Disclaimer : Les persos ne sont pas à moi blabla, ils sont à Clamp et à Hajime Yatate et Yoshiyuki Tomino .
De Fer et de Sang 02
Où ça commence pas très bien…
La nuit fut paisible et la matinée aussi. Un peu frustrés de ne pas avoir pu faire leur entraînement à l’aube, Kurogane et Shaolan acceptèrent avec joie lorsque Klaus vint leur demander de l’aide pour aller couper du bois. Ils avaient abattu plusieurs arbres qu’ils devaient débiter et quatre bras de plus ne seraient pas de trop. Mokona voulut absolument y aller aussi.
C’est avec une dizaine d’autres que nos trois amis sortirent de la base pour se mettre à l’œuvre à quelques centaines de mètres de la base, quelques dizaines du Ptoleméus que ses occupants réparaient. Celestial Being espérait pouvoir repartir d’ici la fin de la journée.
Si les hommes de Katharon étaient surpris que leurs prisonniers mettent tant d’ardeur à l’ouvrage, la présence de Mokona, qui sautillait partout en poussant des cris d’encouragements ou en chantant, ne cessait de les intriguer.
Alors que Shaolan sciait un tronc avec un autre, Kurogane avait lui pour mission de fendre des bûches à la hache. Klaus aidait aussi. Il avait à cœur de ne pas échapper aux corvées que leur imposait cette vie.
La matinée commençait à se tirer lorsqu’un jeune homme, accompagné de Setsuna et d’Haro, vint vers lui.
« Il y a un problème, Saji ? s’enquit Klaus.
– On voulait savoir si on pouvait faire un vol d’essai du Gundam de Tiera ? Ian veut vérifier deux-trois trucs… »
Klaus allait répondre lorsque Mokona arriva, curieuse de la boule orange qui sautait là :
« Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que c’est ? » piailla la peluche.
Haro ne fut pas moins surpris et répondit :
« Qui es-tu ? Qui es-tu ? »
…Alors que Kurogane jetait avec un soupir sa hache dans le sol pour s’approcher en trois grands pas et saisir d’une main sûre la bestiole par les oreilles :
« Tu vas arrêter de te faire remarquer, stupide haricot blanc ! »
À quelques mètres de là, Shaolan, qui n’avait rien perdu de la scène, éclata de rire.
« Méchant Kurogane !!! » piailla Mokona en s’échappant et elle s’enfuit.
Le ninja se fit bien sûr un devoir de la poursuivre… Et Shaolan dût arrêter de scier tellement il riait… Et il n’était pas le seul.
Saji était clairement amusé et Setsuna lui-même avait un petit sourire aux lèvres. Klaus et eux regardèrent la bestiole et le grand guerrier s’éloigner.
« Tu m’attraperas pas ! chantait Mokona.
– Tu vas voir si je vais pas t’attraper ! »
Klaus se gratta la tête… Mais puisque le garçon ne bougeait pas et se tordait de rire, il se dit qu’il allait laisser couler, il y avait plus urgent.
« Je ne sais vraiment pas d’où ils sortent, ceux-là… soupira le jeune leader de Katharon. Bon, vous disiez ? »
Saji ne put répondre, car Mokona était revenue à toute allure :
« Klaus !… Il y a de grands bateaux dans le ciel, là-bas ! »
Klaus regarda Mokona et l’attrapa machinalement lorsqu’elle lui sauta dans la main en agitant ses petites pattes :
« Beaucoup ! Beaucoup ! »
Kurogane revint et confirma avec gravité :
« De l’ouest, ils viennent droit vers nous.
– Quoi? »
Au même instant, les communicateurs de Setsuna et Saji sonnèrent ensemble. Setsuna fut le plus rapide à décrocher. La voix nerveuse d’Anew se fit entendre :
« Setsuna ! Saji ! Es radars ont détecté des ennemis, à l’ouest et au sud ! Vu leur vitesse, ils seront là dans moins de dix minutes !… »
Setsuna répondit :
« On arrive. Je laisse le communicateur à Klaus, passe-lui Sumeragi.
– Oui! »
Mokona bondit dans la main métallique de Kurogane, laissant Klaus saisir l’appareil que lui jeta Setsuna avant de partir en courant avec Saji et Haro.
Alors que tous s’approchaient, le grand ninja caressa doucement la petite tête poilue qui leva de grands yeux inquiets vers lui. Shaolan se planta sans un mot à côté d’eux.
« Klaus ? demanda la voix un rien fébrile de la stratège de Celestial Being.
– Je vous entends, Sumeragi.
– Écoutez, Klaus, il faut faire vite. Les forces sont trop importantes, on a pas le choix, il faut fuir. Le Ptoleméus peut embarquer des gens. Nous allons rester pour vous couvrir avec le vaisseau et les Gundams, évacuez tous ceux que vous pouvez, les derniers partiront avec nous !
– Vendu ! Bonne chance à vous tous !
-Bonne chance à Katharon ! »
Klaus cria :
« TOUT LE MONDE AUX VAISSEAUX D’ÉVACUATION, VITE !!! »
Shaolan et Kurogane échangèrent un regard alors que les hommes de Klaus partaient. Klaus éteignit l’appareil avec un soupir rageur.
« Mokona, dit calmement Kurogane, donne-moi Ginryu, s’il te plait.
– Oui! »
Klaus eut un violent mouvement de recul lorsque Mokona sauta en ouvrant une bouche gigantesque et qu’il en jaillit un long katana que Kurogane attrapa d’une main ferme… au moment même où le bras droit de Shaolan se retrouvait auréolé de flammes et qu’une épée apparaissait dans sa main. Mokona ratterrit sur l’épaule du ninja.
« Klaus, permettez-vous que nous allions chercher Fye, Marina et les enfants ? demanda gravement le garçon.
– Euh… Qu’est-ce que…? » balbutia Klaus, ahuri.
Quelques hommes armés qui revenaient en courant de leurs postes de vigiles restèrent également stupéfaits. Un ou deux braquèrent des armes tremblantes sur eux. Ni Shaolan ni Kurogane ne s’en émurent. Le ninja se contenta de leur jeter un regard dédaigneux alors que Shaolan ne quittait pas Klaus des yeux :
« Klaus ? répéta-t-il.
– Euh, si vous voulez… » fut tout ce que réussit à dire le leader de Katharon.
Kurogane eut le petit sourire en coin qui annonçait chez lui un bon combat :
« Dépêchons-nous.
– Oui! » répondit ferment Shaolan.
Mokona s’accrocha à Kurogane et ils partirent sans plus attendre, alors même que non loin de là, les quatre Gundams jaillissaient du Ptoleméus pour aller au combat.
« POURQUOI est-ce qu’on tombe TOUJOURS sur des mondes pareils !!! pesta Shaolan.
– Demande au haricot blanc ! » répondit Kurogane avant de saisir Mokona qui glissait de son épaule pour le déposer contre sa poitrine.
Dès qu’il la sentit bien agrippée à son débardeur, il tapota sa tête pour lui signifier qu’il plaisantait et ne lui en voulait pas.
Les premiers vaisseaux d’A-Laws étaient là et larguèrent des dizaines de robots-mitrailleurs pour empêcher l’évacuation. Ils tombaient en vrac au milieu des fugitifs et les cris de ceux-ci alertèrent immédiatement Shaolan, Kurogane et Mokona qui arrivaient vers les hangars.
Ils regardèrent, un rien sceptiques, ces espèces de gros cubes noirs en se demandant pourquoi les gens les fuyaient, si terrorisés, jusqu’à ce que les cubes se redressent sur leurs quatre pattes et qu’un canon ne sorte d’un côté.
Les soldats de Katharon mitraillaient sans grand effet les machines qui se mirent à avancer lentement en ouvrant le feu les unes après les autres.
Shaolan resta interdit, contemplant ça avec de grands yeux, alors que Kurogane fronçait les sourcils, sentant une fureur inextinguible monter en lui.
Quels lâches osaient envoyer des machines se battre à leur place ?!
Les flammes qui jaillirent de Ginryu furent à la mesure de cette colère, elles grillèrent net une demi-douzaine de robots et en fit tomber autant.
« Kurogane ! dit Shaolan qui s’était repris. Je vais faire une barrière pour protéger ces gens ! Va chercher Fye ! »
Kurogane hocha la tête et partit pendant que Shaolan lançait un sort et posait sa main droite au sol. Une curieuse lumière mauve en jaillit et forma rapidement un mur translucide et brillant entre les réfugiés et les machines.
Déjà stupéfaits par les flammes de Kurogane, les résistants réalisèrent au bout de quelques secondes que ce mur arrêtait les balles et regardèrent avec la même surprise le garçon, un genou à terre, sa main droite posée au sol et la gauche, deux doigts dressés devant son visage et les yeux fermés. Entendant quelqu’un =venir vers lui, Shaolan cria sans rouvrir les yeux :
« Foutez le camp ! Je ne vais pas tenir des heures !
– Bonne chance ! Lui cria une voix de femme qui continua fermement : Allez VITE ! AUX NAVETTES ! »
Du ciel, Setsuna et Lockon, restés au dessus de la vallée, alors qu’Allelujah et Tiera attiraient une partie des ennemis plus loin, avaient rapidement vu sans trop le comprendre ce qui s’était passé.
Voyant que les machines étaient bloquées sans tro voir par quoi, Setsuna contacta Lockon :
« Eh !
– Que puis-je pour toi, cher ami ? répondit l’Irlandais avec sa bonne humeur habituelle et en dégommant trois ennemis.
– Je vais descendre éliminer les machines… tu me couvres ?
– Mais avec plaisir !… Je t’en prie, fais donc ! »
Lockon regarda le 00 piquer vers le sol et abattit encore quelques ennemis.
« On en est où, haro ? Demanda-t-il à la petite boule orange qui était avec lui.
– On va y arriver ! On va y arriver !
– Voilà une fort bonne nouvelle. »
Setsuna vit que la vallée était déserte, en tout cas de personnes vivantes. Le jeune Kurde vit qu’il restait assez peu de machines de ce côté de la base. Le radar du 00 était par contre couvert de points rouges pour ce qui était de l’intérieur et des autres entrées de la base.
Un massacre, songea Setsuna, amer. Et Marina et les enfants, coincés à l’intérieur, étaient sûrement morts…
Marina…
Vous me paierez ça.
Sa radio s’alluma alors qu’il faisait feu sur les robots restants.
« Aux Gundams Meisters ! Klaus et les derniers ont embarqué ! On y va, suivez vite !
– Reçu. »
Setsuna allait reprendre de l’altitude lorsqu’il vit une espèce de grande langue de feu du côté des hangars. Un lance-flamme ? Restait-il quelqu’un ?
Le benjamin de Gundam Meisters tourna 00 et zooma pour voir le grand brun qui revenait en courant, un long sabre à la main,, la bestiole dans l’autre, poursuivi par de trop nombreuses machines. Il le vit s’arrêter près d’un corps et le prendre dans ses bras. Setsuna reconnut l’archéologue et vit qu’il était au mieux sérieusement blessé à l’abdomen, il avait dû se prendre une rafale. Il y avait une épée au sol près de lui.
Setsuna grimaça. Il entendit la voix de Lockon dans la radio :
« Eh, gamin, ça va ? Bouge !
– J’arrive. »
Setsuna fit feu sur les machines juste avant qu’elles n’arrivent à portée des trois, posa son Gundam et se pencha pour poser sa main métallique devant eux.
Il vit très clairement le grand brun n’avoir qu’une seconde d’hésitation avant de soulever le garçon d’un bras, d’envoyer son sabre dans les airs vers le lapin qui… L’avala ?! … saisir l’autre épée et bondir dans la main géante. La bestiole lui suivit.
« Lockon ? appela Setsuna en faisant décoller 00 et en refermant tout doucement ses mains autour de ses passagers pour bien les protéger.
– Ah ben quand même te voilà !
– Je ne vais pas pouvoir me servir des bras de 00 jusqu’au Ptoleméus, tu peux rester avec moi ?
– Un problème technique ?
– Non. Des passagers imprévus.
– OK, je te couvre ! »
Setsuna et Lockon filèrent plein gaz derrière le grand vaisseau. Le jeune Kurde appela ce dernier :
« 00 à Ptoleméus.
– je te reçois, Setsuna ! Tu en as mis un temps, ça va ? »
C’était sali et il était inquiet. Setsuna eut un sourire malgré lui. La candeur de son ancien voisin était aussi touchante que déplacée dans cette guerre.
« j’ai récupéré deux personnes en plus. Une est blessée et bien comme il faut. Demande l’autorisation de venir les déposer avant de… »
Un tir ennemi le frappa alors, le secouant autant que ses passagers. L’alarme du 00 lui indiqua qu’un de ses réacteurs était touché. Setsuna entendit Lockon se mettre à jurer en gaélique et Cherudim se mit à canarder à tout va.
« Euh, rectificatif. Je suis touché. Je rentre.
– Tu n’as rien ?
– Moi non, rassure-toi.
Setsuna poussa au maximum ce qui lui restait de réacteurs pour rentrer au vaisseau. Ses trois compagnons redoublèrent donc d’efforts pour couvrir leur fuite.
Setsuna posa 00 à sa place et rouvrit les mains du Gundam à la hauteur de la plate-forme d’accès qui venait de se déployer devant lui;
Kurogane y descendit posément, torse nu car son débardeur en morceaux avait été utilisé pour soigner comme il pouvait Shaolan, inconscient dans ses bras. Mokona était en larmes sur l’épaule de fer du grand guerrier. Ce dernier regarda le grand robot de fer avec sérieux, alors que son pilote en descendait.
Saji, Marie et Anew arrivaient en bas avec une civière, ils prirent le monte-charge.
Setsuna se dit deux choses. La première, que l’épée avait disparu. La seconde, que l’homme qui lui faisait face brûlait d’une rage qu’autant plus impressionnante qu’il la maîtrisait totalement.
« Qui c’était, ces types ? demanda-t-il froidement.
– Qui ?
– Ces lâches qui envoient des robots se battre à leur place. Qui c’est ? »
Alors que les trois autres arrivaient à leur niveau, Setsuna et Kurogane se regardèrent et le jeune Kurde pensa que Celestial Being venait de se faire un allié. Mais une chose restait inexplicable.
« Bon sang, mais vous venez d’une autre planète ou quoi ?
– Tu n’es pas très loin de la vérité, gamin. »
*********
Kurogane s’était laissé enfermer dans une petite cellule blanche avec Mokona dès qu’il avait eu la parole de Setsuna que Shaolan allait être soigné.
Le grand ninja était assis en tailleur, comme à son habitude, caressant Mokona qui sanglotait sur ses genoux.
« Fye… Shaolan… » couinait régulièrement la peluche.
Au bout d’un moment, Kurogane prit doucement Mokona dans ses mains, comme Fye savait si bien le faire, la souleva pour la regarder et dit :
« Ça va aller, Mokona.
– Mais… balbutia la bestiole. Fye…
– Je suis sûr que Fye est vivant.
– Mais… Il y avait tellement de machines… Tous ces morts partout…
– Même si on a dû faire demi-tour, je suis absolument sûr que Fye est vivant.
– Mais…
– On parle de Fye, Mokona. Il est largement assez grand et assez puissant pour se tirer de ce genre de situation. Il nous a promis de ne plus abandonner… De ne plus jamais abandonner. J’ai confiance en lui. Je suis sûr qu’il est en vie. Et dès que Shaolan ira mieux et qu’on y verra plus clair, on le retrouvera. »
Comme malgré ces paroles, Mokona chougnait toujours, Kurogane soupira et la serra dans ses bras.
« Ça va aller, petit haricot blanc… »
Un peu plus tard, épuisée, Mokona s’endormit, blottie contre le ventre du ninja, sur ses genoux. Kurogane garda sa main droite sur elle pour la rassurer et passa la gauche dans ses cheveux.
Tiens bon, Fye, pensa-t-il. Où que tu sois, on te trouvera.
Je ne te perdrai pas. Je ne perdrai plus jamais personne.
Côté Celestial Being, on faisait le point avec Katharon.
Sur un des écrans de la salle de briefing, Setsuna regardait Kurogane, écoutant d’une oreille la conversation près de lui.
Sumeragi, Tiera et Lockon d’un côté, Klaus et ses deux lieutenants, Matt et Alex, de l’autre. Alex était persuadé que ces trois « étrangers » étaient des espions et qu’ils leur devaient cette attaque. Matt lisait au fur et à mesure qu’ils tombaient les messages des autres navettes que Katharon qui avaient pu s’enfuir. Klaus demanda à Setsuna :
« Pourquoi les as-tu emmenés ? »
Setsuna répondit sans quitter l’écran des yeux :
« Ils ne sont pas d’A-Laws. »
Klaus coupa d’un geste Alex qui allait se remettre à râler. Sumeragi se gratta la tête et demanda à son jeune ami :
« Comment le sais-tu ? »
Setsuna ne répondit pas. Il aurait été incapable de l’expliquer. Sumeragi soupira :
« Bon, rien ne presse de toute façon… Nous sommes dans l’espace, ils ne peuvent plus nous trouver si facilement.
– Si j’en crois les rapports, intervint alors Matt, Setsuna a raison.
– Explique ? le relança Klaus.
– On a plusieurs témoignages qui disent qu’ils ont aidé les nôtres à s’enfuir, le jeune en euh,… créant une espèce de barrière qui a bloqué les robots et le brun à l’intérieur, il a couvert la fuite d’un groupe en euh… Ils disent qu’il a fait des flammes avec son sabre… »
Matt regarda l’assistance, conscient de l’invraisemblance de ce qu’il disait, mais les témoignages se recoupaient… Un silence atterré suivit ses mots. Tiera finit par balbutier, les yeux ronds :
« Pardon ?!
– Lorsque l’attaque a été lancée, se souvint Klaus, le gamin a fait apparaître son épée dans sa main et le sabre du grand brun est sorti de la bouche de leur espèce de lapin, là…
– Il l’a ravalé avant que je les ramasse, et l’épée du garçon avait disparu entre le moment où ils sont montés dans ma main et celui où ils en sont descendus, ajouta Setsuna.
– Euh, c’est une blague ? bredouilla Sumeragi en les regardant l’un l’autre, effarée.
– Non, répondirent Setsuna et Klaus en chœur.
– Vous êtes conscients que c’est juste complètement dingue ? Intervint Lockon.
– Oui, répondirent-ils toujours en chœur.
– Il faut interroger cet homme, dit Tiera qui s’était repris. Et le plus vite possible. On verra ce qu’on fait quand on saura qui ils sont et ce qu’ils font là.
– Je suis d’accord, opina Sumeragi.
– Je vais les chercher, dit Setsuna.
– Je t’accompagne ? proposa Lockon.
– Pas la peine, il ne fera rien. »
Le jeune Kurde sortit de la pièce et se dirigea vers les cellules. Ils étaient en pesanteur « mixte », ce qui les faisait se sentir plus léger sans pour autant les forcer à « nager » dans les couloirs. En passant dans un couloir vitré, il regarda la Terre. Elle était belle, tout de même, leur planète… Il se demandait toujours comment elle pouvait être si bleue avec tout le sang qui la couvrait.
Il arriva à la cellule et ouvrit la porte. Le grand brun le regarda, visiblement calmé, assis en tailleur au sol, la bestiole sur les genoux, exactement dans la position où il les avait vus sur l’écran.
« Pouvez-vous venir, s’il vous plait ?
– Bien sûr. »
Kurogane secoua tout doucement Mokona pour la réveiller. La peluche cligna des yeux et bâilla :
« Kurogane ?
– Nos hôtes veulent nous voir, Mokona.
– Ah… »
Mokona sauta vers Setsuna ou plutôt essaya. Pas habituée à cette faible pesanteur, son saut aurait pu finir très loin si Setsuna n’avait pas eu le réflexe de la saisir au vol.
« Aaaah…!… Qu’est-ce qui se passe encore? » piailla la bestiole.
Kurogane s’était levé plus lentement, mais sentit bien que son atmosphère avait changé.
« Je me sens rudement léger ? »
Setsuna expliqua en caressant machinalement la tête toute douce de Mokona:
« Nous sommes passés en pesanteur spatiale, c’est normal.
– En quoi ? grommela Kurogane.
– Ben, comme toujours, quand on est dans l’espace…
– Dans l’espace ?… »
Setsuna se dit que cet homme ne connaissait visiblement rien aux vols spatiaux et que ça serait bien trop long à lui expliquer. Il reprit donc :
« Ce sont des détails techniques, mais c’est sans danger, ne vous en faites pas. Vous allez juste vous sentir plus léger.
– D’accord.
– Comment va Shaolan ? demanda Mokona.
– Je n’ai pas eu de ses nouvelles, répondit Setsuna. Nous avons récupéré pas mal de blessés. »
La mine larmoyante de cette étrange créature était poignante… même pour Setsuna.
« Je vais demander ce qu’il devient dès que je vous aurais conduits à la salle de briefing. Venez. »
Il renvoya Mokona dans la main de Kurogane et les précéda dans les couloirs. À un moment cependant, Setsuna remarqua qu’il n’était plus suivi. Il se retourna et vit que Kurogane s’était arrêté, littéralement pétrifié, devant la baie vitrée et le spectacle de la Terre.
Setsuna fit demi-tour pour revenir vers lui.
« C’est quoi, ça ? » balbutia le ninja.
Dans sa main, Mokona semblait elle émerveillée.
« Ben, la Terre… » répondit Setsuna, surpris.
Kurogane jeta un regard incrédule au garçon :
« La Terre ? Vous voulez dire qu’on est parti si loin dans le ciel qu’on voit la Terre comme ça ? »
Setsuna cligna des yeux.
« Euh, ben oui.
– Dieux tous puissants… »
Il y eut un silence. Puis Kurogane sourit :
« C’est magnifique…
– Oui. » répondit Setsuna avec un sourire aussi.
Ils repartirent et Setsuna entendit la bestiole dire :
« C’était beau ! »
Et Kurogane soupirer :
« Quand je raconterai ça à ma princesse, elle ne me croira jamais… »
Ils arrivèrent à la salle de briefing. Comme promis, Setsuna alla directement au communicateur près de la porte, contacter l’infirmerie.
Les yeux rouges de Kurogane firent le tour de l’assemblée. Il salua d’un signe de tête Klaus, Alex et Lockon. Matt était parti dans la salle de comm’ car d’autres nouvelles arrivaient des navettes.
« Bonjour, salua Sumeragi. Je suis Sumeragi Lee Noriego, la stratège de Celestial Being et commandante de ce vaisseau. Voici Tiera Erde, un Gundam Meister, vous connaissez les autres, je crois… Pouvez-vous vous présenter ?
– Je m’appelle Kurogane de Suwa. Et voici Mokona Modoki, continua en désignant la bestiole dans sa main de fer qui agita sa petite patte en signe de salut avant de demander :
– C’est quoi un Gundam Meister ? »
Tous sursautèrent, sauf Setsuna qui avait raccroché et répondit en venant vers eux :
« Quelqu’un qui pilote un Gundam, un euh, gros robot, comme celui avec lequel je vous ai emmenés.
– D’accord, opina Kurogane.
– Vous ne savez pas ce que c’est qu’un Gundam Meister ?! » s’étrangla Alex.
Un sourire passa sur les lèvres de Kurogane :
« On ne sait pas grand-chose de ce monde.
– Vous avez grandi dans un monastère tibétain coupé de tout dont on vous a chassé il y a deux jours où quoi ? » reprit aussi virulemment Alex.
La colère du lieutenant de Klaus glissait sur le ninja qui répondit très calmement :
« Je n’ai aucune idée de ce qu’est un monastère tibétain, je pense donc que je peux vous répondre non. »
Mokona rigolait. Setsuna leur dit :
« La personne que j’ai eue à l’infirmerie allait chercher comment allait votre ami. Elle m’a dit qu’il n’y avait au moins pas eu de mort.
– Merci. »
Kurogane caressa la tête de Mokona.
« Tu vois, je te l’ai dit. Ça va aller.
– Oui ! »
Sumeragi toussota et demanda :
« Bon, sérieusement, qui êtes-vous et que faites-vous ici ?
– Lorsque nous vous avons trouvés, intervint Klaus, vous nous avez dit que le garçon était archéologue et vous ses assistants, que vous étiez dans ce désert pour explorer des ruines sans trop être conscients du danger…
– Vous avez une bonne mémoire.
– Qu’est-ce qui est vrai, là-dedans ?
– Shaolan est bien archéologue. »
Enfin on va le dire comme ça parce que si je pars sur l’histoire que c’est pas vraiment lui mais son clone, on n’est pas couchés… songea le grand ninja.
« Et vous et le troisième, vous êtes ? » demanda Tiera.
Kurogane grimaça.
« Mokona ?
– Oui?
– Tu crois vraiment qu’on lâche le morceau ?
– Ils vont nous croire ?
– Essayez toujours, on verra bien, intervint Setsuna. Quand je vous ai demandé si vous veniez d’une autre planète, vous m’avez répondu que je n’étais pas loin de la vérité.
– Hm, hm.
– Donc, vous êtes quoi ?
– Un guerrier-ninja de l’Empire de Nihon, garde du corps de la princesse Tomoyo de Shirosagi, actuellement je suis en voyage.
– Je ne connais aucun ‘Empire de Nihon’ sur Terre ! S’écria Alex.
– Je n’ai jamais dit qu’il était sur votre terre. » répondit calmement Kurogane.
Il ajouta devant la consternation des autres :
« Non mais rassurez-vous, moi non plus je n’avais pas la moindre idée de la multitude de mondes qui existaient avant de les visiter… Et ça a beau faire plus de 5 ans, on a jamais fini d’être surpris. On ne sait rien de votre monde parce qu’on y a atterri quelques heures avant de vous rencontrer, en plein dans ce désert. »
Le très long silence qui suivit fut interrompu par le retour de Matt :
« J’ai des nouvelles ! » dit-il vivement en entrant brusquement, faisant sursauter tout le monde.
Comme du coup tous les regardaient, il continua :
« C’est confirmé, ces gars ne sont pas d’A-Laws.
– Ah ? réussit à sortir Tiera.
– Oui. Et j’ai une bonne nouvelle : Marina, les enfants, sept des nôtres sont en vie et votre ami blond aussi… »
Setsuna et Kurogane poussèrent ensemble le même soupir de soulagement et les autres sourirent. Mokona se mit à sautiller dans la main du ninja qui caressa sa tête :
« Tu vois, je te l’avais dit. »
Matt reprit :
« Les témoignages sont un peu confus, mais il semblerait que ce soit lui qui ait sauvé Marina et les enfants des machines… Et A-Laws les a tous faits prisonniers. Nos espions cherchent où ils les ont emmenés.
– D’accord, parfait ! » opina Klaus.
Mokona se mit, comme à chaque fois qu’elle était heureuse, à sauter partout en chantant :
« Fye est vivant! Fye est vivant !… »
Kurogane eut un sourire en la laissant faire. Les sauts étaient encore plus désordonnés que d’habitude à cause de la faible pesanteur.
« Mais c’est quoi, ce truc ?… demanda Setsuna.
– Mokona, c’est Mokona, répondit le grand ninja.
– C’est à dire ? Le relança Lockon.
– On n’a jamais trop su nous-mêmes… Ni même si elle nous était confiée ou si c’était nous qui lui étions confiés… Lorsque nous nous sommes rencontrés, on nous l’a présentée comme le moyen de passer de monde en monde… On est donc parti avec elle, on ne la connaissait pas plus qu’on ne se connaissait entre nous, le reste s’est fait au fil du voyage. »
Il y eut un silence. Kurogane attrapa au vol Mokona quand elle passa à sa portée et tapota sa tête :
« Calme-toi un peu.
– Fye est vivant !… »
Kurogane sourit encore :
« Je te l’avais dit. Fye n’est plus du genre à abandonner comme ça.
– Oui ! »
Comme Mokona faisait mine de se remettre à sauter, il la bloqua avec son autre main :
« Du calme !
– Fye est vivant ! chantonna la peluche en agitant ses petites pattes.
– Oui, oui, calme-toi. »
Il regarda la bestiole et eut un petit rire :
« Garde ton énergie pour aller le chercher.
– Oui ! »
Setsuna avait écouté l’échange en regardant les autres. Si Klaus ne savait visiblement plus que penser, le reste de l’assistance hésitait entre un scepticisme marqué et l’envie pure et simple de mettre une camisole à cet homme et de l’enfermer quelque part. Le jeune Kurde dit alors :
« Kurogane,… C’est ça ?… Votre grand sabre, là, c’est bien cette euh, Mokona?… Qui l’a ?
– Elle garde mon sabre et l’épée de Shaolan, oui. Vous, c’est Setsuna, c’est ça ?
– Oui. J’ai l’impression que mes amis ne vous croient pas.
– C’est aussi l’impression que j’ai.
– Parce que bon, ça ressemble un peu à de la magie et ça existe pas trop ça ici.
– J’avais compris. D’habitude on est plus discrets, mais là dans l’urgence…
– Hm hm, je comprends. Pourriez-vous nous montrer votre sabre ? »
Kurogane hocha la tête :
« Mokona, s’il te plait ? »
La boule de poils sauta aussitôt de ses mains et ouvrit en vol une bouche immense, auréolée de lumières multicolores, et tous virent, stupéfaits, un long katana en sortir, une très belle arme que Kurogane saisit d’une main ferme.
Puis Mokona ratterrit sagement sur l’épaule du ninja. Klaus était le seul à ne pas avoir reculé d’un mètre et il couina :
« Mon dieu… J’ai autant de mal à le croire la deuxième fois…
– Belle arme, dit sobrement Setsuna.
– Merci.
– Et ça fait du feu ?
– Ça peut. »
Sumeragi s’assit lentement et dit :
« Bon, euh… Nous allons réfléchir euh… Setsuna, tu veux bien le ramener dans sa cellule…?
– D’accord.
– Vous permettez que nous passions voir comment va Shaolan ? demanda Mokona.
– Oui, oui, si vous voulez… » gémit-elle en leur faisant signe de sortir.
Kurogane s’inclina poliment et suivit Setsuna dehors, Mokona, toujours sur son épaule, agita sa patte.
« Venez, je vais vous conduire à l’infirmerie.
– Merci. »
Entre la salle de briefing et l’infirmerie, Ginryu avait à nouveau disparu.
Setsuna précéda Kurogane et Mokona dans la première pièce. Il y avait là deux rangées d’une dizaine de lits, occupés par des combattants et combattantes de Katharon, qui avaient couvert les autres et attendu Klaus et ses seconds.
Saji, Marie et Anew s’affairaient à leur chevet. Anew vint à la rencontre des nouveaux arrivants :
« Qu’y a-t-il, Setsuna ?
– Nous venions voir comment allait le jeune homme que j’ai ramené avec ces deux-là.
– Ah oui. Il est dans un caisson, c’est dans l’autre pièce, venez. »
Ils suivirent la jeune femme aux cheveux violets jusqu’à l’autre bout de la salle. Sentant Mokona frémir devant le spectacle des blessés, Kurogane leva la main pour la caresser.
Anew ouvrit une autre porte en disant :
« Il va aussi bien que possible… Son état est stable et les rayons ont bien régénéré ses cellules. »
Setsuna hocha la tête et s’écarta pour laisser passer le grand ninja.
La pièce était blanche et blafarde, il y avait là six caissons de soin. Un seul était occupé. Kurogane regarda le visage pâle de son jeune ami et son ventre bien amoché à travers la vitre.
« Shaolan… » murmura Mokona.
Kurogane la caressa une nouvelle fois. Anew vint vers eux :
« Il devrait se réveiller dans quelques jours. Il est de bonne constitution.
– On est plutôt costaud dans l’équipe, répondit Kurogane.
– Oui ! approuva Mokona, faisant sursauter la jeune femme. On s’en est toujours sorti !
– Pas forcément entiers, ajouta Kurogane, mais toujours vivants.
– Votre bras ? demanda Setsuna.
– Entre autres. Je crois qu’il n’y a que toi qui sois restée toujours entière ? » fit Kurogane en grattouillant la tête de la peluche.
Elle descendit dans sa main :
« Oui. J’ai été blessée un peu, mais pas trop…
– On aurait été bien embêté sans toi… »
Anew regardait Mokona avec une réelle surprise. Elle se redressa quand Kurogane lui demanda :
« Puis-je vous aider ? … Enfin, si on me le permet ?ajouta-t-il en jetant un oeil à Setsuna.
– Vous vous y connaissez en médecine ? » s’étonna celui-ci.
Kurogane haussa les épaules :
« Je sais changer des bandages et nettoyer des plaies. Ça arrive après les batailles. »
Setsuna et Anew se regardèrent et la jeune femme se gratta la tête :
« Ce serait toujours ça… Saji et Marie n’en peuvent plus… Il faudrait qu’ils puissent dormir un peu et les autres sont pris par le pilotage ou les réparations… »
Setsuna hocha la tête :
« D’accord. Je vous les confie.
– Tu es sûr, Setsuna ? demanda Anew.
– J’en prends la responsabilité. Kurogane,… Mokona, je vous tiendrais informés si nous retrouvons où est votre ami.
– Merci. » répondirent en chœur Mokona et le ninja.
Setsuna s’en alla. Anew regarda ses recrues et soupira :
« Bon, venez. »
Anew ne savait pas trop à quoi s’attendre, mais elle fut réellement surprise du comportement de leur assistant improvisé et de sa peluche parlante. Kurogane était d’un calme étonnant. Le moins qu’on pouvait dire était qu’il était grave, sourcils froncés, mais il était incroyablement dévoué.
Impressionnés par sa carrure tout d’abord, Saji, Marie et Anew furent vite encore plus impressionnés par le sang-froid dont il faisait preuve et le soin qu’il mettait dans les tâches qu’on lui confiait. Mokona aussi aidait comme elle pouvait (surtout en faisant des câlins).
Ils avaient perdu toute notion d’heure et furent donc un peu surpris lorsqu’Allelujah et Lockon arrivèrent avec le dîner des malades sur deux tables roulantes.
Kurogane était occupé à refaire un pansement propre à une femme. Il jeta un œil en coin aux nouveaux venus et se remit à bander le torse de la femme. Elle avait été blessée dans le dos.
« Ça serre pas trop ? demanda-t-il.
– Non, ça va, merci.
– J’avais peur de trop compresser votre poitrine… Mokona, une épingle, s’il te plait. »
Kurogane prit l’épingle que lui tendait Mokona, assise sur la table de nuit et accrocha le bandage.
« Vous avez l’air d’avoir fait ça toute votre vie, ajouta la femme.
– Chez moi, quand on apprend à blesser, on apprend à soigner. »
Saji apporta un bol de soupe à la blessée et demanda gentiment :
« Ça va ?
– La plaie était propre et bien cicatrisée, répondit Kurogane.
– Merci pour le coup de main.
– Vous avez pu dormir un peu ?
– Oui, merci, vraiment. »
Kurogane dénia du chef en se relevant :
« Arrêtez de me remercier. Après une bataille, c’est normal d’aider. »
Occupé comme Anew et Allelujah à servir les malades, Lockon regarda un moment Kurogane.
Cet homme semblait plus jeune que lui (Lockon avait 29 ans), alors pourquoi avait-il depuis le début l’impression tenace d’avoir affaire à quelqu’un de si mature, qui semblait revenir de si loin ?
Il était un peu sceptique sur cette histoire de voyage entre les mondes et pourtant, cet homme n’était clairement pas d’ici…
« Vous en avez connu tant que ça, des batailles ? demanda l’Irlandais.
– Un peu avant mes 15 ans, répondit le ninja en allant se rincer les mains, mon pas est entré en guerre contre un de ses grands seigneurs en révolte contre notre empereur. Ça a été réglé en trois batailles. Ce n’était ni la première fois que je me battais, ni la première fois que je tuais. Par contre, c’était la première fois que je voyais une plaine entière couverte de cadavres… »
Il s’essuya les mains.
« J’ai découvert depuis qu’il y avait des combats bien plus durs dans la vie d’un homme… Et qu’il y avait plus meurtrier qu’un champ de bataille. »
Lockon opina du chef :
« Et ça a été quoi, votre plus dur combat ?
– Réussir à faire admette à un stupide grand blond que la vie vaut d’être vécue.
– Kurogane… » couina Mokona.
Le grand guerrier serra les poings :
« Et si c’est son cadavre que je retrouve, j’irais en Enfer lui rappeler sa promesse ! »
Lockon regardait toujours Kurogane. Pourquoi avait-il la certitude qu’il en était capable ?
La « nuit » fut paisible à bord du Ptoleméus. Marie était allée dormir dans les bras d’Allelujah, Anew dans eux de Lockon, Saji s’était installé dans un lit vide et Kurogane assis en tailleurs dans un coin, emballé dans une couverture avec Mokona.
Lorsque Saji se réveilla, il fut surpris de constater qu’il était plus de six heures du matin. La nuit avait-elle donc été si paisible ?
Il se redressa en silence dans la pénombre. Il sursauta en voyant une masse bouger près de lui puis s’apaisa en reconnaissant le ninja qui venait de redresser la tête et le regardait. Le garçon sortit discrètement de son lit et vint s’accroupir près de lui :
« Bien dormi ?
– Assez. Je ne t’ai pas réveillé parce qu’il n’y a rien eu de grave. J’ai rendu des cachets pour la doleur au brun et à la blonde, porté celle qui est blessée à la jambe aux toilettes et donné à boire à je sais plus lequel… »
Saji resta bête puis balbutia :
« Euh, d’accord… Merci.
– De rien. »
Un bruit les fit sursauter tous deux. Ça frappait dans la pièce voisine, celle des caissons.
« Le gamin ? » pensa tout haut Kurogane.
Saji et lui se levèrent ensemble pour aller voir. Dans la main du ninja, Mokona se réveilla en bâillant.
Saji alluma la lumière alors que Kurogane allait directement au caisson.
Toc ! Toc !
Mokona sourit :
« Shaolan est réveillé ! »
C’était bien le jeune homme, l’air vague, mais les yeux bien ouverts, qui donnait de petits coups sur la paroi de son caisson. Il sourit en reconnaissant ses amis et agita faiblement la main en réponse au signe de patte de Mokona. Saji s’approcha :
« Je vais ouvrir le caisson… Je ne m’attendais pas à ce qu’il revienne à lui si vite ? »
Le jeune ingénieur pianota sur l’écran de contrôle et le caisson s’ouvrit. Shaolan se redressa lentement, grimaça de douleur et posa sa main gauche sur son ventre, s’appuyant sur la droite pour rester assis :
« Aie…
– Comment vous sentez-vous ? lui demanda Saji.
– Euh… Je me suis déjà senti mieux… »
Mokona sauta sur l’épaule du convalescent et se blottit contre sa joue.
« Shaolan! … Je suis contente ! Tu vas mieux !
– Salut, Mokona… Ça va, toi ?
– Oui ! Et Kurogane va bien aussi ! »
Shaolan les regarda tous deux :
« Où est Fye ? »
Kurogane répondit avec gravité mais calme :
« Prisonnier quelque part, avec la femme, les enfants et quelques autres apparemment. Je n’ai pas réussi à arriver jusqu’à lui, il y avait trop de ces fichus tas de ferraille. Nos hôtes cherchent où ils les gardent. »
Shaolan grimaça :
« J’espère que ça va pour lui… »
Cette remarque valut au garçon une tape ferme sur la tête :
« Fais-lui donc un peu confiance ! »
A suivre…