« Mina est d’accord pour cloner Shaolan !
– Vraiment ? S’étonna Yui.
– Oui ! Mais elle n’a pas les machines pour le faire tout de suite… »
Kurogane et Yui échangèrent un sourire.
« Eh ben, on ne sera pas venu pour rien !
– Ça, tu peux le dire. »
Un peu plus tard, Kurogane déposait délicatement Fye dans le grand lit de la cabine que leur accordaient leurs hôtes. L’enfant ne broncha pas. Voyant Yui bâiller à côté, Kurogane lui dit :
« Tu devrais dormir un peu, toi aussi.
– Oui, tu as raison… Je suis encore un peu dans le cirage…
– Tu peux te reposer. Il n’y a rien qui urge. »
Yui hocha la tête et s’allongea près de Fye. L’enfant rentrouvrit un œil et vint aussitôt se blottir contre lui, tout sourire. Yui sourit aussi et l’enlaça. Kurogane étendit une grande couette sur eux et sortit en silence.
Lorsque Yui se réveilla, plus tard, il était encore très las, mais il réalisa très vite que Fue était lui parfaitement réveillé dans ses bras.
« Coucou, Fye… »
Le petit garçon se bouina un peu plus fort contre lui.
« Tu vas bien, Yui ?
– J’ai encore sommeil… Et toi ?
– Oui, ça va. J’ai bien dormi… »
Yui ébouriffa Fye qui continua :
« Ce n’est pas ce que je te demandais en fait… Je voulais savoir… Tu es heureux maintenant ? … Tu as pu vivre comme il faut quand je suis parti ? »
Yui resta un moment silencieux puis étreignit Fye plus fort.
« Yui ?…
– Je t’ai pleuré si longtemps que je ne sais même plus combien… J’ai connu des joies, des douleurs… Des amours et des trahisons… J’ai été seul très longtemps… Et je croyais que je le serais toujours… Sans toi… Jusqu’à ce que je les rencontre…
– Kurogane, Shaolan et Mokona ?
– Oui, et Sakura.
– Sakura ?
– Oui. La petite jeune fille qui était avec Shaolan quand on s’est rencontré tous les cinq… Un petit bout de gonzesse complètement perdu… Elle avait perdu des bouts de son âme, Shaolan les cherchait… Du coup, au fil du voyage, on s’y est tous mis, à les chercher, ses bouts d’âme… Elle était juste… Chaleureuse, gentille, absolument adorable… Entre elle et eux, je me suis mis à vivre un peu et avant que je le réalise vraiment, je me suis retrouvé avec quatre amis prêts à tout donner pour moi et moi pour eux…
– Shaolan m’a dit qu’il t’aimait beaucoup… Mais que Kurogane t’aimait encore plus. Et Mokona a rigolé en disant que toi aussi tu aimais plus Kurogane que Shaolan. »
Yui sourit :
« Elle a pas tort.
– C’est vrai que c’est pour toi qu’il a perdu son bras, Kurogane ?
– C’est Shaolan qui t’a dit ça ?
– Oui… C’est vrai ?
– Oui, c’est vrai. Il s’est coupé le bras pour me sortir d’un piège où j’étais enfermé.
– Il a fait ça ?
– S’il avait fait que ça… »
Fye ne put demander ce qu’il avait fait d’autre, car la porte de la cabine s’ouvrit, et la frimousse de Mina pointa, surplombée par celle de Shaolan, elle-même par celle de Kurogane et sur la tête de ce dernier, Mokona dominait tout le monde. La peluche sauta sur le lit.
Fye se redressa un peu, intrigué. Mina s’approcha du lit :
« Comment te sens-tu, Fye ? Il faut que tu viennes manger… Et après, il faut que je surveille comment tu vas. »
Avisant Yui qui se rendormait, Fye hocha la tête et regarda tour à tour les autres :
« Quelqu’un reste avec lui, alors ?
– Pas de problème, je m’en charge, lui dit Kurogane.
– Je ne veux pas qu’il soit tout seul…
– Ne t’en fais pas, je vais rester près de lui. »
Kurogane s’approcha du lit où le petit garçon venait à quatre pattes vers lui sans le quitter des yeux. Kurogane s’accroupit et caressa la tête blonde :
« Pense un peu à toi. Ton frère n’est plus tout seul et ne sera plus jamais seul. »
Fye sourit et lui sauta au cou :
« Kurogane, tu es très gentil ! »
Le grand ninja eut un sourire et se releva avec le petit bonhomme dans les bras :
« Allez, va manger au lieu de dire des bêtises ! »
Il le laissa à Shaolan et le regarda sortir tous quatre, Mokona ayant bondi sur l’épaule de Mina.
Lorsque Yui se réveilla à moitié, un peu plus tard, il entendit un bruit léger de pages qu’on tournait. Il rouvrit les yeux pour voir, allongé près de lui sur le grand lit, Kurogane. Le ninja avait les jambes pliées, le pied droit posé sur le genou gauche, sa main métallique sous sa nuque et la droite tenait un vieux livre en parchemin relié par un ruban de soie.
Le ninja sourit sans bouger lorsque, un peu plus tard, un grand corps fin se blottit contre lui et qu’une tête blonde se posa sur sa poitrine.
« Kuro-Sama… Hmmm… Mon oreiller préféré… »
Yui se rendormit une nouvelle fois et Kurogane soupira un instant en posant son livre sur son ventre, le doigt coincé entre deux pages.
Il repensait à la première fois où il avait serré cet homme dans ses bras.
C’était bien des années plus tôt, à Piffle, un jour ou deux avant la première manche de la course. Lui était resté un peu tard bricoler les machines. Les petits et la peluche étaient couchés depuis longtemps lorsqu’il avait entendu la porte d’entrée de la grande caravane. Leur ami mage rentrait, il était sorti pour la soirée. Il l’avait écouté traverser le salon d’un pas lourd et monter dans sa chambre à l’étage, à côté de la sienne. Un peu plus tard, lui-même était rentré à son tour, fatigué. Il avait pris une douche rapide pour chasser l’odeur de cambouis puis était à son tour monté pour se coucher. En passant devant la chambre du mage, cependant, il s’était pétrifié, car son ami sanglotait.
La porte était restée entrouverte. Kurogane avait regardé le mage en larmes sur son lit, sans savoir quoi faire, jusqu’à ce qu’il entende ses paroles :
« J’en ai assez… »
Des paroles dont il ne comprendrait le sens que des mois plus tard, à Seles. Visiblement, le mage était complètement ivre, pour de vrai cette fois.
« J’en ai marre !… Tu me manques…!… Tu me manques trop !… Fye…! FYE !… C’était à moi de mourir…!… C’est pas juste !… On ne voulait de mal à personne… Ça ne peut pas être un crime de naître, ça ne peut pas être vrai…! Fye…! Reviens, tu me manques… Je peux pas vivre sans toi… Il me manque la moitié de mon âme c’est trop dur… Reviens ! Je donnerais tout mais REVIENS ! … J’en ai assez d’être seul… J’en ai… Assez… »
Kurogane se sentait à la fois gêné d’être témoin de cette explosion d’un chagrin qu’il devinait plus que sincère et peiné par les paroles de celui qui, malgré leurs brouilles incessantes et ses mensonges, était devenu un ami pour lui.
Il était rentré sans bruit pour venir s’asseoir au bord du lit. Le sentant, le mage avait sursauté et s’était redressé sur ses bras pour le regarder avec de grands yeux, à la fois stupéfaits et pleins de larmes.
« Kuro… Sama …?… bredouilla-t-il.
– Ça ne va pas, Fye ? »
S’entendre appelé par son prénom avait rajouté un degré à la stupéfaction du mage. Il avait eu un nouveau sanglot.
Comment aurait-il pu s’expliquer ? Raconter tout simplement les deux petits jumeaux, adorables et rieurs, qu’il avait croisés au matin, dans les bras de parents si pleins de tendresse ?
L’incarnation exacte de tout ce qu’il n’avait pas eu.
Il s’était retrouvé serré dans les bras du ninja avant même de le réaliser et l’avait entendu dire doucement :
« T’es plus tout seul. Ça va aller. »
Ce qui n’avait fait que faire redoubler ses sanglots, alors même qu’il étreignait ce corps à l’étouffer sans trop s’en rendre compte.
Kurogane s’était allongé, l’entrainant avec lui et l’avait gardé dans ses bras jusqu’à ce qu’il se calme. Au bout d’un long moment, le ninja avait demandé, toujours doux :
« Tu te sens mieux ? »
Un gros soupir lui avait répondu, puis une petite voix avait demandé à son tour :
« Kuro-Sama… Je peux dormir dans tes bras ?
– Si tu veux. »
Le mage s’était blotti contre lui sans attendre. Ils avaient tous deux bien dormi, paisiblement.
Kurogane se souvenait encore de la gêne du mage, à son réveil, au matin. Il avait piqué un fard exceptionnel en le regardant sans toutefois sortir de ses bras :
« Kuro-Sama ?! »
Le ninja l’avait regardé et s’était enquis avec la même douceur que dans la nuit :
« Ça va mieux ?
– Que… Qu’est-ce qui c’est passé ?
– Rien, tu n’étais pas bien hier soir, alors je suis resté avec toi.
– Ah euh,… Désolé…
– Ne le sois pas. C’est normal d’être là les uns pour les autres quand on vit ensemble. »
Et il avait ajouté mine de rien :
« Ce n’est pas comme si tu étais tout seul. »
Ces derniers mots avaient fait frémir le mage qui avait détourné les yeux. Kurogane avait ajouté :
« Tu peux compter sur moi. »
Et le mage avait eu un sourire timide, mais qui semblait enfin sincère :
« Merci. »
Kurogane reprit son livre. Depuis cette nuit-là, il était arrivé pas mal de fois que le mage vienne dormir dans ses bras. C’étaient des petits moments tranquilles qu’il appréciait, comme celui-ci. Il se remit à lire avec le sourire aux lèvres.
Yui se réveilla un peu plus tard, mais ne bougea pas. Kurogane continua à lire sans bouger non plus. Au bout d’un moment, la voix du mange rompit le silence :
« Tu le connais pas encore par cœur ce bouquin ?
– Si. Depuis longtemps. »
Yui rigola et se redressa pour venir poser sa tête sur l’oreiller, près de celle de son ami :
« … Quand j’y pense, ça nous avait bien séchés ce coup-là…
– Que j’aime les haïkus ?
– Non, non… Je n’ai jamais vraiment douté que tu sois sensible à l’art… Enfin, quand tu poses ton sabre. Non, replace-toi dans le contexte du moment. On était à Nihon, on partait pour aller massacrer l’autre connard barbu, tu étais aussi furax et remonté que Shaolan et moi… Et à cinq minutes d’y aller, tu te rappelles que tu as, je cite, ‘oublié un truc important dans ta chambre’, que tu files chercher… Et tu reviens avec le livre de haïkus de ta mère… Tu reconnaîtras que ça avait de quoi surprendre ?
– Vu comme ça, sourit le ninja en caressant le parchemin usé. Je ne sais pas trop moi-même ce qui m’a pris… À part qu’il m’avait manqué et que je voulais qu’il soit avec moi aussi sûrement que Ginryu… Mais avec le recul, heureusement que je ne l’avais pas avec moi, sinon je suis sûr que la Carabosse me l’avait pris aussi. »
Yui hocha la tête :
« Sûrement… C’est vrai que chez toi, les guerriers font aussi de la poésie ?
– Ça fait partie de notre éducation, oui.
– Tu en as écrit, toi ? » s’enquit le mage, amusé.
Kurogane fit la moue :
« Je m’y suis essayé sans grand succès. Mon père était bien plus doué que moi pour ça. Les poèmes qu’il écrivait à ma mère étaient juste somptueux…
– Vraiment ?
– Mon père était un homme amoureux.
– Il écrivait des poèmes à ta mère ?
– Oui… Et vu la teneur de certains, je me suis souvent demandé par quelle magie j’étais fils unique… »
Yui éclata de rire.
« Je me souviens d’un en particulier, continua le ninja avec un sourire, qui disait un truc comme ça : ‘J’empoigne tes seins ronds, tu t’empales sur moi et je suis heureux‘… »
– Ah ouais… Quand même… Un pal, hein ?… Hmmm… Je pourrais dire qu’il était prétentieux, mais… Si tu tiens de lui… »
Yui rit doucement et Kurogane sourit à nouveau :
« Pas à me plaindre… pas plus que toi. »
Yui opina. Il y eut un silence, puis il reprit :
« Eh, Kuro-Sama…
– Hm ?
– Ça fait longtemps que t’as baisé, toi ?
– Hmmm… »
Kurogane posa son livre sur son ventre, réfléchissant, puis répondit :
« Quand on est passé voir Watanuki…
– Ah oui !… C’est vrai, tu avais découché. Tu avais été draguer où ?
– J’étais retourné au bistro où nous avait emmené Dômeki, pas du tout pour draguer d’ailleurs… Leur bière à la cerise m’avait bien plu.
– C’est vrai qu’elle était bonne. Et alors ?
– Ben, alors il y avait là un petit couple en train de s’engueuler. Apparemment, monsieur ne satisfaisait pas madame… Bon, c’était tard, il n’y avait que nous et le barman qui se marrait… Mais bon, ça me saoulait, alors j’ai fini par leur gueuler de la fermer…
– Avec ton tact habituel ?
– Bien sûr… Alors le gars me regarde, furieux, mais n’ose rien dire et sa femme me crie que je ne connais rien à leur vie… Là, j’ai pris ma bière, je suis venu à leur table et j’ai dit : ‘S’il ne vous satisfait pas, il faut lui apprendre à le faire au lieu de l’engueuler.’… »
Il y eut un silence puis Yui explosa de rire. Kurogane rigola :
« … Tu as compris. J’ai bien passé le reste de la nuit à leur donner un cours. »
Yui avait du mal à se calmer.
« C’était bien ?… hoqueta-t-il.
– Pas mal. Et toi ?
– Quoi, moi ?
– C’est quand, la dernière fois que tu as baisé ?
– Euh !… Attends que je réfléchisse… Ça doit remonter à… Hmmm… Ah, un des ingénieurs de prothèses à Piffle… Tu sais quand on t’a cherché un nouveau bras…
– Satisfaisant ?
– J’ai connu mieux, mais pour un coup d’un soir, il assurait plutôt. »
Un nouveau silence traversa la pièce. Puis la voix de Yui s’éleva de nouveau :
« Eh, Kuro-Sama ?
– Hm ?
– Qu’est-ce que tu ferais si je t’embrassais ?
– Je te ferais l’amour jusqu’à ce que tu demandes grâce. » répondit sans la moindre hésitation le grand guerrier.
Le silence qui suivit était interloqué côté blond et goguenard côté brun.
« Tu es sérieux ?
– Essaye, tu verras bien. »
Yui cligna des yeux avant de se redresser sur son coude, avec sur le visage un sourire mêlant admirablement scepticisme et amusement, pour regarder un Kurogane toujours goguenard. Puis il se pencha et déposa ses lèvres sur celles du ninja… pour se retrouver avant d’avoir le temps de s’en rendre compte rallongé sur le dos, serré entre un bras métallique glacial et un bras musclé et chaud, sous un grand corps puissant, sa bouche littéralement dévorée par un baiser non moins puissant.
Les longues mains blanches s’étaient crispées, surprises, puis elles se détendirent et quittèrent le drap pour venir se poser sur la poitrine de Kurogane, remonter doucement jusqu’à son cou. La main droite se posa sur sa nuque alors que la gauche caressait sa joue puis le repoussait un peu. Kurogane se laissa faire.
Tous deux étaient essoufflés.
« … Et ben mon Kuro ? T’as une poussée d’hormones ?
– Tu te défiles ? sourit le ninja.
– Non, non… Mais si tu m’étouffes trop vite, ça va être moins marrant. »
Yui frémit en sentant une main de fer se glisser sous son T-shirt pour caresser son ventre.
« Hmm… Cet argument est recevable.
– Après, c’est comme tu veux ?
– Non, non, pas de souci… »
La main de chair rejoignit sa jumelle de fer pour glisser sous le tissu et le remonter. Yui regardait, au-dessus de lui, le visage de son ami, grave et pourtant, un petit sourire infiniment doux flottait sur ses lèvres. Kurogane lui ôta son T-shirt.
« Dis-moi, Yui…
– Oui ?
– Il y a des choses que tu aimes ou détestes particulièrement au lit ? Je n’ai pas envie de te faire mal…
– Comme s’il y avait la moindre chance que je te laisse faire ! » rigola Yui.
Ses mains exploraient le torse et le dos de son ami et tiraient le tissu noir.
« Disons que pour aujourd’hui… J’ai surtout envie de me faire dorloter… »
Kurogane se redressa le temps d’enlever son T-shirt et se rallongea aussitôt pour enlacer Yui :
« Parfait… Ça tombe bien. Moi, j’avais envie de dorloter quelqu’un. Ça va être pour ta gueule.
– Ça tombe bien effectivement, soupira Yui en se remettant à caresser son dos.
– Les grands esprits se rencontrent… » souffla Kurogane.
Ils s’embrassèrent à nouveau puis les lèvres du ninja descendirent sur la gorge pâle.
« … Tu sous-entends qu’on est des grands esprits…?
– Va savoir… »
La main de fer se glissa dans le dos du mage qui se cambra. Ses mains allèrent fourrager dans les cheveux noirs. Les lèvres se promenaient maintenant sur son torse. Yui ferma les yeux et soupira profondément, tout à son bien-être. Il écarta les jambes. Kurogane sourit et rapprocha son entrejambe de celle de Yui qui eut une expression de surprise sans rouvrir les yeux :
« Ah ouais… Vraie poussée d’hormones…
– T’as pas l’air en reste non plus… »
Les deux bassins bougèrent de concert pour se frotter.
« T’as pas peur que ton pantalon explose ?… continua Yui en continuant à caresser son dos.
– Hm ?…
– Non parce que…On les connait tes sabres…
– Quoi, … Mes sabres ?…
– Toujours trop longs…
– Ah ouais ?… Et ben on va voir à quoi ressemble ton bâton de mage ! »
Yui rigola alors que Kurogane se redressait et s’activait rapidement à ouvrir sa braguette.
« Alors, voyons ça… souffla le ninja, amusé, en libérant le phallus de Yui qui rigolait toujours. L’autre était plus grand, quand même… Tu fais quoi comme magie avec ça ?
– J’ai rendu des hommes heureux… »
Kurogane rigola aussi en lui retirant son pantalon et son boxer puis se mit à le caresser de sa main de fer. Yui sourit et gémit.
« On va voir si ça marche avec moi… » murmura le ninja à son oreille.
Il sourit, le sexe de Yui durcissait dans sa main. Le mage avait refermé les yeux, tout à son plaisir, haletant, la bouche entrouverte.
Jusqu’à ce que tu demandes grâce… pensa Kurogane. Tu vas voir de quoi je suis capable…
Yui savourait les caresses. L’effet de métal glacé contre son sexe était inédit, mais franchement pas désagréable. La main droite du ninja se glissa sous Yui pour aller voir du côté de ses fesses… Il y avait là quelque chose qui l’intéressait… Yui sourit et plia les jambes pour se rendre plus accessible :
« Tu cherches quelque chose, mon Kuro ?
– Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
– Mon sixième sens…
– Il a bon dos celui-là… sourit Kurogane en allant caresser son orifice frissonnant. Hmm… Qu’est-ce qu’on a là ?
– Oh, tu ne sais pas encore ce que c’est à ton âge ?…
– Si, si… Rassure-toi… Je sais même comment on rend un homme heureux avec. »
Yui eut un petit rire alors que Kurogane commençait à se faufiler en lui avec douceur. Un doigt puis deux, alors que la main de fer continuait sa besogne sur sa verge. Yui se cambra et gémit plus fort… Avant de crier lorsqu’un troisième doigt vint tâter à l’intérieur de lui un endroit particulièrement sensible.
« Tu vois que je sais comment ça marche.
– Hmmm… Comment va ton sabre ?…
– Un peu à l’étroit, mais ça va…
-Oh le pauvre !… »
Yui se redressa vivement :
« T’as pas honte de le laisser comme ça ?
– j’ai les mains occupées, là…
– Ah oui… Attends… »
Yui passa ses jambes autour de la taille de Kurogane et serra pour se rapprocher de lui. Le ninja se laissa faire. Les fines mains blanches défirent la braguette et sortirent le ‘sabre’ :
Là, là… Il se sent mieux, là, il respire ?
– Merci.
– Oh, mais je t’en prie… Ça sert à ça les amis…
– Ce n’était pas un peu intéressé?… » sourit Kurogane en se penchant un peu.
Ils s’embrassèrent. Yui sourit à son tour :
« Un peu… J’ai un joli fourreau qui s’impatiente pour lui…
– Ah ouais ?
– Ouais.
– Je crois que mon sabre s’impatiente aussi… » murmura Kurogane en l’enlaçant.
Yui passa ses bras autour de son cou et vint s’asseoir sur les cuisses du ninja. Ils s’embrassèrent à nouveau.
« Tu veux t’empaler sur moi ?
– Ça ferait de toi un homme heureux ? »
Yui se redressa et se frotta un peu, coquin.
« …Vas-y doucement…
– T’inquiète, j’suis pas douillet… Et puis, tu m’as bien préparé, non ?… »
Le grand mage se laissa glisser sur le sabre du ninja, haletant. Kurogane resserra ses bras autour de lui :
« Vas-y, rends-nous heureux… »
Yui se pencha pour l’embrasser encore tout en se mettant à bouger ses hanches. Kurogane caressa son dos puis l’étreignit doucement. Le baiser dura puis Yui enfuit son visage dans le coup de Kurogane, en resserrant ses bras autour de ses épaules. Le ninja ferma les yeux aussi.
« Kuro… Sama… Tu…
– Chhhhhht…
– Tu es… heureux ?…
– Oui… »
Les grandes mains descendirent le long du dos pâle pour se poser délicatement sur les fesses et les accompagner dans leur mouvement. Les halètements se firent gémissements, puis râles puis cris. Yui tenait bon, accélérant savamment le rythme, guidant Kurogane exactement où il fallait en lui pour se donner le plus de plaisir… Tout en sachant très bien ne pas négliger celui du ninja.
Le mage jouit en premier, se libérant entre eux avec un ultime frottement du sabre de son amant à lui. Il lui sembla que Kurogane jouissait aussi, mais sonné par propre plaisir, il se laissa aller contre lui sans trop y réfléchir.
Kurogane le serra dans ses bras avec douceur et dit quand il eut repris son souffle :
« Je n’en ai pas fini avec toi….
– Hein ?… »
Yui se laissa rallonger sur le lit, un peu vague. Il sourit lorsque Kurogane se rallongea sur lui et répondit à son baiser et son étreinte avec plaisir. Avant de sursauter en sentant un sabre toujours raide contre sa cuisse.
« Hmmm… soupira le mage contre ses lèvres. Kuro-Sama n’est pas rassasié ?
– De toi … Il va en falloir bien plus… Et pis souviens-toi… J’ai dit que je te ferais l’amour jusqu’à ce que tu demandes grâce.
– Ah oui, exact. »
Yui caressa les cheveux et le visage du grand ninja :
« Embrasse-moi encore… »
Kurogane ne se fit pas prier. Ils s’étreignirent encore puis Kurogane se mit à bécoter son coup puis ses clavicules. Yui soupira d’aise sans cesser de fourrager dans les courts cheveux noirs. Il aimait ça… Ce corps puissant pesant sur le sien, ces lèvres sur sa peau, ces grandes mains qui l’exploraient… Cette odeur, cette douceur… Ça, c’était bien son Kuro, tout en paradoxes : un guerrier aussi brutal que gentil, aussi violent que tendre… Ces mains qui avaient tranché tant de vies le caressaient si délicieusement qu’il en frémissait…
Les lèvres descendirent sur son torse. Yui se laissa aller, ferma les yeux. Il laissa le ninja écarter ses cuisses, frotter son sexe contre le sien qui ne tarda pas à reprendre un peu de vigueur. Il n’avait pas encore envie que ça s’arrête, lui non plus.
« On dirait que tu n’es pas plus rassasié que moi…
– J’ai un appétit d’ogre, tu sais bien.
– C’est vrai… »
Yui passa ses jambes autour des hanches du ninja qui se redressa sur ses bras :
« Je reveux bien un peu de ce délicieux guerrier en dessert… »
Le mage caressa le torse musclé à pleines mains.
« Ah, quel morceau tu veux ?
– Le sabre de tout à l’heure m’allait bien… »
Kurogane se pencha et susurra à son oreille :
« Le client est roi… »
Yui rigola puis gémit en sentant un sexe toujours aussi dur le pénétrer de nouveau, bien plus facilement cette fois. Il savait déjà que lorsqu’il était pris plusieurs fois d’affilée, il était de plus en plus sensible à chaque fois, ce qui avait deux conséquences : lui donner de plus en plus de plaisir en manquant de le rendre complètement fou…
Kurogane sentit bien que son amant était bien plus réceptif à ses assauts que précédemment, qu’il criait, tremblait, s’agrippait bien plus fort à lui. Les yeux bleus, lorsqu’ils s’entrouvraient, étaient définitivement perdus, égarés très loin…
Il semblait au ninja que son propre plaisir prenait aussi une autre ampleur, alors qu’il enfouissait son visage dans le cou de Yui en accélérant encore ses coups de reins. À bout de souffle, les yeux fermés lui aussi, étreignant Yui à la broyer, il sentit soudain le corps sous lui se tendre tout entier alors que le mage poussait un ultime cri en resserrant brusquement ses bras autour de ses épaules, avant de retomber, amorphe et à bout de souffle.
C’est alors qu’il se faisait prendre une cinquième fois, un peu plus tard, que Yui réussit à se dire que les meilleures choses avaient une fin et que là franchement, s’il voulait garder quelques neurones en vie, il était temps que ça s’arrête.
Il était à genoux, les bras appuyés sur le mur et tourna la tête vers Kurogane, qui gémissait doucement dans son dos, ses bras autour de lui.
« …Kuro… Sama…?… réussit-il à articuler.
– Hmmm ?…
– … T’as gagné…
– Ça y est…?… Tu demandes grâce ?… murmura une voix essoufflée à son oreille.
– … Ouais… Mais… Sois sûr que ma vengeance sera terrible…
-… Mais j’y compte !… »
Kurogane se fit un devoir de redoubler d’efforts afin de finir en beauté. Yui crut vraiment qu’il allait mourir… Sans les bras autour de son torse, il aurait été incapable de tenir la position.
Yui n’était plus une nouvelle fois qu’un corps ivre et incapable de la moindre de la moindre pensée cohérente tant les messages de plaisir envoyés par ses nerfs saturaient son cerveau. Lorsque Kurogane se répandit en lui, une ultime décharge traversa son corps et il se raidit encore une fois avant de s’écrouler, au bord de l’inconscience.
Lorsqu’il rouvrit les yeux, de longues minutes plus tard, il mit un petit moment à analyser la situation. Il était couché sur un lit fort défait, dans les bras d’un ninja à moitié endormi et quasi ronronnant. Comme il était tombé un peu en vrac, il remua pour prendre une meilleure position tout en se bouinant un peu plus contre son amant.
Kurogane sourit sans vraiment rouvrir les yeux. Un petit moment passa puis Yui demanda :
« Kuro-Sama, comment tu as fait ça ?
– Fait quoi ?
– Euh, ben réussi à me prendre cinq fois de suite ?…
– En jouissant quatre fois sans débander ?
– Euh, oui…? »
Kurogane rigola et lui murmura :
« C’est un secret…
– Hmm,… Tu as envie de te faire torturer, mon Kuro ?… roucoula le mage en souriant aussi.
– Hm, tu peux essayer, rigola le ninja avant de l’embrasser. Je plaisantais, ça n’a rien d’un secret. En fait, je suis capable de jouir sans éjaculer. »
Yui mit quelques secondes à enregistrer l’information.
« Ah ouais. Pratique.
– N’est-ce pas.
– C’est un truc propre à ton monde ?
– Non… C’est le fruit d’un long entraînement. En fait, chez moi, on considère qu’il ne faut pas gaspiller ses fluides vitaux pour ne pas perdre d’énergie… Donc, on m’a appris à ce titre à retenir mon sperme quand je jouis. »
Yui fit la moue :
« Ça a dû être un peu bizarre comme leçon…
– Ces choses-là ne sont pas taboues chez moi. »
Yui opina, bailla et se resserra encore un peu contre Kurogane :
« Hmmm… Dodo !
– D’accord. »
Kurogane attrapa la couette, les emballa dedans et ils s’endormirent tranquillement tous deux.
À suivre…