Je m’demande ce qu’en dirait ChatGPT… [The Creator]

Salut tout le monde ! 😊

Chais pas chez vous, mais ici, ça y est, c’est l’hiver, c’est-à-dire qu’il fait plus froid ET que la température est partie pour ne pas réaugmenter tout de suite. Ce qui n’est pas forcément un mal, enfin d’un point de vue climatique, parce que les terrasses encore pleines en novembre, c’est quand même un pitit peu limite… Après, nous autres douloureux chroniques dégustons bien, mais c’est une autre histoire. ^^’

Bon, mode plaid ON, et on y va ! o/

Aujourd’hui, on va partir dans le futur et dans un futur qui ne fait pas vraiment rêver… Celui de The Creator, le dernier film de Gareth Edwards. Disclaimer : je ne connaissais pas particulièrement l’œuvre de ce réalisateur avant de voir ce film. Je sais que son Starwars Rogue One a une excellente réputation, mais je l’avais loupé à l’époque et il est depuis dans la pile des quelques dizaines de DVD qu’il faut que je regarde… ^^’’ (Oui, je sais, c’est la honte pour une fan de Mads Mikkelsen, n’en rajoutez pas !)

The Creator avait attiré mon attention lors de la sortie inattendue de son trailer au printemps dernier, très prometteur et surprenant. J’avoue, j’avais été sacrément hypée, comme on dit aujourd’hui. ^^ J’aime bien la SF et la thématique des AI/androïdes m’intéresse beaucoup. J’invite ceux qui en douteraient à aller jeter un œil à Cœur de Métal et Les Aventures d’Andrea et Stanislaw. ^^ Mais on s’en tiendra là niveau autopromo ^^’’, revenons à nos moutons électriques.

The Creator, donc, est un film américain de Gareth Edwards, avec dans les rôles principaux John David Washington et Madeleine Yuna Voyles, ainsi que Gemma Chan, Ken Watanabe et Sturgill Simpson.

Nous sommes à la fin du XXIe siècle et ♪ comme d’habituuuuudeuh ♪, ça va mal.

Alors que les humains avaient développé en masse des robots plus ou moins humanoïdes, mais tous dotés d’une IA très poussée, et des IA tout court, l’une d’elles a malencontreusement lâché une bombe atomique sur Los Angeles. Oups. Depuis, c’est la guerre entre les États-Unis et la Nouvelle Asie (et oui, l’intégralité des acteurs internationaux se résumera à ça). Les premiers veulent l’éradication totale et complète de toutes les IA sans aucune exception (enfin à la limite peut-être de leurs propres robots kamikazes, ceux qu’ils envoient se faire exploser au milieu de leurs ennemis, mais eux ça compte pas). Cependant, sur les territoires asiatiques, humains et machines cohabitent pacifiquement et surtout, résistent farouchement. Les Américains ont malgré tout le dessus grâce à une gigantesque base spatiale, l’USS Nomad, depuis laquelle ils espionnent, scannent et bombardent absolument où ils veulent.

Au milieu de ce marasme, nous rencontrons Joshua Taylor. Agent américain infiltré dans un groupe de combattants asiatiques, ce dernier va perdre la femme qu’il avait épousée là et avec elle, l’enfant qu’elle portait, au cours d’un raid musclé de ses compatriotes. Dévasté, notre homme se retire jusqu’à ce que, cinq ans plus tard, ses anciens collègues ne viennent le rechercher : Nirmata, le plus légendaire qu’autre chose créateur d’IA, considéré comme le Messie par ces dernières, justement, aurait mis au point une arme terrible capable de détruire Nomad et mettant donc en péril l’humanité. En lui apprenant aussi que son épouse a survécu et qu’elle sera épargnée s’il collabore, ils parviennent à le convaincre de se joindre à eux.

Sauf que tout ce que Joshua va trouver là-bas, c’est une petite fille artificielle… La fameuse arme, apparemment, mais qui veut bien la guider jusqu’à sa femme. Commence pour eux une fuite éperdue en avant, alors que la résistance asiatique, comme l’armée américaine, est à leurs trousses.

La guerre doit s’achever et sa conclusion est bel et bien entre leurs mains.

Alors alors alors… Que ressort-il donc de ce Creator après visionnage ? Est-il le sauveur attendu de la SF, genre un peu à la peine au cinéma ? Pas vraiment, si on en croit son succès mitigé. Échec mérité ? Non, pas du tout. Échec explicable ? Ça, oui, à mon sens, et je m’en vais donc vous donner mon avis là-dessus.

À la question, The Creator est-il un bon film ?, je répondrais sans hésiter oui. S’il n’est pas exempt de défauts, on en reparlera, il n’en a pas moins des qualités indéniables, à commencer par une réalisation vraiment belle et surtout portée par une réelle vision artistique. Gareth Edwards sait ce qu’il veut montrer et s’en donne les moyens. On est très loin des yesmen hollywoodiens qui sortent à la demande des films mal écrits, sans vrai travail créatif et fini à la pisse 3 jours avant leurs sorties, quand ce n’est pas carrément après (si, si, les SFX de certains blockbusters sont mis à jour après leurs sorties, et les nouvelles versions envoyées aux cinémas ni vu ni connu, renseignez-vous là-dessus, c’est édifiant), pour servir les intérêts financiers de producteurs ou de studios n’ayant aucune idée de ce qu’est une œuvre d’art, à part que ça peut rapporter gros.

Ici, on sent que le réalisateur est à la barre et qu’il la tient bien. On sent aussi qu’il a toutes les connaissances techniques nécessaires à un travail de ce genre : il connaît les effets spéciaux, c’est là qu’il a débuté sa carrière, et sait les utiliser à bon escient. D’où une virtuosité visuelle qui en met plein les yeux et de nombreux plans vraiment très beaux, tout comme des scènes d’action et de combat prenantes et parfaitement lisibles. Le tout pour un budget deux ou trois fois moindre que celui des bouillies de pixels moches dont on nous gave à outrance… Un challenge aussi réussi que pour Everything, Everywhere, All at Once, dis donc. Disney et consorts devraient vraiment en prendre de la graine.

Une des autres qualités du film est sa direction d’acteurs. Globalement, tout le casting est très bon. Si, comme tout le monde, je reconnais sans mal que John David Washington est excellent et porte en grande partie le film en Joshua, j’ai personnellement surtout été totalement bluffée par l’incroyable performance de la petite Madeleine Yuna Voyles. Franchement, tenir un rôle pareil à 9 ans, respect mademoiselle. Petite gonzesse à surveiller si elle continue sur ce chemin.

Nous en arrivons donc aux points plus faibles du film qui pourraient, en fait, tenir sous un seul chapeau : une écriture bancale.

Car c’est bien le principal reproche qui lui est fait : un scénario un peu trop léger, maladroit, déjà vu, prévisible, causant des incohérences réelles, des facilités flagrantes… Et surtout, ne traitant pas du tout assez ce qui était vendu comme sa thématique centrale : le rapport des humains avec ces fameuses IA. Parallèlement à ça, comme je le disais, la géopolitique globale est à peine effleurée et on ne saura jamais d’ailleurs, tout simplement, ce qu’est, ou que sont, peut-être, cette ou ces fameuses IA.

Si, côté US, on en parle toujours au singulier, comme d’une entité ennemie globale avec pour unique but la destruction des humains, eh bien dans les faits, nous voyons des robots, tous dotés de leur propre IA, indépendants, individuels et visiblement même pas reliés entre eux par un réseau. Ce à quoi, par contre, on pouvait clairement s’attendre, et ce qui, du coup, me chiffonne, même si je pense que c’est volontaire pour servir le propos du film, comme on va le voir.

Car c’est là que le film s’empierge entre ce que le trailer nous vendait et ce qui est pour moi son vrai discours : cette question, a priori centrale, ne l’est pas dans ce récit. The Creator n’est, à mes yeux, absolument pas un film traitant du rapport des humains aux intelligences artificielles.

C’est un pamphlet antimilitariste dénonçant sans prendre de gant les crimes commis par l’armée américaine. Les militaires états-uniens y sont décrits sans beaucoup de nuance comme des tueurs sans âme, vengeurs, massacrant civils et combattants sans distinction, luttant avec des moyens démesurés contre des groupes de résistants bien plus mal équipés. Une armée lobotomisée par la propagande qui martèle jusqu’à la nausée que « c’est eux ou nous », que « l’IA veut tous nos tuer », que « ces ennemis ne sont pas humains », alors qu’en face ne se trouvent que des gens (humains ou pas) qui voudraient juste vivre en paix, mais ne sont que des traîtres bons à tuer quand ils ont le malheur de résister, et dont les crimes, réels, on ne va pas le nier, ne sont qu’une réponse à l’agression subie.

Par exemple, bien sûr que l’on comprend cette colonelle américaine vengeresse dont les fils ont été tués en Asie. Mais elle ne se demande jamais « pourquoi », jamais quels crimes ils avaient pu commettre eux-mêmes… Jamais si tout cela a vraiment un sens. Et c’est donc là que cette vision de robots montrés comme des individus (au sens propre : d’entités autonomes agissant de façon autonome) sert ce propos : face au fantasme d’un ennemi unique, une IA génocidaire ici (aka l’Axe du Mal IRL), le film pose les faits : non, il n’y a pas d’entité magiquement antagoniste, il y a des personnes qui luttent, parfois de façon organisée (et parfois sous des bannières très problématiques dans la réalité, bien sûr, ce n’est pas le débat), mais c’est tout.

Ce qui renvoie aux discours bien réels aussi (surtout, mais pas que, américains, pour le coup), des marchands de haine agitant sans cesse cet « ennemi » qu’ils inventent et/ou fantasment pour justifier leurs actions et aussi, souvent, vendre plein d’armes. Face à ça, le film, lui, balance autre chose : l’imagerie du Viêt-nam, de l’Irak et de tant des autres « opérations de maintien de la paix », de « libération » ou de « représailles » qui ont parsemé ces dernières décennies. L’image de civils sacrifiés sans état d’âme, sacrifiables, surtout, sans état d’âme, au nom de ce « c’est eux ou nous », et celle de combattants luttant avec des moyens dérisoires face à un ennemi militairement bien plus puissant.

L’IA est un élément narratif sous-exploité en tant que tel, car il ne sert qu’à questionner ce rapport à l’autre, à ces “ennemis” qu’on déshumanise, sans être exploité au-delà de ça.

Dans le contexte idéologique actuel aux États-Unis, et même ailleurs, pas étonnant qu’un film ayant ce discours ne rencontre pas un très bon accueil. Il est malheureusement bien trop manichéen dans son discours, aussi paradoxal que ça paraisse, résumant lui aussi les choses à « méchante armée américaine contre gentils résistants panasiatiques », et aurait gagné à plus de nuance pour servir son propos, le parcours du personnage central étant insuffisant pour ça, tant il est classique.

Et c’est dommage, car à côté de ses faiblesses narratives réelles et de son propos maladroitement traité, que j’ai voulu détailler ici, mais qui ne sont pas du tout rédhibitoires au visionnage, The Creator reste un très bon film de SF qui se regarde vraiment sans déplaisir. Pas le sauveur attendu, certes, mais on est très loin tout de même d’un navet insipide. C’est un film d’action efficace, à la réalisation impeccable, à la direction artistique très soignée, avec une bande originale très sympa, porté par un excellent casting. Oui, le scénar est un peu bancal et oui, il y a des failles dommageables dans son récit, mais nous sommes tout de même largement sur le haut du panier de la production actuelle. 😊

À voir donc, si ça vous intéresse, comme toujours !

Sur ce, je vais souffler un chtit peu avant de me remettre à bosser sur Sur les traces d’une louve blanche, parce que la deadline approche et que argh. ^^’’

 

Bonne semaine tout le monde ! 😊

 

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