Pas mon genre… ! [Un Homme heureux ; Le Petit papillon 88]

Salut tout le monde ! ðŸ˜Š

J’espère que vous allez bien ! 🙂

Moi ça va, j’ai bien bossé et je devrais avoir mes tomes de la nouvelle édition d’Une Histoire de famille pour Chambéry, où vous viendrez tout à fait nombreux zet nombreuses au Japan Pop Show le WE prochain, je n’en doute pas ! 🙂 Si si, viendez, c’est joli Chambéry. 🙂

Sinon, donc, aujourd’hui, on va encore parler ciné… Oui, je sais, j’y vais pas mal en ce moment. J’ai réussi à me caser une tranche dans mon planning hebdo et ça m’aide beaucoup ! ^^ A aller voir des choses très cools comme des  moins cools. On est plutôt dans cette catégorie cette semaine, mais je pense que ce film mérite tout de même votre attention.

Un homme heureux, sorti il y a dix jours, est un film de Tristan Séguéla avec Catherine Frot et Fabrice Luchini. C’est une comédie qui raconte l’histoire d’un homme trans, qui fait son coming-out à plus de soixante ans à son mari, avec qui il a eu trois enfants, bien décidé à changer et transitionner. Sauf que ce mari est le maire de droite bien réac’ d’une petite commune du Nord, en pleine campagne pour sa réélection, et que donc, il ne va pas bien le prendre.

Pour vous situer vite fait, je n’avais pas du tout entendu parler de ce film avant de voir sa bande-annonce lors d’une autre séance, sans doute en janvier. J’en étais un peu restée en mode « red flag Â», tant la scène qui sert de trailer m’avait hérissé le poil. Puis, j’ai appris que l’équipe avait travaillé avec un certain nombre de personnes trans, dont plusieurs sont dans le film, dans un vrai désir de « coller Â» sincèrement à leur vécu. Moué.

Pas vraiment convaincue, j’ai vu, à sa sortie, les critiques plus que mitigées, un message d’une des personnes trans, sur Twitter, qui avait travaillé sur le projet et qui appelait à le soutenir, mais j’ai vu aussi que le réalisateur était très loin d’être réputé pour ses chefs d’œuvre, qu’un des deux scénaristes avait commis Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu… Mais bon, Têtu avait l’air de trouver ça pas si pire, ça reste un thème qui m’intéresse, surtout dans ses représentations culturelles, et j’avais du temps à tuer hier aprèm entre le kiné et mon cours de dessin-manga… Bref, j’ai pris ma canne sans mon chapeau et j’ai été me poser dans mon ciné pour voir ça.

Alors alors, conclusion, avais-je raison d’y aller à reculons (ce qui n’est pas du tout pratique, au passage, je vous déconseille) ? Oui. Ce film a-t-il de gros défauts rédhibitoires à mes yeux ? Oh p***** que oui. Mais, en toute bonne foi, dois-je vous dire de le fuir en hurlant et de le vouer aux gémonies ?… Et ben, non plus. Et c’est ce que je vais me faire un devoir de vous expliquer. Désolée d’avance, ça va être long ! ^^ Â»

En sortant de la salle, j’étais très mitigée. Oui, je n’avais trouvé ça ni drôle, ni très pertinent, mais je suis une personne de 42 ans plutôt bien mieux renseignée que la moyenne sur les questions LGBTQIAZ+ en général et donc, la question de la transidentité aussi.

A chaud, je trouvais surtout le film maladroit. Clairement pas fin, mal écrit, avec des personnages taillés à la serpe. Mais il y avait déjà une chose que je ne pouvais pas lui reprocher : sa bienveillance réelle envers son héros trans ainsi que les autres personnes trans montrées à l’écran, sa volonté de prendre leur partie sans aucune ambiguïté possible, et de les faire sortir victorieux de cette histoire. Ce film est vraiment un film qui veut bien faire, qui est engagé, sans tourner les choses en ridicule, sans « avoir l’air Â» de défendre une cause qu’il méprise pour faire genre, bref, c’est vraiment, je n’ai aucun doute là-dessus : c’est un film vraiment sincère.

Et c’est, malheureusement, un peu sa seule qualité à mes yeux : cette sincérité et sa volonté de faire passer un message positif, engagé, pour dire qu’être trans, c’est OK, et que quand on aime quelqu’un, vraiment, on accepte aussi ça. Il est bienveillant, didactique, équilibré pour en dire assez sans en dire trop, pour expliquer sans noyer le spectateur sous des termes ou des notions très complexes.

Ah, et, sinon, quand même, oui, c’est asez bien joué. Catherine Frot est plutôt crédible en sexagénaire qui veut s’assumer pour ce qu’il est réellement (et je la trouve très belle en mec) et Luchini tout à fait assez outrancier dans celui du vieux réac’ parfaitement détestable, en tout cas pour moi, j’y viens. Dommage que certains seconds rôles soient plus développés qu’eux… Mention spéciale à la nouvelle meilleure amie trans de notre héros, qui est vraiment extra : un personnage positif, actif, touchant et une vraie réussite.

Et il y a tout le reste, hélas.

Un scénario bourré de raccourcis, d’incohérences, d’idées mal exploitées, de blagues pas drôles et avec un sale vieux con réac’. Ce personnage est l’incarnation du mari toxique qui ne pense qu’à sa gueule, qu’à sa carrière, qui n’a pas la moindre empathie pour ce que traverse la personne avec la quelle il vit depuis 40 ans pendant 95% du film, voir, pire, qui se sert  d’elle sans aucun scrupule, mais à qui il faut quand même pardonner à la fin parce que oui ouin il regrette et que allez, c’est touchant quoi.

Et vous savez pourquoi tout ça n’a pas d’importance et que malgré tout, je vous encourage à soutenir ce film ?

Parce que je ne suis pas le public qu’il vise, et que ce public, lui, il faut qu’il aille le voir.

En rentrant hier soir, j’ai fait ce que je fais souvent, me renseigner plus sur le film vu pour essayer d’y voir clair. J’ai lu pas mal de critiques, sur Sens Critique, Allociné, et je suis en fait tombée totalement d’accord avec celle d’Écran Large, site que j’aime décidément plutôt bien.

Ce film n’est pas destiné à un public informé et conscient de ces questions et de ces enjeux. Ce film n’est pas pour moi, et probablement pas pour vous qui me lisez non plus. Ce film est clairement destiné à un public de l’âge de ces personnages principaux et/ou tout à fait en dehors de ces thèmes. Ce film veut dire aux personnes de 50, 60, 70 ans et/ou pas au fait de tout ça, peut-être, que la transidentité existe et que ce n’est pas grave, pas mal, pas forcément un drame. Qu’au contraire, on peut le vivre, s’épanouir et que ça finisse bien. Et c’est pour ça, pour tous ces gens-là, qu’il est très bon que ce film existe.

Parce que eux ne verront pas forcément ce que moi, je lui reproche. Malheureusement, ou pas, d’ailleurs, pour beaucoup de gens de cet âge, le comportement du personnage de Fabrice Luchini sera effectivement marrant et pas plus problématique que ça. Oui, ils riront aux blagues qui me sont soupirer, se laisseront porter et seront émus et touchés du parcours de ce couple, de l’évolution de cet homme intolérant et de ce qu’il est finalement capable d’accepter pour la personne qu’il aime.

J’ai vu plusieurs personnes comparer ce film à La Cage aux Folles, ou à Philadelphia, et ce n’est pas idiot. Même si Philadelphia n’est pas une comédie, le parallèle se tient : ces films, en se voulant une comédie ou un drame grand public, ont chacun à leur époque beaucoup fait avancer, le premier la cause gay en France, le second la cause des gays et des personnes atteintes du VIH en Occident. On peut leur reprocher des choses : vu de 2023, La Cage aux Folles est une caricature totalement outrancière des homosexuels. Mais en 1978, présenter un couple d’hommes monogames, fidèles, ensemble depuis des décennies et ayant élevés un fils tout à fait bien dans ses pompes, c’était juste inimaginable pour le grand public. En 1993, monter un couple gay de façon si naturelle, et un malade du sida comme victime d’une discrimination réelle, en prenant son parti, était tout aussi puissant.

C’est aussi pour ça qu’il était important que le rôle-titre soit interprété par une actrice connue, reconnue et donc, cisgenre : pour ne pas repousser ce public-là, voire, au contraire, l’attirer. Là-dessus, le choix de Catherine Frot et aussi, d’ailleurs, du reste du casting, Luchini en tête, est plutôt très bien vu et cohérent. J’en suis la première navrée, mais la première chose nécessaire pour porter un message est que le messager soit connu, reconnu, pour que les gens l’écoutent et prennent ça en compte. Et Dieu sait qu’à une heure où des groupes bien obscurs agitent les LGBTQIAZ+ en général et les trans en particulier comme épouvantail pour affoler les folles, un film comme celui-ci, qui peut faire contrepoids, est vraiment nécessaire.

Alors, on aurait préféré mieux, j’aurais vraiment préféré mieux, mais en l’état, c’est déjà un sacré pas en avant. Et si ça peut permettre à Tatie Ginette de réviser un peu son jugement là-dessus et de se dire « Ah mais finalement, c’est des gens bien. Â», et bien ça sera une sacrée victoire pour tout le monde. Enfin, sauf pour les groupes obscurs, mais eux, on s’en passera très bien.

En conclusion : Bravo pour l’effort/20.

Je ne vous conseille pas vraiment d’aller le voir en salle, mais si vous le croisez, why not, ou si vous voulez un film plutôt inoffensif pour essayer d’ouvrir la discussion avec Tatie Ginette, vous pouvez éventuellement peut-être tenter celui-là.

N’hésitez pas à venir en discuter dans les comm’ ! 🙂

Sur ce, il est bien trop tard pour mon bien, dis donc, je vais donc vous laisser aller lire le chapitre 88 du Petit Papillonsans doute l’avant-dernier avant la pause, on verra, vous souhaiter une bonne semaine, en espérant vous voir nombreux le weekend prochain au Japan Pop Show de Chambéry, et aller faire plouf dans mon lit.

Prenez soin de vous et à bientôt ! 🙂

 

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