Je le savais ! ( + Pantin 18)

Salut à tous !

Je le savais, je le savais qu’il y avait plein de monde dans ma tête !  ^^

Si si j’ai vu ça dans un super documentaire sur le cerveau lundi soir.

Comment ça, c’était un film d’animation ?

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Mais euh…

M’en fous y a plein de monde dans ma tête quand même (comment ça, vous le saviez ?).

Bref !…

J’ai donc enfin été voir Vice Versa lundi, et c’est pas passé loin que je le zappe et ça aurait été très dommage car c’est, vraiment, tout simplement le meilleur Pixar pour moi et de très loin.

Je me suis vraiment pris une monumentale claque avec ce film que je ne peux que conseiller à tout le monde, même s’il m’a interpellée pour des raisons très personnelles, mais je m’en explique dans un instant.

Riley et ses parents
Riley et ses parents

Si l’histoire est simplissime, son traitement est lui très original et remarquable d’inventivité et de créativité. Nous suivons donc une petite demoiselle, Riley, assise là sagement entre ses parents, une adorable bambine et deux adultes très sympas, depuis sa naissance jusqu’à ses 11 ans. Une vie tranquille dans un coin du Minnesota, bouleversée par un déménagement à San Francisco lorsque son père change de travail. Alors, pour vous situer si vous êtes aussi nul en géographie américaine que moi, parce que oui, je viens d’aller vérifier, c’est un peu comme passer on va dire d’un petit village de Corrèze à Lyon, pour ne pas dire Paris.

Os court je suis toute seule dans une nouvelle classe...
Os court je suis toute seule dans une nouvelle classe…

Notre fillette va donc perdre tous ses repères, et c’est là que l’autre aspect de la narration prend toute son importance et tout son intérêt , car parallèlement à Riley, nous suivons en direct tout ce qui se passe dans sa tête, et comment les cinq émotions qui la guident doivent gérer tout ça.

Car nous savons, nous spectateurs, que le cerveau est contrôlé par cinq émotions, donc, autant de personnages mis en scène de façon fort sympathique : Joie, Tristesse, Colère, Peur et Dégout se succèdent ou se disputent devant le tableau de bord pour faire agir ou réagir Riley.

Colère, Dégout, Joie, Peur et Tristesse
Colère, Dégout, Joie, Peur et Tristesse devant le panneau de contrôle. Au fond à gauche, les souvenirs, et dans le champignons à droite, des idées diverses.

Joie fait tout pour tenir bon la barre malgré tout, malgré cette perte de repère totale, mais lorsqu’elle et Tristesse, suite à une fausse manip, se perdent dans les méandres du cerveau, laissant le contrôle aux trois autres, les choses se compliquent et, si certaines personnes voient dans ce récit une magnifique description d’une crise d’adolescence, moi j’y vois aussi voire surtout la plus juste et limpide description de la dépression que j’ai jamais vue tous genres et toutes œuvres confondus.

Eh oui désolée Tsuzuki… Ouais, ‘faudra que je vous parle de Yami No Matsuei un jour aussi.

Je vous jure que ce n’est pas une blague, si vous voulez expliquer à quelqu’un ce qu’est la dépression, montrez-lui ce film.

Vous avez déjà entendu l'expression "traîner sa peine" ?
Vous avez déjà entendu l’expression “traîner sa peine” ?

Alors pas d’inquiétude : on est dans du Pixar, du Disney, du spectacle pour enfant, très drôle, très coloré, et bien sûr que ça se finit bien.

Mais là, c’est tout un monde intérieur qui a vacillé, qui s’est écroulé en grande partie, certes pour évoluer, et c’est tout le propos du film, ces étranges transitions qui nous font changer, grandir, murir, parfois dans la joie, parfois dans la douleur, ces moments qu’on a tous vécu ou que, pour les plus jeunes d’entre nous, on vivra tous un jour, le tout illustré avec, comme je le disais, une justesse de ton et une créativité juste fabuleuse.

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Les quatre “îles” qui forment la personnalités de le petite Riley : famille, amitié, hockey, bêtise.

En fait, tout est illustré de façon très claire, ainsi les “îles” de personnalité, symbolisant les piliers affectifs et sociaux : la famille, l’amitié, les “bêtises”, piliers de l’enfance s’il en est, auxquels s’ajoutent ici le hockey, la grande passion de Riley. Les souvenirs aussi, ses petites boules de couleur différente selon les émotions auxquelles elles sont liées, qui restent là la journée pour partir dans la mémoire à long terme la nuit suivante, mémoire à long terme qui prend la forme d’un immense labyrinthe, le subconscient, les rêves, l’oubli,… Tout un monde, le monde intérieur de Riley, peuplé d’une foule de personnages drôles ou touchants, que Joie et Tristesse doivent traverser pour retourner à la salle de contrôle, l’occasion pour elles aussi d’évoluer, et de comprendre aussi à quel point elles ne sont pas opposées.

Ce film m’a vraiment secouée pour avoir mis en images un tas que choses que j’ai vécues, parfois un peu trop violemment à mon goût, je ne vais pas vous faire une dissert’ sur la mort de ma mère ou sur mes anciens (je touche tout le bois du monde) problèmes de dépression, mais croyez-moi juste si je vous dis que quand j’ai vu les îles commencer à sombrer, j’ai très très bien vu ce que ça voulait dire.

Parce que c’est bien ça qui se passe : quelque chose qui se brise dans un coin de sa tête, irrémédiablement, sans qu’on y puisse rien. Quelque chose qui fait mal. C’est nécessaire parfois, parce qu’il faut ça pour se construire, ou se reconstruire, d’autres on s’en passerait, vraiment, parole, mais c’est aussi grâce à ça qu’on avance, qu’on évolue, qu’on devient ce qu’on veut être, ou du moins qu’on essaye.

J’admire le traitement du personnage de Joie qui malgré tout, n’abandonne jamais, et c’est très symbolique de l’avoir fait disparaître du centre de contrôle avec Tristesse, car dans ces moments-là, effectivement, il n’y a plus de joie, même plus forcément de tristesse, mais au combien de colère, de peur, de dégout. Effectivement, la bêtise, la fantaisie, l’humour, est le premier truc qui part en vrille, et la famille, les parents, le dernier qui reste et croyez-moi encore une fois, je sais de quoi je parle. C’est pas pour rien que quand la famille (réelle ou symbolique) part en vrille, c’est très mauvais signe.

Mais bon allez ça repart !
Mais bon allez ça repart !

Mais bon, comme je disais, on est tous passé par là et il faut bien ça pour grandir. 🙂 L’important, ce n’est pas ses souffrances, c’est ce qu’on peut en tirer pour continuer à vivre, et ne jamais oublier la joie qui est toujours là même quand elle se perd dans notre bazar mental 🙂 !

L’important, c’est peut-être juste de ne jamais abandonner. Toujours promis, Maman. ^^ Toujours promis. On tient bon. :p

Bon, houlà, désolée pour la pathos… Je me suis un peu laissée aller, là ^^’ !

En résumé, Vice Versa est un très bon film, une réussite technique et narrative, tout public, car tous les publics y trouveront leur compte, petits, grands, très grands. C’est drôle, c’est beau, et c’est beaucoup plus profond que ça peut en avoir l’air. A voir absolument. Courrez-y hop hop hop et plus vite que ça !

Bien, sur ce, le chapitre 18 de Pantin, et moi je dois ranger ma bibliothèque… Priez pour moi… 😀 !

Très bonne semaine à tous !

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