Salut les gens !
Aujourd’hui, alors que les Tipeurs peuvent profiter du chapitre 37 du Petit Papillon en avance, les petits veinards, je me demandais de quoi vous causer et le hasard m’a filé un petit coup de main lundi dernier.
Comme certains d’entre vous le savent, et pour les autres, ben vous le saurez, je suis une grande amatrice de BD et depuis quelques années, j’écume les boutiques d’occaz et autres brocantes, pour deux raisons. J’aime beaucoup de vieux trucs très durs à (re)trouver, d’une part, et d’autre part, privilégier la seconde main me va bien moralement aussi.
C’est donc en passant lundi dans une boutique d’occaz chercher un DVD que je voulais depuis un moment, d’un film mettant en scène mon Danois préféré du monde en guerrier viking muet, ceux qui savent comprendront, que, puisque j’étais là, je me suis permis de faire un chtit tour des BDs et que trouvai-je, trois tomes des Notes de Boulet, justement d’occaz. Youpi.
Je me suis donc replongée dedans depuis lundi et j’ai pensé que je ne vous avais jamais parlé sérieusement de ce cher Boulet, pourtant un de mes auteurs de BD contempo préférés, pour l’œuvre duquel j’ai un attachement certain.
Déjà, Boulet est un des très rares auteurs dont le blog peut s’enorgueillir d’avoir eu deux lectures complètes de ma part, et dont certains des strips, comme celui qui illustre cette news, résonnent en moi avec une force incroyable.
J’aime son trait, parfois minimaliste, parfois très travaillé, j’aime son univers aussi foisonnant que varié, coloré, souvent drôle, un peu désabusé, mais toujours émouvant.
Je me trouve beaucoup de points communs avec cet homme sur notre vision du monde, comme auteurs un peu à part, souvent en décalage avec le reste de la société. Je n’ai ni sa notoriété, ni son talent, mais je lui trouve une lucidité bien trop rare sur son travail, sa profession et surtout, surtout, sur la création en elle-même, ses processus et ses sources, enfin, ce qu’on peut en appréhender.
Je vous en ai déjà parlé, le processus de création, l’inspiration, le talent, restent des mystères, y compris pour beaucoup d’entre nous qui créons pourtant. Nous n’avons souvent pas tant en commun de prime abord, à part, sans doute, une très grande sensibilité, beaucoup d’empathie et une capacité étrange à observer ce monde bizarre, à le disséquer pour mieux le réinventer, à travers nos dessins, nos écrits, nos musiques, nos films et que sais-je… Un besoin de remettre de l’ordre, de trouver du sens, peut-être, je ne suis pas sûre que nous le savons vraiment.
Boulet me touche par sa façon de ne pas être dupe, de ne pas se perdre dans des discours aussi alambiqués que vides sur le taleeeent, le destiiiin, ou autres délires de “don” quasi divin aux yeux de certains, flattant des orgueils et entretenant ce mythe idiot de ce “Talent” qui serait inné et justifierait le succès, sans alternative.
Et j’aime Boulet pour ça, sa justesse et son humilité, son regard aussi tendre que blasé sur notre monde, sur ces semblables, sur la vie, l’univers et le reste…
L’autrice qui galère depuis 10 ans à percer malgré ce “talent” qu’on lui reconnait sans mal est bien placée pour vous le dire : le talent et le succès, ça n’a rien à voir.
Un vieil ami m’a dit un jour (bizoux, Pierre) qu’entre un don et un talent, il y a avait la même différence qu’entre une friche et un jardin. Ce qui est très vrai.
Le talent, c’est du boulot. Des centaines, des milliers d’heures de boulot. Et ça pour tous les créateurs. Oui, oui, ça existe les petits génies qui défoncent déjà tout à 12 ans. Mais c’est quand même loin d’être la majorité des cas et rares sont ceux qui vont très loin, d’ailleurs.
Relisez mes polars d’ado, Un Été de fin du monde, Marco, toute cette petite bande, comparez-les au Chant des Drows ou au Petit Papillon. Malgré toute mon affection pour mes premiers textes, on en est désormais très loin.
J’aime Boulet pour cette vision très saine de la création, la reconnaitre pour ce qu’elle est : beaucoup de boulot, beaucoup d’influences, encore plus de hasard. Je l’aime pour ses petites histoires de fantasy ou de SF, ses incroyables moments de pure poésie, ou ses délires complètement barrés de tranches de vie surréalistes… Je vous mets en lien un de mes chouchous, ça vous donnera une bonne idée, si vous ne connaissez pas. Moi, je le connais par cœur et ça me fait toujours autant rire. ^^’
Bref, n’hésitez pas à aller vous balader sur son blog, en prévoyant quelques heures tout de même. On s’y perd facilement.
Pour moi en tout cas, c’est toujours du bonheur. 🙂
N’hésitez pas à venir en causer sur Discord !
À très vite pour la suite du Petit Papillon, bonne semaine à tous, prenez soin de vous ! 🙂