Faut-il 7 jours pour aller du Sommet des Dieux à la Dune ? (+ Le Petit Papillon – 52)

Salut les gens !

Comment ça va chez vous ? J’espère qu’il fait un peu moins gris que chez moi… Parce que je ne sais pas vous, mais moi, cette grisaille, ça me déprime… Déjà que le froid, niveau douleurs, c’est pas le pied, mais si en plus il fait tout gris, y a de quoi avoir envie de rester emballée dans un plaid avec un mug de thé à regarder des photos des Caraïbes sur internet ! ^^’

Encore un gros merci à mes Tipeurs, 0TitAnge0, Eric, de leur soutien et de m’avoir laissé une semaine de rab’ pour vous offrir la deuxième partie d’Une Histoire de Plumes 🙂 N’hésitez pas à venir aussi me soutenir pour avoir le chapitre en avance et d’autres cadeaux selon vos dons !

Cette semaine, une news cinéma, ça faisait longtemps et j’ai un peu fait chauffer ma carte UCG, là. ^^ ‘Faut bien que je la rentabilise !

On va donc parler de trois films qui n’ont pas grand chose en commun, à part d’être trois adaptations de romans. Mais rien de grave, la diversité, c’est très bien, n’en déplaise à certains. ^^

7 Jours de Yûta Murano est un film d’animation japonais sympathique et c’est un peu le seul reproche que j’ai à lui faire… C’est qu’il n’est un peu que ça. Adapté d’un roman jeunesse dont j’ignore du coup s’il explore plus en profondeur les thématiques que je trouve un peu survolées ici, ce film est cool, un petit moment sympa avec une bande d’ados sympas, mais sans plus.

Découvrant juste avant les vacances d’été que sa voisine et amie d’enfance Aya, dont il est (bien sûr) secrètement amoureux, va déménager, le jeune Mamoru lui propose de s’enfuir avec elle une semaine, pour qu’ils puissent fêter ses 17 ans ensemble avant qu’elle ne parte. Mais, alors que lui voyait une fuite en “amoureux”, elle comprend ça autrement et invite donc d’autres de leurs amis à se joindre à eux. Le timide jeune homme n’ose pas lui refuser ça et c’est donc à six qu’ils se retrouvent à aller squatter les vieux bâtiments d’une mine abandonnée, non loin de leur ville, pour y passer ces quelques jours au nez et à la barbe de ces adultes qui pèsent beaucoup trop sur leurs vies.

Sauf que se cache aussi là un petit réfugié thaï recherché par les services d’immigration, que ces derniers débarquent, que la violence avec laquelle ils agissent pousse nos ados à les chasser… Et c’est donc le début d’une “guerre” qui va durer 7 jours, entre ces enfants qui ne manquent ni d’énergie, ni d’imagination, ni d’intelligence pour repousser ces adultes, représentés sans assez de nuances comme des personnes soit violentes, soit soumises à l’autorité, même quand celle-ci les force de manière totalement dingue à faire n’importe quoi pour servir ses intérêts. Autorité incarnée ici par le père d’Aya, personnage détestable et vraiment monolithique, député prêt à tout pour récupérer sa fille et la faire obéir, pour servir ses ambitions politicardes, quitte à menacer, faire chanter et même mettre en danger la vie des autres.

Pour moi, ce film n’est encore une fois pas mauvais, mais clairement, il souffre de ce manque de nuance et d’une espèce de naïveté un peu étrange. Je le trouve coincé entre un discours très cool, une vraie volonté de dénoncer la pression que des adultes étriqués font peser sur des ados qui n’aspirent qu’à la liberté, thème plus que rabâché par l’animation japonaise, mais il est coincé entre un vernis de réalisme et des invraisemblances trop flagrantes pour que finalement, on sache trop sur quel pied danser. A ce titre, la fin est finalement très bancale… Nous laissant finalement sur une note positive, alors même que les actions de nos ados ne peuvent pas vraiment rester sans conséquences ?…

Niveau réalisation, c’est correct sans être transcendant. Je ne sais pas à quel point c’est volontaire, mais j’ai trouvé que le réalisateur lorgnait assez sur Makoto Shinkai, mais sans en avoir le talent. Déjà, les thématiques se croisent, notamment avec Les Enfants du temps, mais formellement, certaines scènes, les moments musicaux surtout, m’ont vraiment rappelé la façon de faire de Makoto Shinkai, ce qui me chiffonne quand même un peu. A noter cependant que ces deux films sont sortis pratiquement au même moment au Japon, et que si intention de surfer sur une vague il y a eu, il faudrait donc plutôt chercher du côté de Your name (thématiques voisines aussi cela dit).

En conclusion, je dirais que 7 Jours est un bon petit film, qui aurait sans doute gagné à être plus nuancé dans son discours, à traiter moins de thèmes, mais plus en profondeur, et à être plus clair sur son ton (sérieux ou pas). A voir sans déplaisir, mais j ne pense pas ce ça marquera beaucoup de monde.

Cool sans plus/20.

Au départ du Sommet des Dieux, il y a encore un roman. Adapté en manga par le regretté Jiro Taniguchi, manga qui a eu un succès honorable en France et a donc inspiré une équipe française à l’adapter, non pas en film live comme Quartier Lointain, un autre manga de Taniguchi, mais en film d’animation. Pour l’anecdote, le mangaka a donné son aval et suivi le projet. S’il est décédé avant que le film ne soit fini, il a au moins pu lire le scénario et voir les dessins préparatoires.

Alors dire d’un film d’une heure trente-cinq qui reprend un manga de 1500 pages ?

Que c’est une réussite.

Si on devine sans mal que des coupes drastiques ont dû être faites dans l’œuvre de base pour arriver à résumer celle-ci, et bien on ne peut qu’être impressionné par le brio avec lequel cela a été fait. Le récit est certes concentré sur peu  de personnages et d’actions, mais il n’en reste pas moins prenant, cohérent, et l’utilisation de la voix off pour combler les trous est très bienvenue et bien gérée.

Nous suivons donc Fukamachi, un photographe de presse spécialisé dans l’alpinisme, qui, au cours d’un reportage à Katmandou, croit reconnaître Habu Jôji, grand alpiniste japonais porté disparu depuis plusieurs années et pouvant avoir en sa possession un très vieil appareil photo détenant la clé d’un vieux mystère lié à une des première tentative d’ascension de l’Elverest. Désireux tant de retrouver cet appareil qu’Habu lui-même, Fukamachi va alors se lancer dans une longue enquête qui va le mener bien plus loin et surtout, bien plus haut qu’il ne l’imaginait.

Si le récit est vraiment intéressant, les personnages tous bien campés, l’animation n’est pas en reste et nous offre des scènes en montagnes de toute beauté, qui valent le coup sur grand écran. On m’a dit que les animateurs avaient incrusté les personnages sur des vraies photos des lieux concernés. Alors, je n’en sais rien, mais il me semble plus crédible que ces photos aient tout de même été retravaillées pour leur donner un côté “peinture”, car même si les montagnes sont magnifiques et reproduites avec un souci du détail très impressionnant, elles ne m’ont quand même pas paru photoréalistes à ce point.

De la même façon, le récit est aussi réaliste dans ce qu’il rappelle plusieurs fois que l’alpinisme est un sport très dangereux et que la montagne peut être très cruelle et parfois mortelle. Ce qui fait écho à la question récurrente du récit : pourquoi ? Pourquoi ces personnes se mettent-elles volontairement en danger juste pour grimper plus haut ? A fortiori à une époque (le film se passe dans les années 80, à vue d’œil) où la technologie était loin d’être ce qu’elle est aujourd’hui, rendant tout cela encore plus périlleux, et ça sans même parler des époques antérieures…

Vous devez vous en douter, il n’y a pas vraiment de réponse à cette question, ou plutôt, il n’y a rien à comprendre, comme pour n’importe quelle passion. On l’a ancrée au bide ou pas. Il n’y a rien d’autre à dire.

Bref, comme souvent, et même si c’est un marché de niche clairement laissé de côté par nos producteurs, le cinéma d’animation pour adultes français produit des perles et mériterait vraiment plus de visibilité.

Je ne peux donc que vous recommander vivement d’aller voir ce film en salle, si bien sûr, comme toujours, le thème vous intéresse, car il le mérite vraiment, ne serait-ce que pour ses visuels, qui servent tout une même une très belle histoire d’hommes passionnés et de dépassement de soi.

Très très chouette/20.

And the last but not the least… Je vous avais dit sur Facebook  qu’on en reparlerait, nous y voilà !

Dune, Part One, de notre ami québécois Denis Villeneuve, film  tant attendu qui fait couler beaucoup d’encre, virtuelle ou pas, depuis un bon moment… Repoussé, menacé de ne sortir qu’en streaming, décrié par les fans du livre de base et/ou du film de David Lynch de 1984, que vaut donc à mon avis ce film que visiblement, on aime ou on déteste sans grande nuance ?

Ben je fais personnellement partie de la première catégorie et j’avoue que j’ai un peu de mal à comprendre certains des reproches qu’on lui fait.

Mais avant ça : mise au point !

Je n’ai pas lu les livres, ni vu le film de Lynch ou la série. Je connais l’univers du Dune parce que quand on est geek, on en a forcément entendu parler, et j’ai aussi été bêta-testeuse sur le jeu de rôle sorti récemment.

Bref, c’est relativement vierge de ce monde que je me suis installée dans mon fauteuil de cinéma pour découvrir tout ça.

Et je trouve que c’est vraiment une réussite.

Déjà, visuellement, ben c’est du Villeneuve en grande forme. Juste magnifique, pas un plan qui ne soit beau, travaillé, mais clairement pour servir l’ambiance et le récit et pas juste pour la déco.

Ensuite, j’entends bien que le récit a été simplifié, mais pour moi, ça l’a rendu limpide et accessible, et pour un film qui se veut justement accessible et pas réservé aux fans, ben c’est plutôt très bien joué. Les enjeux sont bien là, l’histoire bien menée, ce n’est vraiment pas un défaut.

Mais revenons à nos grains de sable.

Dans un futur fort fort lointain et au sein d’un empire galactique où rivalités et guerres intestines semblent être légions, la famille des Atréides est choisie par l’empereur pour succéder à celle des Harkonnen dans la gestion d’une planète bien particulière, Arrakis, la seule à produire l’Épice, substance indispensable aux voyages spatiaux et à ce titre très convoitée, d’après ce que j’ai compris.

Le duc Leto Atréides et tout son clan quittent donc leur planète natale pour se rendre sur cette boule de sable, sans se douter que tout cela n’est qu’un piège monté par l’empereur, qui va en sous-main aider les Harkonnen à attaquer la planète pour les anéantir d’un côté, tout ceci pour aussi affaiblir les Harkonnen de l’autre, par ce conflit. Le petit coquinou.

Au milieu de tout ça, Paul, le fils du duc, un tout jeune homme tenant de sa mère, ex-membre d’un ordre de femmes très puissant et qui mène ses petits complots de son côté, des pouvoirs très particuliers qui pourraient bien faire de lui la clé de tout ce bordel et lui promettre un avenir certes glorieux, mais plutôt mouvementé.

Je vous l’ai dit, ce film est visuellement magnifique. Mais je ne l’ai absolument pas trouvé froid ni désincarné. Et ce pour une raison très simple : on est dans une histoire sérieuse racontée sérieusement. Alors oui, les personnages sont graves, oui, on ne rit pas, on sourit très peu, mais vous vous attendiez à quoi avec un plot pareil ?… Et non, ça n’en rend pas les personnages désincarnés.

Je n’ai absolument rien à redire au jeu de Timothée Chalamet dans le rôle de Paul. Il joue un jeune noble élevé dans une grande famille dont il est le successeur, ben oui, c’est un ado pas très jovial et il ne va pas vous balancer des punchlines à la noix… Le fait que son personnage soit sérieux rend d’autant plus marquants les moments où le masque tombe, que ce soit quand il saute au cou d’un ami, tout heureux de le retrouver sain et sauf, ou quand il pleure après le massacre des siens. Et Rebecca Fergusson, dans le rôle de sa mère, n’est pas moins très émouvante lorsqu’elle se ronge les sangs pour lui, qu’impressionnante lorsqu’elle use de ses propres pouvoirs.

Non, si j’ai un reproche à faire à ce film, et encore, ça ne m’a pas tant dérangée, c’est de n’être qu’une introduction et de se finit de façon un peu trop ouverte. Mais tant mieux, du coup, ça n’en rend la suite que plus attrayante. 🙂

En conclusion, ben, si vous êtes intéressé par ce film, allez le voir au cinéma, car se refuser un spectacle pareil sur grand écran serait vraiment dommage. C’est beau tant sur le fond que sur la forme, à suivre donc.

Waouh/20. ^^

Sur ce, si vous avez survécu ou scrollé jusque là, je vous invite maintenant à aller lire le chapitre 52 du Petit Papillon, et je vous souhaite une bonne semaine ! 🙂

Prenez soin de vous et couvrez-vous bien !

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