Salut les gens !
Merci à mes tipeurs, Shinigami, 0TitAnge0 et Eric, pour leur soutien ! 🙂 Le chapitre 40 du Petit Papillon les attend sagement sur la page dédiée !
Alors que le printemps peine un peu à arriver, que le marasme continue et qu’il y a des “records” nationaux dont on se passerait bien… Ben, moi je continue de regarder pousser mes bébés tomates et basilic, encore au chaud dans ma cuisine, en me disant que j’aurais plein de pieds de tomates et qu’avec un peu de chance donc, cet été, j’aurais des tomates. ^^
Oui, parce que l’an dernier, j’avais eu un très beau pied qui ne m’avait pas fait de tomate, sauf deux fin octobre, qui (sans grande surprise) n’ont pas eu le temps de murir. ^^’ Ouais ben je débutais, hein !
Mais trêve de digression botanique. Cette semaine, je voulais vous parler d’un manga que j’ai enfin pris le temps de lire récemment et qui m’a fait beaucoup de bien, car c’est aussi paisible que dépaysant.
Ça faisait un certain temps, pour ne pas dire un temps certain, que les premiers tomes de cette série sommeillaient dans ma bibliothèque.
Bride Stories est une série de Kaoru Mori, aussi connue pour sa série Emma, qui est un peu dans le même ton, la même ambiance douce et posée, mais sans être du tout dans le même décor. Pour information, je ne connais pas sa troisième, Shirley, qui semble cependant dans la même ligne qu’Emma (une histoire de servantes anglaises au XIXe siècle).
Kaoru Mori a donc un faible indéniable pour l’époque victorienne et les Anglais de cette ère. Mais là où ses deux premières Å“uvres se passent en Angleterre, Bride Stories, pour sa part, nous emmène dans un beau et long voyage dans le Moyen-Orient du XIXe siècle, une époque où l’Angleterre et la Russie placent leurs pions pour étendre leurs influences. Ceci bien souvent, hélas, au détriment des populations locales, qui, elles-mêmes, vivent ou survivent, entre conflits tribaux, coutumes et traditions séculaires, à une époque où la notion même d’État est inimaginable pour ces gens.
Sous prétexte de suivre le voyage d’Henry Smith, ethnologue britannique aussi gentil et naïf qu’insatiablement curieux, nous allons donc traverser des montagnes et des déserts, des villages et des villes, rencontrant avec lui une foule de personnages, de peuplades diverses et de coutumes tout aussi variées. Le tout dans le calme, avec juste assez de péripéties et de tensions pour maintenir l’intérêt sans jamais tomber dans le drame.
Le tout est servi par un trait d’une finesse rare et un souci du détail qui ne peut que forcer l’admiration. Les décors, les vêtements, tout est dessiné avec un soin qui m’a laissée toute pantoise.
Bride Stories est un tour de force graphique et narratif, mêlant les nombreux destins sans jamais nous perdre au fil du voyage et des allers-retours du récit entre les personnages.
Lorsque l’histoire commence, nous rencontrons Amir, jeune femme de 20 ans issue d’une tribu nomade, chasseresse et cavalière, qui arrive pour se marier, suite à un accord avec une autre tribu, elle sédentaire, dans le village de la dite tribu. Son époux, Karluk, a 12 ans. Les deux époux s’entendent bien (et on s’en doute, de façon tout à fait platonique pour l’heure ^^) et la jeune femme parvient sans trop de mal à s’intégrer, le tout sous le regard curieux d’Henry Smith qui s’est posé là pour le moment, dans l’attente du guide qui doit lui permettre de continuer son voyage.
Si Henry Smith et son voyage sont le fil rouge du récit, ce dernier ne se prive pas de revenir, comme je le disais, nous raconter ce que deviennent, après son départ, les personnages qu’il a rencontré au cours de son trajet.
C’est là qu’on touche à ce qui est presque un paradoxe, vu les cultures très patriarcales, pour ne pas dire sexistes, qu’on nous décrit. Ce manga est une des Å“uvres les plus brillamment féministes qu’il m’ait été données de lire. Et ceci de la plus intelligente des façons : non pas en montrant des femmes se rebeller violemment contre le système qui les opprime en cramant les soutifs qu’elles n’ont de toute façon pas, mais en montrant comment, malgré ce système, elles réussissent à se prendre en main et s’imposer, imposer leurs choix, bref, comment elles parviennent à vivre avec ou malgré ça.
Mention spéciale à Talas, je n’en dirais pas plus pour ne pas spoiler, mais cette femme est vraiment un des plus beaux personnages que j’ai jamais vus et aussi un des plus touchants. Une femme qui prend son destin en main avec courage, tout en restant telle que son époque l’a éduquée : humble, mais incroyablement forte. Et si magnifiquement belle…
Je suis parfaitement consciente que nous sommes dans un josei et que donc, tout y est romancé et que la réalité devait être bien plus dure et violente, à une époque et dans des régions où la vie était (et reste sûrement par endroit) très dure.
Mais le temps de cette lecture, de ce voyage, rencontrer ces femmes et les voir garder la tête haute, avancer malgré tout, des steppes aux déserts du Moyen-Orient, des hammams perses aux rues d’Ankara, ben c’est merveilleux.
S’échapper un temps de notre réalité pour nous promener avec Henry Smith et tous ceux, toutes celles qu’il rencontre au fil de son voyage a été une bouffée d’air frais qui m’a vraiment fait un bien fou.
A lire absolument si vous avez besoin de calme et de changer d’air.
Sur ce, je vous souhaite à vous tous et à votre proche d’aller bien, de garder courage et surtout espoir. Et je vous dis à la semaine prochaine pour la suite du Petit Papillon ! 🙂