Salut tout le monde !
Comment ça va-t’y chez vous ? Moi ça va presque, j’espère que mes cervicales vont me laisser tranquille assez longtemps pour que je puisse écrire cette news… !
Alors, info : la sortie officielle du tome 3 d’Héritages, qui j’avais en avant-première pour les Optimales, est pour bientôt. ^^ Je vous tiens au jus, mais vous ne devriez pas trop tarder pour relire les deux premiers, conseil comme ça en passant. 😉
Allez, ça vous dit qu’on cause d’un gros lézard ? Et non, il ne s’agit pas d’une analyse critique de la chaîne de Cédrik JURASSIK (même si je vous la conseille, soit dit en passant), mais de mon retour sur Godzilla Minus One de Takashi Yamazaki, avec dans les rôles principaux Ryûnosuke Kamiki, Minami Hamabe et Yûki Yamada.
J’ai failli le louper, car comme il ne passait que quinze jours et que j’avais Les Optimales au milieu, ça a été chaud de me trouver le temps, mais j’ai réussi. ^^’ L’avant-veille de ses dernières diffusions, mais j’ai réussi.
Pour les personnes qui n’ont pas suivi, ce film est le dernier Godzilla japonais, sorti par la Tôhô pour les 70 ans de la franchise. Oui, avec un peu d’avance puisque le premier Godzilla est sorti en 1954, mais ne me demandez pas, peut-être que ça marche avec le calendrier lunaire shinto. Il n’était sorti que deux jours début décembre en France, mais devant le succès et sous la pression des fans, ils ont pu le recaler deux semaines là fin janvier. La partie de Tetris a dû être rigolote.
Godzilla est une icône de la culture japonaise, récupérée avec plus ou moins de bonheur et de succès par les Américains depuis la fin des années 90, et ce film est la 33e occurrence de la grosse bébête au Japon, la 37e tout court si on compte les cinq US.
Anecdote pour briller en société : « godzilla » est un mot-valise japonais formé de « gorira » (gorille) et « kujira » (baleine). Je trouve ça étonnamment bien trouvé. ^^
Disclaimer : je ne suis pas une grosse fan de tout ça et j’en ai très peu vu. Je garde un bon souvenir du film de Roland Emmerich, je suis curieuse de celui de Gareth Edwards depuis que j’ai vu The Creator, les autres non. Pour ce qui est des films japonais, je crois n’avoir vu que la version US du Mothra versus Godzilla de 1964 quand elle était passée sur Canal quand j’étais ado. J’en garde un souvenir mi-attendri, mi-amusé… L’était mimi la mite géante. ^^
Bref, si je n’avais pas entendu que du bien de ce Godzilla Minus One et surtout du fait qu’il était bluffant visuellement pour un budget ridicule (l’équivalent de 15 millions de dollars), je ne pense pas qu’il aurait plus attiré mon attention que ça.
Conclusion, ce film met-il vraiment minable les gros blockbusters américains qui coûtent 10 fois plus ? Ne les ayant pas vus, je refuse de trancher si radicalement. Mais je suis tout à fait prête à la croire, car il est effectivement plutôt très impressionnant pour un si petit budget. Il en a les défauts, j’y reviendrai, mais c’est un très bon film. J’ai vu qu’il était nominé aux Oscars pour les meilleurs effets visuels, face, entre autres, à The Creator, et, malgré toutes les réserves que j’avais sur ce dernier (retournez lire ma critique si ce n’est fait), j’aimerais beaucoup que ce soit un de ces deux films qui gagne, parce que ça serait un si beau doigt d’honneur aux grands studios et à leurs bouillies de pixels à 300 millions, vraiment, que ça ferait du bien à l’industrie, à mon avis.
Mais entrons donc dans le vif du sujet.
Godzilla Minus One se veut, si j’ai suivi, un reboot de la saga en reprenant ses origines. Nous voilà donc en 1944. C’est la fin de la guerre, nous sommes quelque part dans l’archipel japonais et un pilote kamikaze, Koïchi Shikishima, prétextant un souci technique, va se poser dans une base de réparation. Là, les mécanos ne trouvent rien de particulier, mais ils ne sont pas vraiment dupes et décident de couvrir Koïchi. La nuit tombe et l’alarme sonne soudain. Est-ce les Américains ?… Pas vraiment. C’est une créature marine des profondeurs que les locaux connaissent et appellent Godzilla et que tout ce bordel guerrier a dérangé. Le lézard n’est pas encore si gros que ça (ça viendra plus tard suite aux tests nucléaires des îles Bikini (oui c’est le vrai nom d’un atoll)), mais il dégomme quand même un peu tout le monde et Koïchi, sommé d’essayer de l’abattre avec la grosse mitraillette de son avion, n’y parvient pas, tétanisé par la peur, ce qu’on peut comprendre.
Seul survivant avec le responsable des mécanos, portant à la fois le poids de sa désertion et celui de ces morts, Koïcho rentre à Tokyo pour y découvrir un champ de ruines. Ses parents sont morts, sa voisine Sumiko lui reproche de ne pas avoir accompli son devoir, anéantie par la mort de ses propres enfants dans les bombardements. Grosse ambiance, donc. Un peu plus tard, notre ami recueille un peu malgré lui une jeune femme sans abri, Noriko, qui a elle-même pris sous son aile un bébé, une petite fille nommée Akiko. Bref, tout ce petit monde vivote comme il peut, reconstruit ce qui peut l’être, liens comme bâtiments.
Sauf que, pendant ce temps, comme dit plus haut, les Américains font des essais nucléaires dans le Pacifique, que Godzilla est irradié, devient bien plus gros et surtout très, très, très énervé et vachement plus radioactif.
Koïchi recroisera donc sa route… Et il va bien devoir retourner au charbon pour protéger ce que la guerre a épargné.
Comme je le disais, ce film a tous les défauts de son budget, notamment un certain minimaliste au niveau de ses décors, filmés souvent du même angle et assez resserrés quand il faut. Ça n’empêche pas les plans larges quand ils sont nécessaires, surtout quand le gros truc vert débarque à Tokyo. La scène de destruction qui suit est aussi spectaculaire que sobre, dans le sens où, comme dans à peu près tout le film d’ailleurs, vous ne verrez pas un cadavre. Ce qui permet un plan certes réchauffé, mais efficace, de notre héros, seul dans les ruines, qui crie très fort après Godzilla. Il ne manque que la pluie pour que le cliché soit parfait, mais, comme je le disais, pour toute caricaturale que soit la situation, et ça revient régulièrement dans le film, ce dernier reste très plaisant à regarder. Le scénario est étonnamment malin, parvenant à rendre cohérent et sympathique un récit lui-même assez convenu. Son message sur la résilience et le devoir de survie est intéressant et bienvenu, surtout dans le contexte décrit et pour une culture plutôt tournée sur le devoir de sacrifice individuel pour le collectif.
La petite pique sur les gouvernements en mode « Bon ils feront rien, on y va les gars ? » est bien sentie aussi.
En conclusion, ce film est un film de monstres classique : un héros et ses alliés doivent venir à bout d’une grosse bestiole destructrice. Ici, nous avons pourtant à faire à une œuvre qui se veut aussi intimiste, qui fait la part belle aux personnages et à leurs relations, à leur parcours, portée par un casting impliqué et servie par une mise en scène et des effets spéciaux vraiment chouettes. Je lui pardonne bien volontiers ses maladresses, un peu de surjeu des acteurs, un scénario de rédemption classique, quelques incohérences (comment Godzilla fait-il pour se dresser « debout » hors de l’eau quand il y a 1500 mètres de fond en dessous de lui ? À part, si, comme me l’a suggéré mon amie Yakouta quand je lui en ai parlé, il n’agite très fort ses pattes arrière hors champ pour se maintenir ? Armelle Shinigami propose de son côté une bouée invisible… Vous pouvez voter dans les comm’ !), car on sent une réelle volonté de bien faire, de produire un bon film, malgré les contraintes, et que ça marche.
Ne boudez donc pas votre plaisir si vous le croisez, c’est un bon moment, si, bien sûr, ça vous intéresse. ^^
Je remercie mes cervicales de leur calme et retourne de reposer de mes fatigues à venir.
Bonne semaine tout le monde ! 😊
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