Les Enfants du Temps, une histoire d’amour et de pluie

Salut les gens 🙂 !

Une fois n’est pas coutume, je ne vous remercierai pas pour vos retours sur la nouvelle de Nowel puisque euh, je n’en ai pas eu… Je ne sais pas si vous vous ĂŞtes fait manger par les rennes du Père Nowel ou si les grèves ont eu raison de vous, sauf si bien sĂ»r vous avez Ă©tĂ© mangĂ©s par des rennes grĂ©vistes, mais elle est bien sĂ»r toujours en ligne, donc ne vous gĂŞnez pas… ^^’

DĂ©jĂ  que j’ai très peu de comm’ sur Amazon pour le petit dernier… Si j’en ai mĂŞme p’u ici, je vais bouder moi… :p N’oubliez d’ailleurs pas que vous avez jusqu’Ă  mardi pour l’avoir Ă  0,99€ sur Amazon !

Mais bon, ne nous appesantissons pas sur le nĂ©gatif et finissons bien l’annĂ©e par une newzette sympathique !!

Alors alors… Une petite critique cinĂ© en attendant 2020, ça vous dit ? ^^

Que faisiez-vous hier soir ?

Bon, j’espère que vous n’ĂŞtes pas trop nombreux Ă  avoir pensĂ© : “Erf, encore en train de me remettre de Nowel, trop de champomy et de chocolat…”

Moi, j’Ă©tais au cinĂ©ma pour l’avant-première d’un film qui, j’avoue, titillait bien ma curiositĂ©.

Alors dĂ©jĂ , un immense merci Ă  CinemAsian d’avoir organisĂ© cette avant-première Ă  Lyon. 🙂 C’Ă©tait vraiment sympa !!

Ensuite, que vaut ce film, le nouveau film de Makoto Shinkai, très attendu après son cultissime grand frère, Your Name ?

Si vous vous souvenez, je ne vous avais pas fait une longue critique de Your Name, car j’estimais que ce film devait ĂŞtre dĂ©couvert en ayant le moins d’infos possible. Le scĂ©nario Ă©tait construit de façon complexe, avec beaucoup de surprises et de twists vraiment intĂ©ressants, qui mĂ©ritait qu’on s’y jette vierge, si je puis dire.

J’avais beaucoup aimĂ© Your Name, sans ĂŞtre Ă  genoux devant non plus. J’ai par la suite eu l’occasion de voir l’intĂ©gralitĂ© de la filmographie de ce rĂ©alisateur, pour dĂ©couvrir qu’il traitait en fait toujours plus ou moins de la mĂŞme thĂ©matique, Ă  une exception près (et encore), Voyage pour Agartha.

Ses films tournent quasi tous autour de jeunes gens, de romances contrariĂ©es par des Ă©lĂ©ments très divers selon les Ĺ“uvres (sauf, donc, Voyage pour Agartha), souvent le monde qui les entoure, par divers biais. Aussi n’ai-je pas du tout Ă©tĂ© surprise de retrouver ça dans Les Enfants du Temps. Le rĂ©cit Ă©tant bien plus simple et linĂ©aire cette fois, je peux me permettre d’en parler sans risquer de vous le gâcher. Pas de spoil majeur bien sĂ»r, ne vous en faites pas.

Attention cependant Ă  bien me comprendre : comme disait notre ami Le Fossoyeur, simple ne veut pas dire simpliste et on a affaire Ă  une très belle histoire, très bien Ă©crite. La qualitĂ© narrative est lĂ , il n’y a pas de discussion lĂ -dessus.

L’histoire commence lorsque Hodaka, jeune lycĂ©en de 15 ans, fugue de son Ă®le pour rejoindre Tokyo. Seul et sans ressources, il survit comme il peut et erre dans les rues jusqu’Ă  ĂŞtre recueilli par Suga, un drĂ´le de type qui vivote en Ă©crivant des articles pour des magazines sensationnalistes avec son associĂ©e (?) Natsumi, une jeune femme très dynamique, en tout cas bien plus que Suga.

Les pluies tombent sans cesse sur Tokyo depuis des semaines sans qu’on l’explique et la lĂ©gende des “filles-soleil” et des “filles-pluie”, des prĂŞtresses capables de contrĂ´ler le temps, ressurgit . C’est alors qu’il enquĂŞte lĂ -dessus avec Natsumi, pour Ă©crire un article, que Hodaka croise la route de Hina, une demoiselle de 16 ans qui l’avait aidĂ© plus tĂ´t et qu’il tire des griffes de probables maquereaux. Hina va alors lui faire dĂ©couvrir son pouvoir, celui d’arrĂŞter la pluie et de ramener le soleil pour quelques heures… Un pouvoir merveilleux. Mais chaque pouvoir a un prix.

J’ai beaucoup aimĂ© ce film, je l’ai mĂŞme prĂ©fĂ©rĂ© Ă  Your Name, au risque de me faire conspuer. C’est plus sombre, bien plus sombre et mĂŞme s’il y a de très bons gags, l’ambiance n’est pas Ă  la franche rigolade. Je trouve, du coup, le rĂ©cit bien plus profond et marquant. L’histoire est belle, les personnages crĂ©dibles, le trio que Hodaka et Hina forment avec le petit frère de la demoiselle, Nagisa, est très juste et très touchant.

Juste trois gamins livrĂ©s Ă  eux-mĂŞmes, qui tentent dĂ©sespĂ©rĂ©ment de s’en sortir dans un monde oĂą personne ne cherche Ă  les aider, oĂą les seuls adultes qui s’intĂ©ressent Ă  eux ne font que les exploiter, ou essayer, ou tenter de les arrĂŞter sans chercher Ă  les comprendre, au nom de la “raison”, du “bon sens”, d’une “loi” qui semblent leur avoir fait perdre toute empathie.

Un exemple qui ne spoilera pas grand chose. On se saura jamais pourquoi Hodaka a fuguĂ©. On sait juste que quand on le dĂ©couvre, il a des traces de coups et des pansements sur le visage. Elles ne seront pas expliquĂ©es. Violence familiale, harcèlement ou brimades scolaires, bagarre ? Personne ne semble se poser la question, et surtout personne ne lui posera vraiment la question. Il rĂ©pète qu’il ne veut pas rentrer, personne ne lui demandera pourquoi ou n’insistera face Ă  sa rĂ©ponse. Suga est bien content d’avoir un “assistant” Ă  exploiter et les policiers qui chercheront le garçon n’auront pas plus de considĂ©ration pour lui. Leur solution ne sera que “rentre chez toi” sans jamais l’Ă©couter, sans jamais chercher Ă  le comprendre.

Les adultes sont figĂ©s dans leur vie, leurs règles, ils ont perdu cette force, cette Ă©nergie de vivre et de lutter qu’ont ces enfants. La seule exception est Natsumi, mais elle est encore jeune, comme si elle n’avait pas encore (?) basculĂ© dans ce moule inhumain.

Dans ce monde de pluie où ils sont livrés à eux-mêmes, ces enfants bricolent donc leur vie, leurs émotions, leurs amours comme ils peuvent, et on ne peut que comprendre leur émerveillement face au pouvoir de Hina, qui est littéralement leur seul rayon de soleil.

Techniquement, le film est magnifique, très bien rĂ©alisĂ©, avec des purs moments de contemplation, salvateurs entre deux galères. C’est une dĂ©claration d’amour Ă  Tokyo, dont les vues, avec ou sans pluie, sont superbes. Je ne vais mĂŞme pas m’Ă©taler sur la qualitĂ© de l’animation, il y a bien longtemps que nos amis du studio Toho n’ont plus rien Ă  prouver lĂ -dessus. La BO est aussi excellente, tout Ă  fait dans la veine de Your Name, puisque c’est le groupe RADWIMPS qui rempile, avec l’aide d’une chanteuse, embauchĂ©e pour l’occasion, qui apporte un vrai plus en terme d’ambiance. Que du bonheur pour les oreilles.

En conclusion, Les Enfants du Temps est un excellent film, qui parle d’amour, de maturitĂ©, de la place et du rĂ´le de l’homme face Ă  la nature, face Ă  ses changements, de la place que les adultes trop formatĂ©s laissent (ou ne laissent pas) Ă  ces enfants paumĂ©s, de la place que ces enfants veulent et doivent prendre, des choix qu’ils doivent faire pour tout de mĂŞme avancer. C’est pour moi clairement l’œuvre la plus aboutie, la plus mature, de Makoto Shinkai, tout Ă  fait dans la continuitĂ© de son Ĺ“uvre que je ne peux que vous recommander dans son ensemble.

Vous savez quoi faire le 8 janvier ! 🙂

Sur ce, je vous souhaite Ă  tous une excellente fin d’annĂ©e, passez un bon rĂ©veillon et je vous dis Ă  la semaine prochaine pour la suite du Petit Papillon 🙂 !

Bonne semaine Ă  tous !

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