Salut tout le monde ! 😊
Je vais ce soir rompre ma neutralité habituelle pour vous parler un peu de ce qui se passe sur notre petite boule bleue.
Si ça ne vous intéresse pas, pas de souci, scrollez, le lien du chapitre de la semaine est plus bas.
Pour ceux qui sont encore là, déjà merci, et ensuite, si vous vous demandez pourquoi je réagis ce soir plus qu’un autre, sachez que je me suis moi-même posé la question plusieurs jours. Pas que l’actualité ne me touche pas en général, où que soit ce dont on parle, mais pourquoi cette nouvelle, et tristement prévisible, explosion de violence au Proche Orient me frappait-elle à ce point ?
Je ne suis ni juive ni musulmane, je ne connais personne là-bas, je n’y ai jamais mis les pieds. Et encore une fois, aussi brutaux qu’aient été ces évènements, ils ne sont pas surprenants, pas plus les actions du Hamas que la répression menée depuis par Israël. Tristes, oui, effrayants, oui, mais surprenants… Non.
Bref, ça tournait en fond dans ma tête, et puis hier, en cherchant un vieux truc que je n’ai d’ailleurs pas retrouvé, je suis retombée sur un vieux dossier de mon père, un parmi tous ceux que j’ai gardés de lui. Un dossier sur lequel était marqué « Palestine – 2005 », et c’est là que j’ai compris.
Je ne sais plus trop si je vous l’ai déjà dit ici, désolée pour la redite si c’est le cas, mais, si je ne me sens plus chrétienne depuis des années, mes parents, eux, étaient très croyants. Mon père était diacre et ma mère a enseigné le catéchisme pendant très longtemps. Des cathos de gauche, très engagés dans leur paroisse et au-delà. Très à l’écoute du monde et de ses souffrances, autant que possible, tout du moins, pour des personnes de leur génération. Et pour eux, ces régions-là, la Terre Sainte, ce n’était pas qu’une façon de parler. Un de leurs rêves était d’y aller, ce qu’ils ont pu faire grâce à la cagnotte de leurs trente ans de mariage. Ils y sont donc partis, une semaine, peut-être un peu plus, en 2005, quelques années avant la mort de ma mère.
Ils ont fait un pèlerinage, mis leurs pas dans ceux du Christ, vu de leurs yeux tous ces lieux saints, parfois « trois fois saints ».
Et aussi, au bord de la Bande de Gaza, ils ont vu un haut mur qu’on était en train d’ériger.
Mon père était un grand gaillard plutôt costaud. Un peu arrondi par l’âge, très bienveillant, plutôt calme, mais je ne crois pas l’avoir jamais vu pleurer. Il était né en 1943, il en avait vu d’autres… Alors, l’entendre raconter qu’à plus de 60 ans, il avait fondu en larmes devant ce mur, c’était aussi surprenant que surréaliste.
Alors, je ne suis personne pour faire de grands discours ou tirer de grandes conclusions de tout ça.
Mais comme personne, je dirais, vigilante, comme historienne aussi, et comme citoyenne du monde, ce à quoi j’aspire, en tout cas, je voudrais simplement dire ceci : la colère est un sentiment humain. Face à l’injustice, face à la violence, elle est souvent le dernier rempart avant le désespoir, quand elle n’est pas son expression pure. La ressentir est aussi ce qui fait de nous des humains.
Mais la laisser nous envahir, la laisser devenir une haine qui ne cherche plus qu’à détruire, qui nie l’humain qui nous fait face pour ne voir qu’un nuisible à détruire, ça, c’est juste céder à la faiblesse, à la facilité, et jamais, JAMAIS, nulle part au monde et à quelque époque que ça soit, la haine n’a réglé aucun problème.
Ici, ailleurs, aujourd’hui et demain, l’autre est là et nous ne nous en sortirons qu’en lui tendant la main.
Se cacher derrière des livres saints pour justifier sa haine n’est qu’une preuve de faiblesse et d’ignorance.
Je ne me sens plus catholique depuis des décennies. Mais j’ai eu des parents qui brandissaient la Bible non pas pour haïr, mais pour aimer, un père diacre dont la première mission était d’aider au dialogue interreligieux avec les Musulmans qu’il côtoyait à son boulot, une mère qui faisait du soutien scolaire aux petits enfants d’immigrés de notre village. Des parents qui ont adopté une petite Indienne et un petit Maghrébin, ma sœur et mon frère. Des parents qui m’ont acceptée en couple avec une femme, quand je l’ai été.
Et je ne renierai jamais cet héritage-là.
Alors, s’il est normal d’avoir peur, s’il est normal d’être en colère, face à ce qui se passe là-bas et à ceux qui voudraient bien en profiter pour attiser le feu ici, quel que soit leur bord, nous ne devons pas leur céder.
Nous devons être plus forts que ça, plus forts qu’eux et plus forts que nos peurs. Par respect pour ceux qui se sont battus pour la paix avant nous et par respect pour ceux qui nous suivront, pour leur laisser autre chose qu’une terre en ruines.
Toutes mes pensées et tout mon soutien vont ce soir vers toutes les personnes prises au piège de ce conflit insensé, car chaque victime est une victime de trop. « Ici sera la paix », un jour, c’est promis…
L’avenir ne sera que ce que nous en ferons. Alors, faisons-en un truc cool… 😉
Bon, allez, j’ai fini ma dissert’. ^^’
Je vous laisse aller lire la 16e partie de Sur les traces d’une louve blanche, pas le plus fun désolée, mais il faut bien que ça avance !
Plus que jamais, prenez soin de vous et de vos proches et ne cédez pas aux marchands de haine.
Bonne semaine tout le monde ! 😊
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