Un dimanche ensoleillé (Le Petit Nicolas – Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?)

Salut tout le monde !

Alors, je vous présente mes plus plates excuses, mais étant épuisée pour des tas de raisons et n’ayant pas pu me poser depuis près d’un mois, j’ai décidé de faire un break ce WE et de prendre un peu de temps pour moi, donc, pas de chapitre d’Au-delà des Menhirs cette semaine. Je n’avais vraiment pas le courage de passer (encore) tout mon dimanche à écrire, après les semaines que je viens de passer et celle que je me prépare. Donc, je vous aime, mais il  faut quand même que je me garde un peu d’énergie pour la suite, hein… ^^”

Je vais faire le maximum pour vous offrir la fin de cette histoire pour Halloween, promis ! 🙂

En attendant, j’ai été au cinéma ce matin, voir un film dont je ne savais pas grand chose. J’avais vu la bande-annonce et je m’étais dit “Tiens, ça a l’air cool.” Et ben… Une de mes plus grosses claques de l’année…

Sans rire, c’est aussi incroyable sur le fond que sur la forme. C’est brillamment écrit, c’est magnifiquement réalisé. Sérieusement, si vous cherchez un film familial au sens noble, c’est à dire qui parle vraiment à tous, toutes les classes d’âge, avec respect, foncez.

Maiiiiiis je m’emballe, reprenons du début ! ^^”

Le petit Nicolas, Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? est le première adaptation cinématographique en film d’animation de l’œuvre de René Goscinny et Jean-Jacques Sempé, deux immenses artistes qui méritent votre attention, ne serait-ce que pour votre culture personnelle, adaptation réalisée par Amandine Fredon et Benjamin Massoubre (et un certain Rémi Chayé au story-board, dis donc, comme on se retrouve !!).

Le second, Sempé, est pour moi un des plus grands dessinateurs de presse, un des plus grands dessinateurs tout court, français, du XXe siècle, fabuleux dans sa faculté à rendre son époque et ses contemporains drôles sans jamais tomber dans la noirceur et le cynisme, mais toujours avec tendresse et poésie, et avec un trait d’un minimalisme inimitable.

Son œuvre n’a pas pris une ride, c’est vraiment à découvrir et redécouvrir. 🙂

Quant au premier, Goscinny, ben on ne va pas se mentir… C’est quand même un peu notre Stan Lee à nous, et oui, j’ose cette comparaison. Car quand on connait la carrière de cet homme et surtout le nombre d’autres artistes auxquels il a permis de percer, sans même parler de tout ce qu’il a fait pour la reconnaissance de leur profession…Wahou.

Parce que bien sûr Astérix, mais bon sang, c’est une injure de le résumer à ça. Il est un de ceux qui ont osé la BD “ado/adulte” en France, et dites-vous, pour faire très court, que sans lui, on ne connaitrait peut-être pas Claire Bretecher, Gotlib, Cabu, Pierre Christin, Enki Bilal, Jean-Claude Mézières ou encore Jean Giraud/Moebius… Et pour les plus jeunes d’entre vous ou ceux qui ne sont pas familiers de la BD, ce ne sont pas du tout des auteurices insignifiants.

On pourrait prolonger le parallèle avec Stan Lee en rappelant que si le grand auteur de Marvel est un New-Yorkais, fils d’immigrants juifs roumains, né en 1922, René Goscinny est, lui, un Parisien né en 1926 d’un papa polonais et d’une maman euuh, disons ukrainienne (pour vous épargner une leçon d’histoire sur l’Europe de l’Est du début du XXe siècle, parce que c’est beaucoup trop le bordel pour un dimanche).

Oui, oui, ne jamais oublier que notre mascotte franchouillarde préférée et fier Gaulois a été créée par un Italien et un Juif d’Europe de l’Est qui a grandi en Argentine.

Voilà voilà.

Faites ce que vous voulez de cette info. ^^

Sempé et Goscinny se sont rencontrés à Paris au début des années 50. Le premier avait la 20aine et sortait de son service militaire après une enfance  et une jeunesse compliquée à Bordeaux. Le second, approchant la 30aine, était rentré en France depuis peu après une enfance à Buenos Aires et quelques années à New-York, où il avait fait ses premières armes créatives.

Les deux hommes deviennent amis et c’est donc naturellement que Sempé va lui demander d’écrire avec lui les aventures du Petit Nicolas quand il va en recevoir commande. Parues sous diverses formes (dessins de presse, BD puis finalement la forme la plus connue, celles d’histoires illustrées), l’œuvre va connaître un grand succès que le temps n’a pas démenti. Ça reste une magnifique ode à l’enfance qui n’a pas tant vieilli qu’on pourrait le croire.

Et c’est tout ça que nous propose le film d’Amandine Fredon et Benjamin Massoudre : nous raconter ces deux hommes et leur amitié, à travers le regard enfantin de ce drôle de petit garçon qui va sortir du papier pour leur parler et les faire se raconter.

Le film alterne ainsi scénettes “réalistes” montrant Goscinny et Sempé à l’ouvrage pour créer leur œuvre commune, ou dialoguant donc avec leur petit héros, et petites histoires de ce dernier. Sortes de “bulles” de couleurs n’emplissant pas tout l’écran, ces dernières ont un côté irréel, fantasmé, qui rend extrêmement bien, justement, l’idée d’ “imaginaire”.

A noter également l’excellent doublage d’Alain Chabat (en Goscinny, ce qui a dû être fabuleux pour lui qui est un de ses immenses fans), Laurent Lafitte (en Sempé) et du jeune Simon Faliu (en Nicolas). 🙂

Le Petit Nicolas, Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux est un film d’animation d’une beauté et d’une créativité visuelle incroyable. Tout en respectant parfaitement le trait de Sempé, tout est restant dans de la 2D et un rendu des couleurs à l’aquarelle vraiment beau, ce qui est déjà un tour de force, ce film va nous parler d’enfance, d’enfance compliquée, expatriée, ou rêvée, innocente, mais aussi d’amitié, celles des bancs de l’école ou d’adultes un peu plus cabossés qu’ils ne le paraîtraient, mais aussi et surtout de création, bien sûr. De tout ce qui la nourrit et de tout ce qu’elle peut sauver, à commencer, évidemment, par les créateurs eux-mêmes.

Ce film, écrit par la fille de Goscinny, mais très clairement pour moi, en étroite collaboration avec Sempé, se voulait sans doute un beau portrait des deux hommes et un bel hommage à René Goscinny parti bien trop tôt. Le décès, l’été dernier, de Sempé en fait, a posteriori, un magnifique hommage aux deux auteurs, vivant et joyeux, avec un réel respect d’eux comme de leur œuvre, rendant son message de fin encore plus fort et touchant.

Bref, une petite merveille à découvrir. 🙂

Voilà, je vous laisse là. ^^ Prenez soin de vous et de vos proches et à la semaine prochaine pour la suite de Petit Papillon ! 🙂

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