Blue Flag, de belles tranches de vies

Salut les gens !

Alors que mes fidèles Tipeuses profitent du chapitre 38 du Petit Papillon depuis hier en avant-première, merci à elles, moi, cette semaine, je voulais vous parler d’un manga.

Vous vous en souvenez peut-être, je vous l’avais déjà dit pour Après la pluie et Le Mari de mon frère, il me semble, et aussi d’ailleurs pour Bless You et Éclat(s) d’âme, il est des séries dont, très clairement, tout l’impact peut varier en fonction de leur conclusion, et celle dont je voulais vous parler aujourd’hui est de celles-là.

Blue Flag est un manga de Kaito, excellente première œuvre, auteur donc très prometteur, une série de huit tomes parue chez Kurokawa, merci à eux, que j’ai suivie avec autant d’intérêt que d’émotions, tant elle m’a impressionnée par la maîtrise de ses thèmes, la justesse de ses propos, et surtout l’incroyable bienveillance avec laquelle elle traite ses personnages, tous ses personnages.

Mais reprenons depuis le début…

Blue Flag est principalement centré sur trois personnages : Taichi, un garçon qui se considère comme peu intéressant et manque cruellement de confiance en lui, Tôma, son ami d’enfance et inverse total, le grand beau gaillard ultra social et apprécié de tous, et Futaba, une petite demoiselle aussi choupi qu’elle est maladroite et peu sûre d’elle, très introvertie et à côté de laquelle Taichi semble d’une assurance à toute épreuve, pour vous situer.

Se retrouvant par hasard dans la même classe en Terminale, moment-clé s’il en est dans la vie des jeunes gens, ce trio va se rapprocher, suite à une succession d’évènements certes banaux, mais qui vont lancer l’engrenage : Tôma, tout content de se retrouver dans la classe de son vieux pote, qu’il avait un peu perdu de vue les années précédentes, va à nouveau se rapprocher de lui, alors que Futaba, amoureuse de Tôma, va prendre son courage à deux mains pour demander à Taichi de l’aider à se rapprocher de lui.

Taichi, que cette fille timide et gauche exaspère, va pourtant accepter, et, au fur et à mesure de leurs échanges, se découvrir des sentiments bien différents pour elle. Alors même que Tôma, malgré ses facilités sociales, n’a jamais eu de petite amie et semble tout à fait satisfait de ce fait, se montrant très gentil et bienveillant avec la demoiselle.

Tôma qui cache sans doute bien des choses derrière ses éternels sourires…

Et alors que la pression des examens, des choix pour leur avenir, se fait de plus en plus sentir, les sentiments des uns et des autres se mêlent… Suite à un accident dont il se sent responsable, Taichi tente de se racheter auprès de Tôma, blessé par sa faute. Tôma lui-même, en grande tension avec sa famille, semble prendre une décision très hasardeuse. Taichi et Futaba se rapprochent, la demoiselle finissant par ne plus trop savoir qui elle aime et comment, sous le regard de sa meilleure amie Masumi, qui elle aussi, se cache.

Et cette année, primordiale pour leur avenir, sera loin de ne l’être que pour leur devenir étudiant et professionnel. Car c’est chacun d’eux qui va finalement devoir choisir, se regarder en face, s’accepter, se révéler ou pas, pour tenter d’avancer sans regret.

J’ai très rarement vu ou lu une œuvre tapant aussi juste sur les thèmes qu’elle aborde et comme je le disais, les traitant avec une telle bienveillance.

Si certaines scènes peuvent paraître un peu artificielles, surtout sur la fin, les discussions entre ces grands ados un peu “forcées” et pas très naturelles, il n’en reste pas moins que les oppositions de points de vue sont justes, bien montrés, sans jugement et sans rejet. Ce que nous dit Kaito, c’est ça : ne jugez pas, essayez de parler, essayez de comprendre. Pourquoi telle personne a dit ça, a agi comme ça ?

Et le meilleure exemple que j’ai pour vous illustrer ça, c’est un personnage secondaire dont le traitement m’a réellement séchée.

Mami Yagihara est, au début du récit, l’archétype parfait de l’insupportable pimbêche. Elle est belle, très populaire auprès des garçons, elle colle Tôma dont elle est amoureuse, de façon très lourde et invasive, limite agressive, elle se traine une réputation de briseuse de couples et c’est, de fait, un personnage vraiment pas sympa.

Et puis arrive le tome 5.

Et ce personnage prend une ampleur absolument démentielle.

Devenant aussi soudainement que curieusement amie avec Taichi et sa bande de geeks, sous prétexte qu’elle a décidé de se mettre aux jeux vidéos, Mami attire la suspicion de Masumi, la meilleure ami de Futaba, qui craint qu’elle ne cherche juste à foutre la merde, ou à se servir de Taichi pour se rapprocher de Tôma.

Sommée de s’expliquer, Mami va alors littéralement exploser, autant de colère que de tristesse, et vider son sac, épuisée et à bout de ne pas pouvoir être juste elle-même en paix.

Mami était une enfant qui ne se posait pas de question : elle avait des copains et des copines et ça ne dérangeait personne. Et puis elle a grandi, elle est devenue une jolie jeune fille, attirant d’autres sentiments, amoureux, ou de désir, de la part de garçons avec lesquels elle voulait juste être amie, jaloux, de la part d’autres filles, répandant sur elle de bien sales rumeurs. Et elle ne comprenait pas pourquoi soudain, elle ne semblait plus pouvoir, voire plus avoir le droit, d’être amie avec qui elle voulait sans que ça pose problème.

Pourquoi elle n’était plus qu’une “meuf” ? Pourquoi ses copains coupaient les ponts avec elle lorsqu’ils se mettaient en couple avec une fille, cette dernière ne supportant pas, trop souvent, sa proximité avec leur petit-ami ? Pourquoi, à l’inverse, ses amies faisaient de même, de peur qu’elle leur vole leur mec ?

Tous ces ragots, tout ce qu’on lui colle sur le dos, sa réputation de briseuse de couple alors qu’elle n’y est pour rien, d’allumeuse alors qu’elle veut juste être jolie, qu’elle veut juste être elle-même.

Et c’est comme ça que l’insupportable pimbêche devient en quelques pages un personnage incroyablement touchant, incroyablement profond, qui restera par la suite un soutien réel pour les autres, une véritable amie.

Si ce manga est une perle dans son entièreté, il vaudrait d’être lu juste pour le parcours de ce personnage.

Mais c’est un exemple parmi beaucoup d’autres, et j’ai volontairement passé sous silence le plus gros nœud de l’intrigue, car il vaut d’être découvert (même si perso, je l’ai compris très vite, si vite que je me suis demandé pourquoi l’auteur laissait si longtemps sous silence un fait si évident ?), et la balade avec cette petite bande vaut le coup dans son ensemble. Si l’épilogue m’a laissée un peu sceptique, il ne gâche rien et je garderai le souvenir d’une belle histoire de jeunes gens en recherche d’eux-mêmes et de leur avenir, un très beau récit sur la fin de l’adolescence, traité avec une finesse rare et une bienveillance très bienvenue.

A lire, donc ! ^^

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Sur ce, je vous souhaite une très bonne semaine, prenez soin de vous, et à très vite pour la suite du Petit Papillon !

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